Dans une bataille âpre pour la place de leader de Serie A, le Napoli avait pris une longueur d’avance depuis la 19e journée et sa victoire 3-0 face à la Fiorentina, pour trôner fièrement en haut du classement. Restant sur une série de sept victoires consécutives en championnat, les hommes d’Antonio Conte semblaient filer tout droit vers un deuxième Scudetto en trois ans. Mais depuis quatre matchs c’est la chute libre : aucune victoire, trois matchs nuls et une défaite, face au promu Côme le week-end passé (2-1). Voilà Naples éjecté de son fauteuil de leader au profit du tenant du titre, l’Inter, qui lui s’est imposé d’un court 1-0 face au Genoa.
Changement de leader et changement de suprématie régionale : l’Italie du nord, représentée par l’Inter, prend les commandes du championnat, comme trop souvent en Serie A, quand l’Italie du Sud, avec le Napoli, doit désormais courir derrière. Le trio de tête lui se tient en quatre points, avec l’Atalanta et ses 54 points qui viennent fermer la marche.
Une défaite à Come fait douter le Napoli
Une course à la première place suffisamment tendue pour mettre dans tous ses états Simone Inzaghi, qui enchaîne les aller-retours sur le terrain depuis sa surface technique pour dompter ses troupes face au Genoa, finalement libérées par un but de Lautaro Martinez à la 78e minute. Mais si le Napoli câle, avec seulement 12 points pris lors des sept dernières journées, l’Inter ne fait pas beaucoup mieux - 16 points pris - et passe devant surtout grâce à la défaillance des Napolitains.
"Par rapport à l’Inter, on est à -1, mais on a récupéré 40 points par rapport à l’année dernière, et beaucoup sur les autres, a préféré retenir Antonio Conte. Quand on est au sommet le vent est plus fort et il faut être fort mentalement aussi. On ne doit pas tolérer la défaite et l’environnement le sait. Je déteste perdre. On doit être au point et les gars ont fait quelque chose d’extraordinaire. Ensuite plus on est au sommet plus il faut être préparé, même mentalement."
En février, Naples a payé cher le départ de Khvicha Kvaratskhelia, transféré au PSG, et la blessure à la cuisse gauche de David Neres. Antonio Conte a donc opté pour un nouveau système, en 3-5-2, qui malgré l’excellente forme de Giacomo Raspadori, deux buts en deux matchs, ne suffit pas à relancer l’équipe. Une période de transition donc, que digère mal l’entraîneur italien extravagant, pointant notamment du doigt des "faiblesses mentales" : "En première mi-temps, nous étions plus attentifs, mais en deuxième, nous avons fait la même chose de manière obsessionnelle. Nous n’avons pas bien joué, c’est dommage, je suis l’entraîneur et je dois travailler sur le côté mental, mais je sais que je n’ai pas beaucoup de ressorts."
La continuité de l'Inter paie
En face l’Inter peut se vanter d’une certaine stabilité, ne dérogeant jamais au 3-5-2 à plat si cher à Simone Inzaghi, malgré les blessures de certains cadres. La dernière en date : celle de Marcus Thuram, blessé à la cheville, qui devrait être rétabli pour disputer ce choc de Serie A samedi, suppléé par Joaquin Correa puis Mehdi Taremi, sans que cela n’affecte le rendement de l’équipe. Même chez les gardiens, les choses tournent bien pour les Nerazzurri : Yann Sommer, opéré d’un pouce vendredi dernier, a été parfaitement remplacé par le jeune Josep Martinez en son absence, signant même six arrêts sur les six tirs cadrés de la Lazio en Coppa.
Le choc de Serie A de ce samedi oppose donc deux équipes aux dynamiques opposées, mais qui se retrouvent sur un point : la difficulté à faire la différence dans les gros matchs. L’Inter reste sur une défaite 1-0 face à la Juventus, quatrième, le 16 février, quand le Napoli n’a fait que 2-2 face à la Lazio, cinquième, le même week-end. Les deux derniers vainqueurs du Scudetto se mettent d’accord aussi sur une chose : leurs deux derniers affrontements se sont soldés sur des matchs nuls 1-1. En espérant plus de spectacle samedi au stade Diego Maradona. Coup d’envoi 18h.