Lorsque le jeune Mateusz a commencé sa carrière, il n'était certainement pas entouré de paysages exotiques. Né dans une région minière, l'élève polonais de Gwiazdy Ruda Śląska rejoint dès l'âge de dix ans le club huppé de Ruch Chorzów. Après des performances réussies, des clubs italiens et allemands s'intéressent à lui, mais ce sont les propriétaires de Leeds United qui se montrent les plus convaincants.
Sous les couleurs du triple champion d'Angleterre, il s'entraîne avec le célèbre Marcelo Bielsa et rencontre un autre Polonais de l'équipe, Mateusz Klich, qui est alors un soldat important de l'Argentin. Cependant, les éloges de l'entraîneur ne suffisent pas à satisfaire l'ambition de Bogusz de jouer régulièrement.
Dans une équipe qui lutte pour la promotion en Premier League, il est difficile de s'imposer dans un groupe déjà établi, mais l'entraîneur fait pression sur le club pour qu'il garde le Polonais. Ce dernier n'avait toutefois pas l'intention de rester sur le banc et, avec son agent, il s'est battu pour obtenir un prêt à l'UD Logrones, ce qui a été rendu possible par la proximité des propriétaires des deux clubs.
Il a réalisé des performances mitigées au sein d'une équipe qui luttait pour se maintenir en Liga2, mais il a surtout estimé qu'il préférait respirer un air différent. C'est à juste titre qu'il s'est rendu à Ibiza. Bogusz retrouve son énergie et, inspiré par l'atmosphère, libère son potentiel et sa capacité à marquer des buts spectaculaires, souvent sur coup franc ou de loin. À l'époque, il ne pensait pas encore que les îles Baléares n'étaient que le début de son parcours ensoleillé, bien qu'un long voyage l'attendait.
Après deux saisons réussies, Bogusz est vendu pour un million d'euros symbolique au Los Angeles FC. C'est là que son talent s'épanouit pour de bon. Un jeu régulier, un but plus beau l'un que l'autre, un statut de joueur clé dans l'équipe. Et il avait quelqu'un à qui apprendre, a-t-il confié à Flashscore lors d'une interview exclusive :
"Je suis assis juste à côté d'Hugo (Lloris) dans le vestiaire, un siège à côté de lui, et nous avons un bon contact. C'est une personne normale, peut-être un champion du monde, mais cela ne change rien au fait qu'il s'agit d'un être humain. Je me sens tellement à l'aise avec lui que nous parlons pratiquement de tout. Lorsqu'il voit quelque chose, il donne toujours des conseils, après les entraînements ou les matches, mais au quotidien, il m'est vraiment difficile de mettre le doigt sur une chose. Je n'ai pas l'impression d'être assis à côté d'un champion, parce que c'est juste un voisin de vestiaire et je pense que c'est pour cela que tout le monde l'apprécie le plus."
Dans la même interview, il a admis que son aventure avec le LAFC touchait lentement à sa fin, car c'était ce qui était prévu pour lui depuis le début. Cependant, il a laissé un héritage durable sous la forme de statistiques impressionnantes : 19 buts et 12 passes décisives en 69 matches, c'est une belle publicité pour un milieu de terrain offensif.
De quoi susciter l'intérêt d'autres clubs. Cependant, alors que les journalistes polonais étaient à l'affût dans les aéroports européens, Bogusz a de nouveau surpris tout le monde. Il a pris quelques t-shirts, a enfilé un sombrero et s'est envolé pour le Mexique. En signant avec Cruz Azul, Bogusz devient le quatrième Polonais à jouer dans le championnat local, mais le premier en 30 ans !
Comment se comporte-t-il en Liga MX ? Très bien ! Bogusz a fait une énorme impression dès le début, il a gagné une place dans l'équipe et 10 matchs avec un but et deux passes décisives confirment sa classe. Ce faisant, il a fait preuve de courage, car pour faire sa place au Mexique, il faut avant tout un mental fort et une résistance au stress.
Et aussi de sa curiosité pour le monde, car c'est un footballeur unique qui ne veut pas seulement jouer quelque part, mais jouer quelque part. Il utilise sa carrière pour découvrir le monde et d'autres cultures, ce qui lui permet d'impressionner de plus en plus de fans.
Après des années où l'on nous a incités à regarder des championnats exotiques, les supporters polonais savent une chose : s'ils doivent se lever le soir, c'est pour Bogusz.