On l’avait quitté en héros, offrant la victoire sur le gong à un LOSC sans solution face à Brann. Le 25 septembre dernier. Depuis Olivier Giroud voit son remplaçant Hamza Igamane quand lui traîne son spleen sur les pelouses de Ligue 1. Dernière sortie en date face à Angers, où il est le premier à être sorti à la 71ᵉ minute, dans un court succès 1-0 face au 14ᵉ du championnat. Après avoir marqué trois buts en cinq matchs lors de son arrivée, et que des buts importants, l’attaquant de 39 ans a perdu de son influence devant le but, n’ayant marqué aucun but depuis 8 rencontres, et subit de premiers pépins physiques.
C’est donc sans lui que Lille s’est offert le scalp de Metz 6-1 le 26 octobre dernier. Giroud était alors soumis à un protocole commotion, suite à un choc reçu à la tête en toute fin de match contre le PAOK Salonique en Ligue Europa. Sa titularisation face à Angers était l’occasion pour lui de donner quelques nouvelles : "Cela faisait plus de dix jours que je n’avais presque pas joué. Physiquement, ce n’est pas facile mais en tout cas, je n’ai plus de pépins physiques. J’avais un peu les ischios qui tiraient mais j’ai bien soigné ça. Il y avait aussi ce choc à la tête, donc repos forcé. C’était un protocole commotion, mais tout va bien. C’était par précaution."
Un grand attaquant mais pas un sauveur
Olivier Giroud le concède volontiers : il se sent plus fatigué que les autres et attend avec hâte la prochaine trêve internationale pour davantage se reposer. Loin de la hype du début de saison, le numéro 9 lillois dont les maillots s’arrachent en boutique n’a perdu de vue aucun de ses objectifs et ne semble pas forcément pâtir de ce manque de statistiques. Pas plus que son entraîneur Bruno Genesio, qui a salué son retour face à Angers et insisté sur le rôle plus vaste que celui de seul buteur qu’il a au sein de son effectif : "Je répète souvent à mes jeunes joueurs qu’ils ont de la chance de l’avoir à leurs côtés. À son âge, avoir la motivation, le professionnalisme qu’il a, c’est un vrai exemple. Il faut qu’ils s’en inspirent. Lorsque vous côtoyez un joueur comme Olivier et que vous êtes jeune joueur, ça vous fait gagner des années de carrière, ça vous permet de progresser beaucoup plus vite."
Le LOSC le savait en le recrutant cet été : ce n’est pas son attaquant de 39 ans qui devra combler toutes les attentes du club engagé sur trois tableaux. Et s’ils ont tardé à signer son remplaçant, Hamza Igamane, le Marocain sait se montrer décisif lorsque son aîné est en panne d’inspiration : buteur face à Nantes, double buteur face au PAOK, buteur face à Metz… Si certains supporters lillois tapent sur le manque de réalisme d’Olivier Giroud, ils devraient surtout taper sur ce qu’il se passe dans son dos : entre une attaque extrêmement jeune avec parfois un manque de maturité, un milieu de terrain où Ayyoub Bouaddi, tout juste 18 ans, enchaîne les matchs tous les trois jours, et une défense globalement assez âgé où les erreurs dans la profondeur sont payées cash…
Un plan anti-Giroud ?
Une défense qui était d’ailleurs tout autant aux abois en début de saison, lorsqu’Olivier Giroud, fraîchement débarqué de Los Angeles, empilait les buts pour mieux compenser. Lille ne peut pas reposer que sur un attaquant en forme pour compenser ses lacunes. Après la défaite face à l’OGC Nice, Genesio pointait d’ailleurs un jeu trop stéréotypé rendant lisible la tactique des Dogues aux yeux des pensionnaires de Ligue 1. Félix Correia et Matias Fernandez-Pardo ont d’ailleurs interverti de positions tout au long de la rencontre face à Angers pour mieux surprendre, profitant toujours des appels de Giroud pour fixer la défense.
Mais si en France la disette du grand attaquant lillois interroge, Olivier Giroud fait lui toujours aussi peur à ses futurs adversaires. Rade Krunic, joueur de l’Étoile Rouge de Belgrade qui affrontera Lille ce jeudi, concède volontiers avoir construit un plan anti-Giroud : "On s’est déjà entraîné spécialement pour pouvoir le manœuvrer, mais ce qui est sûr, c’est que ce sera très difficile de le contenir… Il faut le garder aussi loin que possible du but. Dans le dernier tiers du terrain, il est vraiment très, très dangereux." Suffisant pour que Lille se relance en Ligue Europa après la déconvenue face au PAOK ?
