Plus

Simone Inzaghi cherche enfin la consécration : son rôle dans le parcours européen des Nerazzurri

Simone Inzaghi
Simone InzaghiMARCO BERTORELLO AFP
La tactique et la gestion du groupe font de l'entraîneur de Piacenza l'un des plus méritants dans la quête ce grand titre : après avoir éliminé Feyenoord, le Bayern Munich et Barcelone, il ne manque plus que le PSG.

À la recherche de son premier titre européen et de la consécration au-delà des frontières nationales, Simone Inzaghi se prépare à conduire l'Inter en finale à Munich : l'entraîneur de Piacenza qui remporterait la Ligue des champions avec l'Inter couronnerait une saison pratiquement parfaite, écrivant l'histoire des Nerazzurri comme très peu d'autres ont pu le faire dans le passé.

Si l'équipe de l'Italien se retrouve en Allemagne pour rejouer (deux ans plus tard) la coupe la plus prestigieuse, les mérites de l'homme de 49 ans sont indéniables. À seulement 90 minutes, il y a la gloire et la possibilité de faire partie du petit cercle d'entraîneurs italiens capables de soulever la "coupe aux grandes oreilles" : Carlo Ancelotti, le détenteur du record avec 4 succès, et avant lui Nereo Rocco, Arrigo Sacchi, Giovanni Trapattoni, Fabio Capello, Marcello Lippi et Roberto Di Matteo.

L'ancien entraîneur de la Lazio doit s'imposer dans le dernier duel de la saison, celui presque aux antipodes contre Luis Enrique : deux styles différents, mais aussi deux niveaux d'expérience en Europe, l'Espagnol étant légèrement favori mais pas nécessairement plus efficace avec son football harmonieux, tandis que celui de l'Italie est plus rigide.

Dans l'histoire de l'Inter, peu importe

On sait combien il est difficile de remporter deux championnats de Serie A, qui plus est consécutivement. Simone Inzaghi a manqué le titre national d'un point, le cédant à Naples, mais surtout à cause d'un printemps plein d'engagements qui ne se sont pas tous déroulés comme on l'espérait.

Dans la spirale d'un calendrier dense et insidieux, l'Inter a perdu son avance en avril et ne l'a jamais retrouvée, obligée de se concentrer sur trois compétitions, à l'inverse d'un Napoli qui a démarré, dès la ligne de départ, avec un seul grand objectif

Inter-Barcelone
Inter-BarceloneDiretta

Après avoir échoué en finale de la Coppa Italia et s'être fait dépasser par le Napoli, le jeune des frères Inzaghi n'a cependant pas perdu de vue l'objectif le plus prestigieux, atteindre la finale au terme d'un parcours presque sans faute commencé en septembre et au terme d'une double confrontation, celle contre Barcelone, si épique qu'elle restera gravée dans les mémoires pendant plusieurs années.

Et ce, avec toutes les limites qu'on lui attribue : l'incapacité, de temps en temps, à proposer un plan B quand les choses ne vont pas dans son sens ou à contrer l'adversaire, et la rigidité tactique que parfois l'entraîneur lui-même ne parvient pas à atténuer.

Un pas en avant dans la gestion de groupe

Ce n'est pas un syllogisme automatique, mais la progression en Europe peut être interprétée comme un nouveau pas en avant de Simone Inzaghi, qui a su faire face à des difficultés croissantes : si ce n'est que la saison de l'Inter - à part le mini black-out de fin avril avec les trois défaites consécutives sans marquer - a été très élevée en termes de jeu et de performance, et a mis à l'épreuve l'entraîneur italien dans tout ce qu'il a dû gérer l'effectif parmi mille engagements, réussissant à ne pas manquer de performance.

Cette année, Inzaghi s'est retrouvé à la tête d'une équipe remaniée, plus profonde surtout en défense et au milieu de terrain, le tout en restant fondamentaliste dans le système de jeu. Il a montré qu'il avait amélioré sa capacité à faire tourner les hommes dans différents types de situations et à choisir quand et comment les utiliser, une qualité qui n'est pas partagée par tous les entraîneurs.

En même temps, il a permis à des joueurs même "réservistes" de s'exprimer au mieux et de mettre leur qualité au service de l'équipe sans déplaire les "titulaires" : pensons à l'apport en termes de minutes de Yann Bisseck, Carlos Augusto et Davide Frattesi.

Peu de gens comme lui en Europe

Ce n'est pas un hasard si Inzaghi est aujourd'hui considéré comme l'un des meilleurs entraîneurs, au niveau européen : le fait d'avoir pu atteindre la deuxième finale de la Ligue des champions en trois saisons, en jouant une campagne européenne proche de la perfection, a contribué à renforcer son statut, et par conséquent la confiance en ses moyens.

Inzaghi
InzaghiISABELLA BONOTTO/AFP

On contestera certainement le chiffre des défaites, exactement le double de celui de la saison dernière (8 contre 4), mais c'est le processus de croissance de l'équipe qui va au-delà des chiffres et il est indéniable que par rapport à 2023/2024 le niveau s'est encore élevé d'un cran.

La vérité est qu'à ce jour, peu de jeunes entraîneurs peuvent se vanter d'une continuité à certains niveaux aguerris avec un nombre de victoires aussi élevé, et ce, en offrant une sécurité dans le secteur défensif et aussi une productivité devant, des résultats et du beau jeu.

La défense comme bunker 

À l'exception de la folle double confrontation contre Barcelone, l'Inter a mené une saison européenne en étant le meilleur de sa catégorie d'un point de vue défensif : 1 but encaissé et 7 clean sheets lors des 8 premières sorties ont longtemps été considérés comme un chiffre quasi impossible à atteindre.

En cette interminable fin saison, il était inévitable que des clubs commencent à courtiser Simone Inzaghi : les avances saoudiennes, très insistantes ces dernières semaines, n'ont toutefois pas distrait l'entraîneur qui, à la veille de la finale, a admis qu'il avait été sollicité, mais a qualifié de "fou" tout discours sur l'avenir alors qu'il reste un match aussi important à disputer, probablement le plus attendu de sa carrière.