Interview Flashscore - Éphrem Bariko : "Le championnat de France n'est pas un pansement mais une continuité"

Éphrem Bariko
Éphrem Bariko@beyondthecom, avec l'aimable autorisation d'Éphrem Bariko / Flashscore

Invaincu jusqu'à sa défaite par KO contre Carlos Sinisterra en 1/4 de finale du WBC Grand Prix en août dernier, Éphrem Bariko est vite passé à autre chose. Le 6 décembre prochain, il affronte Keanu Klose pour le titre national chez les moyens.

Flashscore : Vous affrontez Keanu Klose pour la ceinture nationale, un nom connu dans le milieu, réputé pour être un excellent sparring. 

Éphrem Bariko : Oui, c'est un nom de famille connu, avec également son père (Frédéric Klose, 4 fois champion d'Europe des welters entre 2003 et 2006, ndlr). Keanu a de l'expérience, il a déjà disputé deux championnats de France. C'est vraiment un adversaire intéressant. Y a plus qu'à (sourire). Je tiens à dire une chose : je respecte mon adversaire. Je n'ai pas triché, le travail a été fait de mon côté, j'imagine que lui aussi l'a fait. J'ai vu sa préparation notamment avec Kevin Sadjo. Maintenant, c'est entre les mains de Dieu, et que le meilleur gagne. 

Qu'avez-vous retiré de votre participation au WBC Grand Prix malgré cette défaite par KO ?

Ça a été vite digéré parce que j'ai un très bon entourage et un très bon coach. On s'est vite remis au travail pour passer à autre chose. Ce combat contre Carlos Sinisterra, s'il était à refaire, j'aurais fait la même chose. Ce sont des petits détails, des erreurs, des choses qu'on ne contrôle pas qui, quand ça t'arrive, te permettent de les éviter ensuite. J'avais gagné les trois premiers rounds, il restait 30 secondes et je prends un coup sur une faute de placement donc, ce n'est pas une défaite liée à des choses que je n'aurais pas faites. C'est une erreur technique. Mais maintenant, place au championnat de France. Ce n'est pas un pansement, c'est une continuité dans ma carrière. C'est un combat important et je suis concentré dessus. 

C'est important de dire que ce combat le 6 décembre prochain est un objectif et pas un lot de consolation. Le Grand Prix vous a permis aussi de vous montrer et de prouver votre valeur ? 

Exact ! Avec mon équipe, on dit que c'est maintenant que ça commence. Le Grand Prix, c'était un risque qu'il fallait prendre. On ne savait pas qui on allait affronter, il y avait des adversaires de niveau mondial, c'était un tournoi avec un très gros niveau, où tu peux perdre à tout moment. On le savait. Je voulais aller le plus possible, cela s'est terminé par une défaite pas facile, car ça a été par KO mais je suis passé à autre chose. Je n'ai pas l'appréhension du KO et je n'ai plus ce poids de l'invincibilité. 

L'invincibilité peut pousser à limiter les risques ?

Tout boxeur invaincu veut conserver ce statut et il y a la tentation de prendre moins de risques. Ceux qui disent le contraire se mentent à eux-mêmes. J'étais à 12 victoires, je faisais tout pour ne pas avoir de défaite. Mais le fait d'avoir perdu me retire une pression en plus. Aujourd'hui, je peux aller boxer n'importe qui sans appréhension. 

Votre carrière démarre. Le titre de champion de France vous permettrait d'avoir des échéances rapprochées et de viser une ceinture européenne dans le deuxième semestre 2026 ?

Je ne vais pas entrer dans le détail, moi je me contente de boxer (sourire). Mais je pense que c'est comme ça qu'on envisage ça car celui qui gagne le titre doit rapidement le défendre. Avec mon nouveau club de Châteauroux, je laisse tout dans les mains de mon coach. Je m'en remets à lui à 100%, comme je reste sur ma boxe. 

Votre chaîne YouTube, avec des vlogs et des reportages, vous a-t-elle permis aussi de ne pas vous disperser ?

Oui car si je fais tout ça, c'est pour inspirer les jeunes que j'entraîne. Quand tu as des résultats, tu vois que les gens s'imprègnent de toi. Partages mes expériences et mes entraîneurs, ça peut inspirer mon entourage proche. Autour de moi, je vois des jeunes qui voudraient être à ma place et c'est très gratifiant pour moi. 

Votre travail d'éducateur vous permet aussi de ne pas rester en vase clos ?

C'est une force. Il y a des boxeurs mieux lotis que d'autres et certains ne bossent pas à côté. Ce travail auprès des jeunes tous les jours me fait réaliser que je ne boxe pas pour les titres mais pour inspirer, dans la victoire ou la défaite. C'est pour ça que j'ai vite digéré parce que j'ai pu leur montrer qu'un champion peut perdre. Aujourd'hui, j'ai cette opportunité de titre pour leur montrer qu'on peut partir de rien et gagner, à n'importe quel âge. Ça ne fait que 4 ans que je suis pro, je peux leur transmettre ça.