Son histoire avec l’Olympique lyonnais n’avait pas vraiment bien démarré. Arrivé en mode coup de poker tenté par John Textor au lendemain de son éviction de l’AC Milan, Paulo Fonseca avait surtout pris la place de Pierre Sage, ancien formateur du club devenu numéro un en raison de ses bonnes performances en intérim. Une promotion interne et l’image simple d’un amoureux du club lui avaient valu d’être le chouchou du public, qui comprend mal le licenciement prématuré de celui qui avait permis à l’OL d’éviter la relégation l’année passée et d’accrocher une inespérée Ligue Europa.
Sa première au Groupama Stadium se fait sous les huées, destinées à faire comprendre à Textor qu’on ne chasse pas un Gone du jour au lendemain. Le football offensif prôné par le Portugais est lui rapidement visible au sein d’un effectif qui regorge de jeunes attaquants à polir. Les résultats s’enchaînent et l’OL de Fonseca ne bute que sur le PSG ou l’OM. Avant d’hériter d’un carton rouge et d’une suspension de neuf mois pour avoir fait un tête contre tête avec Benoit Millot, l’arbitre de ce match de Ligue 1 contre Brest.
Une suspension de 9 mois qui pèse lourd
La suite de la saison, Paulo Fonseca la passe en tribunes, à communiquer comme il peut ses consignes à son adjoint, à constater les échecs face à Saint-Etienne, Lens et Monaco qui mettent à mal l’obligation lyonnaise de se qualifier en coupe d’Europe pour être viable économiquement. La Ligue Europa d’ailleurs restera comme un caillou dans la chaussure de l’entraîneur de 52 ans. En quarts de finale, l’OL affronte un Manchester United meurtri, qui n’a jamais été aussi bas en championnat depuis des années. Mais trouve un moyen de se faire éliminer après une remontada fantastique en prolongations.
Paulo Fonseca, bien présent lui sur le banc en Ligue Europa, constate un manque d’expérience et de gestion émotionnelle, le tout en n’ayant pas entièrement choisi du sort de sa rencontre. Au match aller comme au match retour, John Textor s’était immiscé dans ses choix pour titulariser entre autres Paul Akouokou, une façon pour l’Américain de faire grimper la valeur marchande de l’Ivoirien, qui aujourd’hui encore peine à trouver une porte de sortie. Un management "à l’américaine" totalement assumé par l’ex-président de l’OL, qui a depuis pris la porte après un passage devant la DNCG totalement raté.
Une saison 2025-26 avec toutes les clés en main
Cette saison 2025-26 ne ressemblera sans doute à rien de tout ce que Paulo Fonseca a vécu depuis son arrivée sur les bords du Rhône : Textor est parti, sa suspension prend fin le 30 novembre prochain… Une date qui devrait arriver assez vite vu le début de saison ponctué par les trêves internationales. Et surtout, il a pu faire la pré-saison avec tout son groupe, prendre le temps d’observer les jeunes du centre de formation à l’image de Khalis Merah. "Nos principes sont maintenant plus clairs que la saison passée pour les joueurs, constate-t-il dans une interview pour L’Équipe. L'équipe qui a débuté les deux derniers matches était surtout composée de joueurs qui ont travaillé avec moi la saison passée. Mais ils sont maintenant plus imprégnés de mes principes de jeu."
Malgré les contraintes financières, avec un encadrement de la masse salariale et des indemnités de mutation prononcé par la DNCG, Paulo Fonseca a réussi à construire une équipe à son image, loin du Lyon très dépensier et clinquant des années 2010, mais avec des joueurs de championnats moins suivis qui répondent aux critères qu’il s’est fixé avec Matthieu Louis-Jean et Benjamin Charier, directeur sportif et responsable du recrutement. À l’image de Pavel Šulc et Adam Karabec, arrivant du championnat tchèque, ou Ruben Kluivert de Casa Pia.
Un gardien doit encore arriver pour remplacer Lucas Perri, quand Malick Fofana est annoncé partant depuis des semaines en raison de sa valeur marchande et des besoins financiers du club. D’autres mouvements donc devraient avoir lieu, mais Paulo Fonseca salue la sérénité qui règne, lui permettant de mieux envisager cette saison. Une saison où le Portugais aura enfin eu tous les éléments entre ses mains pour performer, même à budget réduit. Entre les contraintes financières et la nouvelle présidence assurée par Michele Kang, l’OL entre dans une nouvelle ère. Et celle-ci démarre avec un affrontement face au RC Lens... de Pierre Sage.