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Slot ou Salah, à qui Liverpool doit-il son 20ᵉ titre de champion d'Angleterre ?

Slot et Salah contre Ipswich le 25 janvier.
Slot et Salah contre Ipswich le 25 janvier.GARETH COPLEY/Getty Images via AFP

Vainqueur officiellement d'un 20ᵉ titre national, Liverpool est sur le point de boucler une superbe saison. Mais, quelle conclusion peut-on tirer du bilan d'Arne Slot ? Liverpool doit-il son succès à son nouveau technicien ou à sa légende égyptienne ?

La question mérite d'être posée quand on sait que les Reds n'ont pas réussi à rester en lice dans plusieurs compétitions jusqu'ici. Pourtant, à l'issue de la première partie de saison, il était évident d'ériger Liverpool comme la meilleure formation d'Europe. 

Sauf que depuis, deux éliminations et une finale perdue sont venus ternir le bilan qui était voué à rentrer dans l'histoire du football anglais. 

Il y a deux ans, Manchester City a définitivement inscrit son nom au palmarès des plus grands accomplissements du football mondial. Réussir le triplé (Premier League, Ligue des champions, FA Cup), qui avait été seulement achevé par le rival United jusqu'alors (en 1999), a forcé l'admiration de tous. Et, il y a encore quelques mois, on a cru voir l'exploit se reproduire. Avant la défaite surprenante à Plymouth (1-0), tous les feux étaient au vert malgré le 8ᵉ de finale de C1 qui se profilait contre le Paris Saint-Germain

En revanche, quelques craintes avaient déjà émergé et les Reds se sont montrés de moins en moins flamboyants. Leurs différents échecs ne relèvent pas de l'infamie. Ils n'ont clairement pas mérité de rafler davantage de trophées. Mais, égaler le rival mancunien sur le nombre de championnats d'Angleterre reste merveilleux pour les Scousers.

De plus, ils ont fêté un titre pour la première fois depuis 1990, étant donné qu'ils n'avaient pas pu le faire il y a cinq ans au regard des conditions sanitaires en place.

Dimanche à 17h30, l'équipe d'Arne Slot a battu Tottenham (5-1) alors qu'un match nul suffisait pour se mettre à l'abri mathématiquement d'Arsenal, et ainsi officialiser le sacre. Il n'y avait plus que ça à jouer, les Reds ont régalé Anfield en cette occasion particulière. Et Mohamed Salah en a profité pour se mettre en évidence.

Un Salah légendaire

Statistiquement, il a dépassé ce qui avait été fait de mieux sur une saison de Premier League, à savoir être impliqué sur 44 buts. Alors qu'il reste quatre rencontres à disputer (Chelsea, Arsenal, Brighton, Crystal Palace), Salah a marqué 28 fois et distillé 18 passes décisives. L'Égyptien a donc déjà dépassé le total d'Erling Haaland en 2022-2023 et celui de Thierry Henry vingt ans auparavant.

S'il ne fera pas mieux en termes de but que le Norvégien qui avait su accomplir l'irrationnel, il y a deux saisons, Salah peut faire mieux que les 20 caviars distribués par Kevin De Bruyne lors de l'exercice 2019-2020. Et, c'est là que réside l'exploit du N°11 de Liverpool : parvenir à combiner autant de buts et de passes décisives, au point que cela prouve la polyvalence exceptionnelle d'un jour. Peut-il faire comme Henry et réaliser un double-double-double ? 

Mohamed Salah a été l'homme à tout faire en 2024-2025 et si son équipe a été aussi performante sur les premiers mois de compétition, c'est en grande partie grâce à sa faculté à se montrer décisif tous les week-ends. Maintenant, force est de constater que ce sont les idées de son nouvel entraîneur qui ont aussi joué dans ses performances.

Une animation de jeu efficace

Sans évoquer les nombreuses statistiques qui appuient la domination du collectif de Slot, il est évident que ce Liverpool 2024-2025 est de loin la meilleure équipe de Premier League. Dans les deux surfaces, les hommes du technicien néerlandais ont montré une sérénité à couper le souffle. 

Invaincu durant presque quatre mois toutes compétitions confondues entre mi-septembre et début-janvier, le club de la Mersey s'est mué en défense de fer, tout en étant très dominant dans le dernier tiers adverse. Fluides et verticaux, les Reds ont su trouver la bonne formule pour devenir un collectif hybride, capable de frapper aussi bien sur attaque placée qu'en transition. 

Par moments, cette équipe a rappelé celle de Jürgen Klopp et c'est normal, car il y a des similitudes logiques, ne seraient-ce qu'humaines. Et, Arne Slot a en partie été choisi pour sa philosophie de jeu semblable à celle de son prédécesseur. Toutefois, peu d'observateurs auraient misé sur une telle réussite. Et, avec la prolongation de Salah et Virgil van Dijk notamment, le prochain chapitre risque d'être tout aussi animé.