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Il existait certains doutes sur l'équipe de France de handball. Les Bleues n'avaient pas spécialement été convaincantes en début de Championnat du monde, et la défaite (sans conséquence) concédée lundi soir contre les Pays-Bas n'avait fait que renforcer cet état de fait. Mais tout a changé depuis mercredi et la victoire contre le Danemark.
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Visiblement, les Bleues avaient conservé leur meilleur handball pour les matchs couperet. Une performance de haut niveau pour écarter ce qui était sans doute l'outsider n°1 du tournoi, et se hisser en demi-finale. Beaucoup de joueuses sont à saluer, notamment Clarisse Mairot, mais celle qui a littéralement crevé l'écran, c'est Sarah Bouktit.
Quart royal
Crevé l'écran, le mot est faible. Ce quart de finale a prouvé à quel point elle avait intégré le gotha du handball. Une prestation incroyable de justesse, un travail d'usure sur la défense qui a ouvert nombre de portes pour ses coéquipières. Mais surtout, et c'est le plus important, un apport au plus-que-parfait en attaque.
8/8, 100 % de réussite au tir. Certes, ce n'est pas une performance inédite, mais c'est symptomatique de l'importance que Sarah Bouktit est en train de prendre au sein du collectif français. Depuis le début de la compétition, elle tourne à un monstrueux 30/35 au tir. Il y a les statistiques, bien sûr, mais aussi l'interprétation qu'on en fait.
Son abattage monstrueux en défense la place dans le peloton de tête des tirs bloqués, mais c'est surtout son jeu de corps qui éreinte les défenses adverses. Et ces efforts se ressentent de l'autre côté du terrain. Hier, les deux pivots danoises ont passé une soirée cauchemar, Sofie Bardrum-Larsen ayant été limitée à trois tirs.
Le pire dans tout ça ? Sarah Bouktit n'était même pas titulaire. Sébastien Gardillou a envoyé d'entrée ses deux autres pivots, Pauletta Foppa et Oriane Ondono, mais a vite revu ses plans. Ce match a sans doute signé pour de bon le bail de Bouktit comme pivot n°1 de l'équipe de France. Un quart royal bien évidemment gratifié du titre de joueuse du match.
Ce n'est que le début
Mieux encore, le jeu, le physique, la technique sont au service d'un mental à toute épreuve. Après le match, au micro de beIN SPORTS, la Messine ne faisait pas de mystère concernant l'état d'esprit qui animait les Bleues.
"Dès le début du match, on savait qu'il fallait les enterrer. Il ne fallait leur laisser aucune chance d'espérer quoi que ce soit dans ce match. C'est ce qu'on voulait. On a été devant du début à la fin du match, et c'est super, elles ont vite baissé la tête."
L'expression d'une manière de jouer qui ravit son sélectionneur, richement doté au poste de pivot, mais qui fait confiance à la Messine (propos L'Équipe). "Sarah (Bouktit) a cette capacité à peser sur les défenses, est habile et a une bonne finition. Elle pose très bien ses blocs et est difficile à contourner. J'ai fait confiance à Sarah dans sa capacité à jouer des deux côtés. Je trouve qu'elle est en progrès, notamment en défense."
Des progrès entrevus depuis deux ans chez un des plus grands clubs européens, Metz, dont elle est clairement une des taulières. Au point, par exemple, d'être nommée pivot de la saison 2023/2024 par la Fédération européenne. Mais au sein d'une équipe de France qui fait partie du gratin mondial depuis de très nombreuses années, difficile de se faire une place.
Alors certes, elle faisait partie du groupe champion du monde en 2023 et finaliste olympique à Paris. Mais son importance était toute relative. La montée en puissance depuis deux saisons est en train de trouver sa finalité : à 23 ans, Sarah Bouktit ne fait que commencer.
