Flashscore : Vous débutez votre 8e saison au club, vous allez bientôt dépasser les 150 matches en Ligue 1 (il en compte 146, ndlr). Vous faites partie des valeurs sûres du championnat ?
Hugo Magnetti : Quand j'étais jeune, Jean-Marc Furlan m'avait dit que pour être un joueur confirmé de Ligue 1, il me faudrait 100 matches. J'atteins la barre de 150, on peut dire que j'ai fait mon petit bonhomme de chemin. Je ne sais pas si j'en suis une valeur sûre mais en tout cas, j'y ai pris goût à ce championnat.
Puisque vous parlez de lui, profitons-en : que vous a apporté Jean-Marc Furlan à l'époque où il entraînait Brest ?
Jean-Marc, c'est un philosophe du beau jeu. J'aimais beaucoup, même si je venais d'arriver et que je ne jouais pas trop. Il m'a appris tactiquement comment bien se placer et jouer sous pression. Il m'a beaucoup appris.
Revenons à la saison dernière. Que gardez-vous d'elle en globalité, au-delà même de votre participation en Ligue des Champions ?
Ça nous laisse un très grand souvenir. Ce fut une année merveilleuse. Ce qu'on a fait, c'est exceptionnel, quelque chose à vivre au moins une fois en tant que footballeur. J'espère vivre d'autres expériences comme ça. Jouer tous les trois jours c'est formidable même si, à la fin, c'était difficile mentalement, un peu usant.
Vous avez un calendrier plus léger. Est-ce que votre objectif reste le maintien ou est-ce que vous vous dites que maintenant, la place de Brest c'est le haut de tableau pour viser l'Europe ?
On sait d'où on vient et on garde les pieds sur terre. La Ligue 1, c'est un championnat très compliqué et d'une année à l'autre, on peut être en haut comme on peut finir en bas. On a perdu des forces vives même si on a une bonne structure dans l'équipe. On va d'abord jouer les places rassurantes, obtenir le maintien le plus vite possible. Après, il ne faut pas faire la fine bouche et être un club ambitieux. On a fait deux très belles saisons, il n'y a pas de raison de changer notre mentalité de jeu. On espère jouer les rôles le plus haut possible.

Éric Roy et Grégory Lorenzi sont restés alors qu'ils étaient convoités : ce sont des marqueurs importants quant au développement du club ?
C'est un duo fort, ils se sont entendus dès le premier jour et cela se voit dans leur travail. Toutes proportions gardées par rapport à Brest, on voit que tous les grands clubs ont une ossature qui dure, avec des coaches qui restent pas mal de temps pour faire infuser leur idée de jeu et qu'elle perdure. Ça fait trois ans et demi que le coach est là, c'est quelque chose de fort. On garde les mêmes valeurs avec lui, tout comme avec Greg. C'est ce qui est bien ici.
Un nouveau stade va arriver. Vous connaissez tout du club : comment analysez-vous cette montée en puissance à tous les niveaux ?
Brest devient une valeur sûre de Ligue 1. J'ai grandi avec ce club. Quand je suis venu, il y avait déjà de belles infrastructures mais, année après année, on voit que ça grandit dans le jeu, la mentalité, la culture de la gagne. Quand j'ai décidé de venir à Brest, il y avait déjà un projet instauré depuis pas mal d'années, c'était un club très installé en Ligue 2 et qui y jouait les premiers rôles. C'est une continuité. La Coupe d'Europe, c'était fou et ça a montré la grandeur du club pendant une saison. C'est un club familial qui ne se prend pas la tête mais qui est ambitieux. Ça me plaît. On a le nouveau stade qui va arriver, le club se développe.
Cette semaine, Mahdi Camara dont vous êtes très proches a été recruté par Rennes. Est-ce que cela fera évoluer votre position sur le terrain ?
Mahdi, c'est une grosse perte sportivement et dans le vestiaire. J'ai une relation particulière avec lui, c'est un ami au-delà d'être un coéquipier car on se connaît depuis petits. Je suis ravi qu'il ait trouvé un projet qui lui correspond, j'espère que cela se passera bien pour lui... sauf les deux matches contre nous (rires). Je n'ai pas de doute sur le fait qu'il fera une belle saison. En ce qui me concerne, ça ne changera pas mon style de jeu. Quelqu'un viendra remplacer Mahdi, on a de très bons joueurs avec Kamory Doumbia, Hamidou Makalou, Hianga'a Mbock ou des joueurs qui arriveront plus tard. Je fais confiance aux joueurs qui seront là.
Vous avez réalisé une excellente campagne de pré-saison (3 victoires, 1 nul) avec un succès notoire contre Naples. Vous débutez la saison contre Lille mais votre ossature est restée la même en majorité. C'est le bon moment pour affronter une équipe qui a subi beaucoup de changements ces derniers jours ?
C'est un gros morceau mais on entre tout de suite dans le vif du sujet. C'est une équipe européenne, ça va être compliqué parce que même s'ils ont perdu des joueurs, ils sont aussi beaucoup renforcés. On a fait une très bonne campagne de préparation, même si ça ne veut rien dire. On a mis nos idées en place, on a gagné de la confiance mais j'ai déjà fait des pré-saisons où on avait gagné tous nos matches mais on en a attendu 10 pour enfin gagner en championnat et d'autres où ça a été l'inverse. La vérité, elle sera dimanche. Physiquement, mentalement, tactiquement, on est prêt pour débuter le championnat.
La saison dernière, vous aviez débuté à domicile contre l'OM et ça s'était mal passé (défaite 5-0).
Ce premier match, on avait beaucoup d'absents, les recrues n'étaient pas arrivées. L'OM était plus frais. Lille, ce sera différent. Ça va être un très bon match et on espère bien le remporter.
Marco Bizot est parti, Radoslaw Majecki vient d'arriver. Comment s'intègre-t-il dans le jeu, notamment dans les relances courtes ?
Radek s'est très bien intégré, il a la joie de vivre, il vient vers nous, on va vers lui, son arrivée s'est bien passée. Ce que le coach lui demande, c'est de ne pas avoir peur de jouer, de relancer court parce qu'on aime bien repartir de derrière. Ce sont des automatismes qu'on travaille à l'entraînement, déjà ce matin même (jeudi, ndlr). Et puis sur sa ligne, il nous impressionne vraiment, c'est quand même un gardien de grande envergure. On espère qu'il fera aussi bien que Marco, si ce n'est mieux.
Eric Roy a étonné beaucoup de monde depuis son arrivée à Brest, il a imposé un style y compris avec les journalistes.
Il est avec nous comme il est en conférence de presse, il a ce caractère qui fait qu'il dit les choses quand il le faut mais aussi des petites phrases qui passent bien. Dans le jeu, je l'ai vu directement dès ses premières semaines. Il avait un style bien défini et il savait où il voulait aller avec son staff. Il aime ce jeu varié, où on peut jouer court mais aussi se servir de Ludovic Ajorque en point d'appui car ça nous aide au milieu du terrain pour remonter le bloc. Il sait se servir de ses schémas, il fait vraiment du bon travail.
Il a été également directeur sportif et cette dimension permet aussi au club de rarement se tromper dans le recrutement. Il y a très peu de mauvaises pioches à Brest.
Complètement. Avec Grégory Lorenzi qui a toujours fait de bons coups, l'oeil du coach par son passé, ça fait un bon duo. Dans son management, on voit qu'il a été directeur sportif et qu'il comprend vraiment les joueurs. C'est une belle alchimie.
Terminons sur vos objectifs personnels. Les data sont omni-présentes mais est-ce que ça entre en considération sur le plan individuel ?
Cette saison, je me suis donné des objectifs statistiques. J'ai envie de marquer plus, de donner plus de passes décisives. J'espère performer à ce niveau. Pour le reste, je veux toujours être à 100%, dans la récupération mais aussi dans les passes justes.