Recruté à prix d'or à l'été 2019 après une saison historique de l'Ajax, Frenkie de Jong ne déroge pas à la malédiction qui a frappé la génération brillante ajacide. Avant lui, Donny Van de Beek, Matthijs De Ligt, André Onana, Noussair Mazraoui, David Neves, Kasper Dolberg ou Hakim Ziyech ont été érigés en cracks avant de décevoir. En signant au FC Barcelone, "FDJ" a, lui, bénéficié de plus de clémence vis-à-vis de la critique. Mais force est de constater que celui qui vit sa sixième saison dans le club catalan n'a remplacé ni Xavi ni Sergio Busquets et n'est aujourd'hui même plus un titulaire indiscutable.
La faute aux très nombreuses blessures, à la cheville notamment, mais aussi à son positionnement. Rêvé en successeur de Busquets, De Jong n'a jamais autant brillé au Barça que lorsqu'il était... accompagné devant la défense. Loin donc du numéro 6 que pouvait être Busi avant lui.
Sous contrat jusqu'en 2026... et après ?
Première déception pour le board du Barça. Depuis, à chaque mercato, de Jong est au coeur de rumeurs d'un potentiel transfert, Manchester United et sa colonie de joueurs néerlandais se présentant à la moindre opportunité. Pas du goût du numéro 21 barcelonais qui reste et prolonge même en octobre 2020 avec un contrat pharaonique devenu un boulet, cadeau de l'ère Bartomeu à ses successeurs.
Avec un contrat courant jusqu'en 2026, il est donc encore question d'une éventuelle extension de bail dans les prochains mois. Mais alors qu'il avait fermé la porte à toute sollicitation depuis son arrivée, celui qui "rêve de triompher au Barça" met la pression sur le club blaugrana dans une interview pour Voetbal parue en janvier : "je dois admettre que lorsque j'ai signé à Barcelone, je n'imaginais pas gagner seulement une Liga, une Coupe du Roi et une Supercoupe d'Espagne après 4 ans. Je m'attendais au moins au double, donc ça me déçoit."
Lui et son agent Ali Dursun ont même mis les discussions avec les dirigeants catalans en stand-by, attendant l'issue de l'actuelle saison avant de prendre une décision. "Je veux jouer au football et après je verrai ce que le club veut faire de moi, puis je déciderai ce que je veux faire, avec mon agent et ma famille, explique encore le principal intéressé. Les gens pensent que je veux rester à Barcelone pour toujours parce que la vie en dehors du football est tellement bonne ici, et c'est bien, mais ce qui se passe sur le terrain est toujours plus important."
L'émergence de Marc Casadó lui fait mal
Pourtant, sur le terrain, les prestations sont loin de justifier une éventuelle prolongation. Une prolongation qui de toutes façons devrait être envisagée avec un salaire à la baisse, les finances actuelles du Barça ne permettant pas de payer des émoluments avoisinant les 20 millions d'euros par saison. Cette saison, le milieu de terrain néerlandais n'a été titulaire qu'à 4 reprises en championnat, 2 en Ligue des champions, Marc Casadó lui ayant été souvent préféré.
Hansi Flick lui a toujours clamé que Frenkie de Jong était un "joueur important" de son effectif, notamment lorsque son équipe doit conserver le ballon. Ce fut le cas lors du Clásico du mois d'octobre, où il est entré à la pause pour calmer le jeu dans un match remporté finalement 4-0.
Un aplomb que l'entraîneur a cependant perdu lorsqu'il est à nouveau questionné sur son milieu ce lundi. "Nous avons de très bonnes qualités, ils sont tous au meilleur niveau, ils peuvent tous nous apporter des choses différentes. Voyons ce dont nous avons besoin pour ce match, nous déciderons demain, pas aujourd'hui", botte en touche Flick quand on lui demande qu'il préfère de Casado ou De Jong.
Moins décisif, moins rapide
Sur le terrain, difficile de défendre le Néerlandais face à la jeune pousse de la Masia. De Jong a du mal à faire la différence défensivement dans la récupération des ballons, à venir jouer le surnombre en défense quand le piège du hors-jeu s'est avéré inefficace ou encore simplement à faire progresser le jeu. Casadó lui apporte davantage de garanties sur l'aspect défensif et arrive surtout mieux à combiner dans l'engagement offensif avec Pedri, lui permettant de se projeter et donc... de tenter des tirs (0,6 tir par match pour Casado, 0,3 pour De Jong).
L'influence de Casadó se retrouve aussi simplement dans son nombre de ballons touchés par match, 68,7 de moyenne, contre 38,1 de moyenne pour le Néerlandais, soit 45% de ballons touchés en moins que l'Espagnol. Même comparaison sur le nombre de passes en avant que chacun effectue lors de chaque présentation. Et c'est bien pour toutes ces raisons que Casadó compte déjà 25 titularisations (Liga et C1) cette saison pour sa première saison en pro.