Corinne Diacre avait raison, il n'y a pas de Classique chez les féminines. Pointant l'écart au classement abyssal entre les deux équipes avant la rencontre, l'entraîneure de l'Olympique de Marseille ne croyait pas si bien dire : les Parisiennes, qui se sont longtemps contentées d'une courte avance 1-0 après un but à la 7e minute, ont fini par faire plier un OM qui avait réussi à égaliser à la 67e minute. Mais la défense phocéenne a craqué et encaissé quatre buts en vingt minutes, dont deux de jeunes du centre de formation lancée en fin de rencontre : Ornella Graziani et Léa Morissaint. Score final 5-1 pour le PSG. Le Classique féminin est donc parisien, les Marseillaises n'ayant pas réussi à copier la performance de leurs homoogues masculins. L'OM reste 9e quand le PSG conserve sa place de dauphin de l'OL Lyonnes.
Leuchter, décidément meilleure buteuse de la D1
La partie à peine entamée, le Paris Saint-Germain ouvre le score sur son tout premier tir de la partie. Le centre de Sakina Karchaoui dans la boite crée la panique dans la défense marseillaise qui tente de dégager ce ballon. D'abord repris par Joe Echegini, le cuir arrive finalement dans les pieds de Romee Leuchter au second poteau, après avoir vu Ines Kbida et Ninon Blanchard ne pas réussir à s'entendre pour écarter le danger. La meilleure buteuse de la Première Ligue ne réfléchit pas et enfonce, 0-1 (7e).
Leuchter passe même proche du doublé moins de dix minutes plus tard, trouvé dans la profondeur par Echegini. Elle se présente seule face à Shore dans un angle fermé et fait mine d'ouvrir son pied avant de glisser son ballon au premier poteau. Mais elle ne trouve que le petit filet extérieur (15e). Et il faudra un bel arrêt réflexe de Margot Shore devant cette même numéro 9 pour maintenir l'OM dans une partie de plus en plus compliquée pour les Phocéennes (27e).
La relance de Shore a failli faire mouche, puisque Mathilde Bourdieu, lancée dans la profondeur, résiste aux retours de Karchaoui (4e) et de Tara Elimbi-Gilbert pour venir tenter en un-contre-un avec Mary Earps. La gardienne anglaise répond à son homologue italienne et vient repoussé cette frappe à bout portant (30e). Sur un centre fort et fuyant d'Isabela pour trouver du monde au second poteau, le PSG manque à nouveau l'occasion du break, puisque personne ne parvient à couper (45e).
Les entrantes font la différence, des deux côtés
Au retour des vestiaires, les supporters présents à Martigues n'ont pas grand chose à se mettre sous la dent, le PSG se contentant de faire circuler le ballon en attendant un pressing marseillais pour libérer de l'espace dans leur dos. Leuchter, encore elle, tente de faire bouger les choses alors qu'elle est lancée sur le côté droit de la surface par Karchaoui. Mais son centre du droit ne fait que traverser la surface phocéenne (49e).
Alors que le match n'a plus vu le moindre tir depuis 15 minutes, l'OM égalise à la bonne surprise d'un jeune public qui donne de la voix. Et le coaching de Corinne Diacre est gagnant : Salomé Elisor, entrée à l'heure de jeu, récupère dans les pieds parisiens après un ballon mal dosé en retrait puis Elisa De Almeida contrôle mal vers son but et laisse Jenny Perret, elle aussi entrée à l'instant, filer vers le but et croiser fort pour trouver le petit filet opposé, 1-1 (67e). Mary Earps elle était sortie à contre-temps dans ses pieds.
Mais le coaching est aussi gagnant pour le PSG : sur un très long ballon dans la profondeur que la défense marseillaise regarde passer, Merveille Kanjinga, entrée elle aussi à l'heure de jeu, n'a plus qu'à pousser au fond pour remettre Paris devant, 2-1 (70e). Et Ornella Graziani, elle aussi remplaçante, vient faire le break après avoir mis Marta Carro sur les fesses. Excentrée sur le côté droit, la jeune parisienne croise en puissance au second poteau pour tromper Shore et marquer son premier but en professionnel, 3-1 (72e).
Et Paris marque même un quatrième but dans cette partie à sens unique, sur un corner dont n'arrive pas à se dégager la défense marseillaise. En retrait, Eva Gaetino hérite du ballon et le glisse pour Griedge Mbock qui s'était projetée comme numéro 9 à la limite du hors-jeu. Elle prolonge dans la cage de Shore, qui ne peut rien faire, 1-4 (85e). La gardienne marseillaise intervient bien en revanche devant Kanjinga, qui était lancée en contre avec la jeune Léa Morissaint (88e).
Juste avant le coup de sifflet final, une autre jeune parisienne vient fêter son premier but en professionnel. Lancée à la limite du hors-jeu d'une défense encore très mal alignée, Morissaint vient à son tour se projetter vers le montant droit de Shore et mettre une frappe puissante au-dessus de l'Italienne mais bien sous la transversale, 5-1 (90e+3).