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Giro : l'étape pour Aurélien Paret-Peintre, le maillot rose pour Andreas Leknessund

Aurélien Paret-Peintre remporte sa 1re étape sur un Grand Tour
Aurélien Paret-Peintre remporte sa 1re étape sur un Grand Tour@giroditalia
La 4e étape du Giro, la première montagneuse, entre Venosa et Lago Laceno a vu la victoire du Français Aurélien Paret-Peintre devant Andreas Leknessund, nouveau leader au général. Même s'il a renoncé, pour un temps, au maillot rose, Remco Evenepoel a vécu une journée tranquille tandis qu'aucun rival n'a tenté d'attaque.

Depuis 2011, le 9 mai n'est pas un jour comme les autres pour le Giro, en raison du décès en course de Wouter Weylandt, victime d'une chute fatale avec le dossard 108 désormais retiré en son hommage. 

Evenepoel, objectif atteint

Ce n'est pas que le maillot rose va mal au teint de Remco Evenepoel mais, après deux jours avec la tunique de leader du Giro sur les épaules, il est surtout pressé de s'en délester pour économiser les forces de ses coéquipiers et s'épargner aussi une tension mentale usante. 

Rival échaudé craint l'eau froide et après avoir pris le bouillon sur le contre-la-montre inaugural, la concurrence n'a pas moufté lors de cette première étape de moyenne montagne avec 3 ascensions de 2e catégorie au programme. 

Par conséquent, le Belge a passé une excellente journée et atteint son objectif. Il demeure leader officieux du Giro et cela offre une possibilité de moins pour remettre ce statut en cause. 

Pinot reste en bleu, Armirail manque le coche

Comme la veille, Thibaut Pinot a fait le premier grimpeur de la journée, le Passo delle Crocelle, histoire de conforter son maillot bleu conquis la veille aux dépens de Paul Lapeira qui a mis pied à terre en début d'étape, victime d'un virus.

À 97km de l'arrivée, 7 coureurs sont partis à l'avant : les Français Aurélien Paret-Peintre et Warren Barguil, les Italiens Nicola Conci et Vincenzo Albanese, le Norvégien Andreas Leknessund et les coéquipiers de la Trek-Segafredo Amanuel Ghebreigzabhier et Toms Skujins

Dans le peloton, Diego Ulissi, coéquipier de Joao Almeida (EAU-Team Emirates) a glissé dans un virage et a sérieusement éreinté son cuissard. Loupé pour la gagne. Parti en chasse-patate, Bruno Armirail s'est vite retrouvé marron dans cette position inconfortable et n'a pas pu effectuer la jonction. Loupé pour la Maglia Rosa. 

En haut du Valico di Monte Carruozzo, l'Erythréen Ghebreigzabhier a empoché les 18 points, portant son total à 24, à 6 unités de "Tibopino". Au sprint de Montella, Leknessund, leader virtuel, a pris 3 secondes de bonification à l'amorce des premières pentes du Colle Molella, ultime escalade de cette journée pluvieuse.

Dans le peloton, la Soudal-Quick Step menait la danse avec 4'40 de retard sur les fuyards, avec la Jumbo-Visma et INEOS-Grenadiers au marquage. 

Paret-Peintre s'arrache pour recoller et l'emporter

Les 4,4km à 8,8% de moyenne ont fait leur oeuvre : le groupe de 7 a diminué, unité par unité. Dans les plus forts pourcentages, Paret-Peintre a lâché quelques mètres à Leknessund, avant de rentrer sur le Norvégien avant le sommet.

INEOS-Grenadiers était à la manoeuvre derrière, rabotant l'avance des hommes de tête de deux minutes et laissant envisager une attaque dans les dernières rampes de Tao Gheoghean Hart ou Geraint Thomas. Qui n'eut pas lieu. 

Le duo de tête ne montrait guère de signes de collaboration franche et entière sur les 3 derniers kilomètres de plat qui menaient à la ligne d'arrivée. Alors que Leknessund avait tout intérêt à rouler à bloc pour prendre le maillot rose, le leader de la DCM tergiverssait et "APP" montrait des signes d'énervement alors que la victoire d'étape se profilait. Bien calé dans la roue du Norvégien, le coureur d'AG2R-Citroën a aligné son compagnon au sprint pour signer le premier succès Français sur cette édition 2023, son premier sur un Grand Tour. En larmes, Leknessund, 23 ans, pouvait savourer sa prise du maillot rose et, accessoirement du maillot blanc.