C'est un soir où deux grandes écuries européennes sont en quête de rédemption après une saison très compliquée pour l'un et catastrophique pour l'autre. La Juventus, toujours sous la menace d'un retrait de points en Serie A, a besoin de remporter la Ligue Europa pour se qualifier automatiquement pour la prochaine Ligue des champions. Mais la tâche s'annonce compliquée contre le mastodonte de la compétition, le Séville FC, le sextuple champion de la C3.
La Vieille Dame ne va pas réussir à concrétiser sa première grosse opportunité, passé le quart d'heure de jeu, lorsque Dusan Vlahovic, trouvé par Di Maria dans la surface seul, se heurte à Bounou à bout portant (18e). Une mauvaise nouvelle, car Szczesny, qui avait été décisif sur une première tentative d'Ocampos, ne peut absolument rien faire sur la deuxième occasion du match des Sévillans.
Tandis que les Bianconeri tentent de se rapprocher du mieux possible des cages du gardien marocain, les Andalous, eux, vont profiter des espaces laissés par les Italiens pour exécuter une contre-attaque imparable. Lancé à droite, Ocampos cavale dans le couloir avant de se retrouver dans une bonne position pour centrer. Bryan Gil profite de l'infériorité numérique des Turinois pour faire un semi-appel au premier poteau, sans prendre la balle, ce qui les désorganise totalement. Et là, En-Nesyri, seul au point de penalty, frappe à ras de terre, première intention, de l'intérieur du droit (26e). Le portier polonais est battu, les Espagnols frappent en premier.
En profitant du laxisme de la défense adverse, l'attaquant marocain, dans la foulée de son but (28e), et Rakitic, cinq minutes avant la mi-temps (40e), vont une nouvelle fois inquiéter la Juventus. Les Italiens n'y sont pas, perdent tous les duels au milieu de terrain et gâchent toutes leurs attaques. Et après une énième perte de balle, En-Nesyri accélère balle au pied et retente sa chance, cette fois-ci de loin, mais sa frappe frôle le montant droit turinois (45+2e).
Sûr de ses forces, Séville gère, mais se fait piéger dans les derniers instants
Les Italiens vont revenir sur la pelouse après la pause en étant bien plus entreprenants qu'en première période. Les intentions sont bonnes et l'intensité mise leur permet d'étouffer leurs adversaires, les empêchant de relancer correctement. Cependant, ça continue d'être aussi maladroit et trop hésitant dans le dernier geste pour la Vecchia Signora, à l'image d'Iling-Junior qui réussit à se procurer une bonne situation, après un petit pont sur Badé, mais son choix de servir Vlahovic, au lieu de tenter la frappe, est le mauvais (57e).
En face, le bloc bas instauré par Mendilibar tient le coup et, plus les minutes passent, on semble se diriger plus vers un but de Séville que l'inverse. En effet, à chaque fois que ces derniers tentent une contre-attaque, on sent qu'ils peuvent faire mouche à la moindre erreur de la défense adverse, chose notamment due au fait que le bloc de la Juventus se positionne haut.
Sûrs de leurs forces, les Andalous vont finir par gérer le temps restant, sans encaisser de but... jusqu'à la 97e minute. C'est Federico Gatti, le défenseur de la Juventus entré à la 61e à la place de Bonucci, qui va permettre aux Turinois d'égaliser. Son but de la tête sur corner permet aux Italiens de renaître, alors qu'ils étaient dos au mur.
Le résultat est cruel pour le sextuple champion de la Ligue Europa. Les Espagnols devront aller chercher la victoire, devant leur public, pour accéder à une nouvelle finale de C3. Les Bianconeri, eux, ont redistribué les cartes. Rendez-vous jeudi prochain au Sánchez-Pizjuán.