Après une entrée en matière parfaite contre la Macédoine du Nord, l'équipe de France masculine de handball visait exactement la même chose contre la Suisse : la victoire, dérouler son jeu, répéter ses gammes avant le choc face à l'Allemagne, et surtout éviter les blessures. Faisable, à condition de respecter l'adversaire et les fondamentaux. 

Ce qui n'est clairement pas une évidence en début de partie. L'attaque toussotte, avec une sélection de tirs assez incompréhensible, qui vaut aux Bleus de se retrouver derrière. Lukas Laube mène l'attaque suisse avec efficacité, et perturbe les desseins tricolores. Après 10 minutes, les deux équipes sont bord à bord, ce qui n'était pas prévu. 

On ne retrouve pas les Bleus, entre pertes de balle embarrassante et attaques mal exécutées. Il faut 15 minutes pour voir enfin de l'efficacité, et le résultat est immédiat : la France se porte en tête. Malgré tout, les Tricolores ne parviennent pas à décramponner les Helvètes, qui égalisent après 20 minutes de jeu et repassent même devant. Embarrassant, surtout quand l'écart passe à +2.

L'entrée dans les cages de Samir Bellhacene redynamise les Bleus, mais en face, Nikola Portner n'est pas en reste. Ainsi, le score est nul à la pause (14-14), et les Bleus doivent régler le problème Lukas Laube, qui a déjà mis 6 buts. Le début de deuxième période des Bleus est positif, mais les Suisses s'accrochent, et tout laisse présumer que la partie sera serrée jusqu'au bout. 

Heureusement, les Bleus pratiquent un handball d'usure, et les résultats finissent par se faire sentir, quand ils prennent pour la première fois quatre buts d'avance, portés par un excellent Ludovic Fabregas - qui franchit une barrière symbolique dans ce match, et forçant un temps mort rapide de la Suisse. 

On croit le match terminé, on a tort. Les Helvètes ne désarment pas, Andre Schmid prenant le relais de son leader d'attaque, et reviennent à une longueur à 15 minutes du terme. Le match n'est toujours pas gagné, malgré les efforts de Dika Mem, mais on ne sent malgré tout pas vraiment une intense panique dans le camp français. Même quand la Suisse égalise enfin à 7 minutes de la fin.

Le temps mort est nécessaire, mais il ne change rien, et les Helvètes ont une balle pour prendre l'avantage, mais ne l'exploitent pas, et un échange de buts plus tard, les Bleus ont une possession décisive. Dika Mem va chercher les deux minutes et le jet de 7 mètres, mais Melvyn Richardson trouve le poteau. La dernière possession ne donnera rien, et les Bleus concèdent le nul 26-26 célébré comme une victoire par la Suisse, ce qui veut tout dire. À deux jours de l'Allemagne, voilà qui fait franchement désordre.