De la classe et des qualités footballistiques de Nico Paz, Naples avait déjà eu un avant-goût le 29 novembre 2023. C'est-à-dire bien avant que les exploits de l'Argentin d'origine espagnole ne soient révélés au grand jour cette saison à Côme. Ce soir-là, lors du cinquième match de la phase de groupes de la Ligue des champions 2023-24, au Santiago Bernabeu, le onze alors entraîné par Walter Mazzarri avait rendu visite au Real Madrid. Déjà mal en point en championnat après la mauvaise gestion de Rudi Garcia, les Azzurri cherchaient une gloire éphémère en Europe. Et ce soir-là, grâce à une résistance acharnée, Di Lorenzo et ses coéquipiers ont tenu jusqu'à la 84e minute pour arracher un match nul (2-2).
C'est alors que le gaucher de 2004, entré vingt minutes plus tôt à la place de Brahim Diaz, a rompu l'équilibre. Une frappe du gauche de plus de vingt mètres qui a rebondi de manière trompeuse sur Meret et a donné l'avantage aux Merengues, qui allaient s'imposer 4-2. Ce soir-là, peu de supporters de Naples auraient pu imaginer qu'une sorte de cauchemar commençait à se matérialiser sous les traits de ce garçon blond à l'apparence angélique. Mais avec un pied gauche perfide et diabolique.
Fluide
Le premier but de la carrière du natif de Santa Cruz de Tenerife a été une sorte de baptême du feu, qui l'a immédiatement propulsé au plus haut niveau. Ses qualités innées ne lui permettent pas de franchir immédiatement la porte d'un vestiaire aussi exigeant que celui du Real, mais elles ont attiré l'attention de Cesc Fabregas. Esthète comme il n'y en a pas beaucoup, l'actuel entraîneur de Côme l'a convoité dès sa première année en Serie A. Et l'union a été immédiatement sublime et concrète.
Le jeune homme de 20 ans, qui possède un passeport argentin mais a grandi en Espagne, a été immédiatement placé au centre du projet tactique de l'entraîneur catalan, qui, après seulement deux journées de championnat, a compris qu'il ne pouvait pas se passer de lui. Inséré dans le 4-2-3-1, l'Ibère a immédiatement illuminé le jeu de l'équipe de Côme, dont il est le premier créateur. Une fluidité absolue lorsqu'il sert de catalyseur ou de catapulte à ses coéquipiers.
Capable de jouer dos au but et de se libérer de toutes les façons, sans recourir à la vitesse mais en s'échappant balle au pied, il a aussi parfois été utilisé comme faux avant-centre. Et la grande performance du week-end dernier contre Naples, où il a non seulement dansé sur le ballon mais aussi offert à Diao le but final (2-1), a une fois de plus corroboré tout le bien que l'on pensait de lui.
La bénédiction de Messi
Le talent sud-américain baigné dans le concret européen. Paz est le produit moderne de la fusion de deux styles de football. Gaucher comme ses illustres compatriotes Diego Maradona et Lionel Messi, il a hérité sa passion du football de son père, Pablo, qui jouait défenseur au début du millénaire sans jamais briller. Ses huit années passées à Tenerife l'ont cependant rendu amoureux de l'île des Canaries où Nico, aujourd'hui deuxième meilleur buteur de Côme avec six buts derrière Cutrone, un avant-centre, est né le 8 septembre 2004.
Ce qui surprend chez lui, c'est sa grande maturité. Paz demande toujours le ballon, qu'il soit marqué ou non. Et il sait toujours dans quelle direction aller pour générer une supériorité numérique. Lionel Scaloni l'a remarqué et l'a d'ailleurs fait débuter avec la Selección en octobre contre la Bolivie, lors du match de qualification pour la Coupe du monde 2026. Lors de cette rencontre, il a offert à Messi la passe décisive pour le 6-0 final. Et pas n'importe comment, mais après un jeu de potrero, la terre battue de cette Argentine qui a toujours été dans ses veines, malgré une vie pratiquement toute espagnole.
Une sorte de bénédiction pour lui et aussi pour l'équipe de Fabregas, qui devra espérer que le Real n'ait pas l'intention d'exercer son droit de rachat pour neuf millions. Aujourd'hui, en effet, le jeune latéral vaut au moins trois fois plus. Et l'on a l'impression que l'on va beaucoup entendre parler de lui. Ses exploits ont suscité l'intérêt de plusieurs équipes de premier plan, dont l'Inter Milan. Il pourrait même revenir au Bernabéu, où tout a commencé le 29 novembre 2023 contre Naples. Il l'espère, mais ce ne sera pas facile, car les Madridistas ont déjà un grand nombre de champions dans leur équipe.