Le Montpellier Hérault Sport Club (MHSC), précurseur dans le développement du football féminin, a cédé sa section féminine à un repreneur anglais, Crux Football, une société anglo-saxonne dirigée par l'ancienne joueuse néo-zélandaise Rebecca "Bex" Smith.
Depuis six mois, Montpellier, en difficulté financière, avait engagé des négociations exclusives avec Crux Football avant de conclure la vente de la section féminine, qui pesait environ trois millions d'euros dans le budget du Montpellier-Hérault, dont la section masculine a été reléguée en Ligue 2 au printemps.
"C'est très difficile à accepter pour moi, mais c'est le sens de l'histoire, c'est le sens de la vie. Ce n'est pas fait de gaîté de cœur, mais il y a des conditions économiques qui obligent à ça", a réagi le président du MHSC, Laurent Nicollin.
Crux Football, fondée par Rebecca "Bex" Smith, prône un nouveau modèle pour investir uniquement dans une structure féminine. Elle a pour ambition de faire évoluer le football féminin européen à grande échelle grâce à la multipropriété de clubs. Ce projet est soutenu par divers investisseurs, issus des secteurs du sport, des médias, de l'analyse de données et du capital-investissement.
"Il ne s'agit pas d'effacer l'histoire riche ou l'ADN remarquable de Montpellier. Il s’agit de respecter, de renforcer et de positionner le club pour un avenir dans lequel le football féminin est structuré pour prospérer par lui-même, de manière durable et à grande échelle", a précisé "Bex" Smith, présente mercredi à Montpellier.
"Ce partenariat symbolise un tournant, en s'éloignant d'un modèle où les équipes féminines sont considérées comme des centres de coûts au sein de clubs masculins, pour aller vers des structures conçues sur mesure, centrées sur les joueuses", a-t-elle ajouté.
En 2001, l’ancien emblématique président Louis Nicollin, décédé en 2017, avait professionnalisé la section féminine de Montpellier et pris les rênes du foot féminin français, enchaînant les titres avant que son ami Jean-Michel Aulas ne prenne le relais à Lyon.
Mais, avec des résultats en berne, l'absence de toutes compétitions européennes depuis 2018 et de mauvais choix stratégiques, Montpellier est rentré dans le rang depuis plusieurs années, butant sur son plafond de verre derrière les intouchables clubs lyonnais et parisien.
Et la crise du football professionnel, marquée par la chute des droits télé, a rattrapé de plein fouet le club présidé depuis 2017 par Laurent Nicollin, relégué en Ligue 2 et contraint de serrer les cordons de la bourse.