Par ici le bon Soupe ! Dans un final sinueux marqué par deux chutes, le poisson-pilote de TotalÉnergies a saisi sa chance pour lancer le sprint de loin, à 250 mètres. Le coureur de 35 ans a tenu jusqu'au bout pour remporter le plus succès de sa carrière. C'est la première victoire française sur cette Vuelta et, avec le maillot rouge de Lenny Martinez (Groupama-FDJ), le panorama est parfait pour le cyclisme tricolore.
Une étape dévolue aux sprinteurs mais en longeant le littoral méditerranéen sur plusieurs kilomètres avec un fort de trois-quart face promet d'être nerveuse. Et quand on connaît les quelques soucis d'organisation de la Vuelta quant à la signalisation, cela peut vite se transformer en piège pour les favoris. Parti au sol lors de la 2e heure de course, Geraint Thomas (INEOS-Grenadiers), qui a perdu du temps jeudi sur les pentes du Pico del Buitre, a évité le pire.
Dès le kilomètre 0, José Herrada (Cofidis) et Ander Okamika (Burgos-BH) ont compté un peu plus de 2'30" d'avance avant de voir revenir le peloton à 65 bornes d'Oliva. Si le Castillan s'est relevé, le Basque, lui, a relancé pour un baroud d'honneur de près de 25 kilomètres.
Après avoir passé Gandía, une chute à 10 kilomètres du terme a expedié Pierre Latour (TotalÉnergies) sur le bitume et retardé Aleksandr Vlasov (Bora-Hansgrohe) et Sepp Kuss (Jumbo-Visma), le dauphin du leader Lenny Martinez (Groupama-FDJ). Cinq bornes plus loin, dans la traverse d'Oliva sur une route rétrécie, Thymen Arensman (INEOS-Grenadiers), 6e du général l'an dernier, a chuté lourdement et dû abandonner. Romain Bardet (DSM-Firmenich) a pu repartir.
Dans un final marqué par une série de virages où le placement était primordial, Soupe a lancé de loin, à 250 mètres, et a tenu en respect le reste de la meute pour l'emporter. Une belle surprise pour le clan français et une victoire de prestige pour un coureur qui a beaucoup travaillé au service des autres avant de lever les bras sur un Grand Tour.