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Paulo Cesar, un nouvel entraîneur qui redonne le sourire au PSG

Paulo Cesar sur le banc du Paris Saint-Germain lors de la demi-finale de playoffs face au Paris FC, le 11 mai 2025.
Paulo Cesar sur le banc du Paris Saint-Germain lors de la demi-finale de playoffs face au Paris FC, le 11 mai 2025.Antoine Massinon / A2M Sport Consulting / DPPI via AFP / Profimedia
Arrivé en pompier sur le banc de touche du Paris Saint-Germain féminin après la mise à l’écart de Fabrice Abriel le 5 mai dernier, Paulo Cesar enchaîne deux victoires en deux matchs, avec donc à la clé cette qualification pour la finale des playoffs de la Première Ligue.

"Paulo Cesar, force et courage." C’est sur une simple banderole noire et blanche que les ultras, absents lors de la demi-finale de playoffs entre le Paris Saint-Germain et le Paris FC, ont souhaité la (re)bienvenue à un homme qui avait marqué l’histoire du club, mais sur le terrain, entre 2002 et 2007. Le milieu de terrain brésilien reconverti entraîneur depuis 2016 a connu une promotion express à la tête du Paris Saint-Germain féminin, lui qui était entraîneur des U19 féminines du club, actuellement leader de la phase élite du championnat national (une défaite, 4 buts encaissés en 8 matchs).

Et le Brésilien de 46 ans débarque dans un contexte compliqué : au lendemain de la défaite en finale de Coupe de France face au Paris FC, Fabrice Abriel est mise à l’écart par la direction sportive. Au sein de l’effectif, plusieurs cadres ont connu des différents avec le coach précédent au fil de la saison. "La saison a été compliquée, on va pas se le cacher. Il y a eu beaucoup de choses : l'élimination en Ligue des champions assez prématurée, quelques faux pas en championnat…", résume gentiment Elisa De Almeida

Rendez-vous en terrain connu

Paulo Cesar lui a un gros avantage : il connaît déjà près de la moitié des joueuses de l’effectif, ayant passé presque cinq saisons avec les U19 féminines du club, d’abord en tant qu’adjoint jusqu’en 2023, puis comme numéro un. Ainsi les gardiennes Alyssa Fernandes et Océane Toussaint, les défenseures Tara Elimbi Gilbert et Olivia Romtiti, les milieux Baby Jordy Benera, Katia Imarazene et Laurina Fazer, les attaquantes Océane Hurtré Ornella Graziani, Manssita Traoré et Naolia Traoré retrouvent celui qui les a vu grandir. Et certaines d’entre elles connaissent d’ailleurs leurs premières minutes cette saison avec l’équipe A sous ses ordres, lors du dernier match de championnat face à Nantes (victoire 1-0). 

Une première vécue ensemble, Paulo Cesar n’ayant jusqu’alors entraîné une équipe professionnelle que lors de trois mois à la Juventude, chez lui au Brésil. Lui n’avait jamais caché sa volonté d’entraîner un jour une équipe professionnelle féminine. "Si c’est avec le PSG, c’est mieux, sinon j’irai tenter ma chance comme professionnel ailleurs", affirmait-il en mars 2025 au podcast 100% PSG d’Ici Paris. Mais l’opportunité s’est présentée plus rapidement que prévu. "Je ne peux pas faire des miracles, concède-t-il sur l’urgence de la situation. Mais mon état d’esprit, c’est d’avoir toujours une énergie positive."

Déjà une "patte" Paulo Cesar ?

La "patte" Paulo Cesar elle ne tarde pas à prendre sur le terrain : face au Paris FC, que le PSG n’a jamais battu cette saison, il aligne un 3-5-2 audacieux, avec une Korbin Albert qui tourne autour de Romee Leuchter, préférée en pointe. Un système très étiré et des pistons très offensifs, qui pose immédiatement problème à l’équipe adverse, peinant à calmer ce pressing tout terrain. Sur les 20 premières minutes de la rencontre, le Paris Saint-Germain étouffe son voisin parisien et affiche un niveau technique rarement vu cette saison. Le score est sans appel : victoire 3-0 et une qualification en finale de playoffs, face à l’Olympique lyonnais, le rival de toujours. 

"Il faut féliciter Paulo, salue Elisa De Almeida en zone mixte après cette performance aboutie. En peu de temps, il s'est adapté à l’équipe. Il a réussi à nous apprendre un nouveau système de jeu dans lequel on n'a presque pas joué cette saison en très peu de jours et c’est très très fort." La défenseure centrale du PSG, d’ordinaire assez timide, n’a cessé de faire les louanges de cet entraîneur arrivé comme un sauveur en cette fin de saison, avec qui "le groupe a repris du plaisir à jouer ensemble"

L’internationale tricolore raconte cette semaine qui semble avoir tout changé en cette fin de saison : "On a passé une semaine de travail dans la joie et la bonne humeur. Je pense que Paulo a ramené un peu ce côté du Brésil, un peu de joie. Ça fait du bien à tout le monde, on a montré un autre visage que ce qu'on a montré toute la saison." 

Une finale de rêve avec un PSG heureux

Et difficile de ne pas confirmer cet état d’esprit quand Paulo Cesar lui emboîte le pas devant les journalistes, un peu impressionné mais avec un sourire jusqu’aux oreilles : "Cette première au Parc des Princes, c'est un rêve qui se réalise pour moi. Moi, je suis très content. Je vais bien fêter cette première parce que c'est important. Devant ma famille, mes enfants… Et avoir ce message pour moi de la part des supporters, c’est quelque chose d'extraordinaire. Moi j'ai quelque chose de très beau avec les supporters, des souvenirs incroyables, que ce soit au Parc ou à l’extérieur."

Promu comme intérimaire, sans avoir vraiment de date de fin à sa mission, il explique devoir encore "parler avec le club" avant la finale qui se profile au Groupama Stadium. Les joueuses elles, l’ont totalement validé, Sakina Karchaoui, mise à l’écart du groupe par le précédent entraîneur, venant même célébrer son but du 2-0 avec lui et le reste du staff sur le banc parisien.

"Je ne m’attendais pas à ce qu’elles viennent célébrer avec moi, j’étais parti voir le staff, sourit le nouvel entraîneur parisien. Mais ça fait plaisir, parce que je m’appuie beaucoup sur le collectif. C'est important d'avoir cette énergie positive, cette relation-là entre le coach, le staff et tout le monde. Je pense qu'on a créé quelque chose cette semaine qu'il faut garder parce que c'est grâce à ça que les choses positives vont continuer d’arriver." Comme un premier titre de championnes de France depuis 2020 ?