Pour Lille, la campagne de Ligue Europa avait impeccablement commencé. Un succès sur Brann avant un coup fumant sur le terrain de la Roma, et les Dogues étaient déjà en tête de la phase de championnat. Un statut à conserver, et un pas de géant vers une qualification directe à faire ce soir lors de la réception du PAOK, une belle occasion de faire le trois sur trois.
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Lille ne se ruait toutefois pas à l'assaut, entamant prudemment la rencontre. Une stratégie qui manquait de se retourner contre le LOSC, Giannis Konstantelias manquant de trouver la faille en cinq minutes d'une frappe enroulée. C'est Matías Fernández-Pardo qui sonnait la révolte de deux belles occasions, mais c'était trop peu pour emballer la rencontre.
Et, comme le veut le destin, c'est un ancien de la maison qui allait crucifier les Nordistes. Souhaliho Meité, trouvé à l'entrée de la surface, n'était aucunement attaqué et ajustait impeccablement sa frappe pour jeter un froid sur Pierre-Mauroy (19e). Mais l'ambiance allait carrément devenir glaciale quatre minutes plus tard, quand Andrija Živković s'enfuyait sur son aile gauche pour aller enfoncer le LOSC en finesse.
Il fallait le voir venir. Lille avait totalement sombré, et la réaction d'orgueil était bien trop désordonnée. Pourtant, Fernández-Pardo multipliait les efforts, à la passe, au centre, à la percussion, et pensait même obtenir un pénalty, mais la vidéo douchait ses espoirs. Punition immédiate, comme souvent, puisque les Dogues, enrageant de la décision arbitrale, laissaient les Grecs développer leur action, et Giannis Konstantelias ne se faisait pas prier pour saler la note (43e). À la pause, la bronca était légitime (0-3).
La folie pour rien
Comment envisager de voir le LOSC renverser la situation ? Hamza Igamane sonnait la révolte d'une frappe trop croisée d'entrée de seconde période. Mais on sentait que Lille n'avait pas la moelle ce soir, malgré les remplacements précoces, les invectives du coach sur le bord de touche et le public qui se remettait à chanter : cela ressemblait à un non-match. Mais l'espoir était relancé à la 57e minute, sur un coup de casque magistral du capitaine Benjamin André.
Forcément, le temps fort était lillois, notamment sur une mine signée Igamane (60e). Sur le corner, Chancel Mbemba avait sa chance de la tête, mais le portier grec éteignait l'incendie, ce qui était le cas quelques minutes plus tard sur une tête d'Igamane à bout portant. Mais il ne pouvait rien sur un coup de billard après une déviation sur corner de Thomas Meunier pour Hamza Igamane, qui promettait 20 dernières minutes de feu (68e)....
Un état de fait balayé en quelques secondes, puisque André fauchait Konstantelias dans la surface, mais Berke Özer, décidément intouchable dans l'exercice, sortait l'essai de Živković et maintenait le suspense (71e). Le Serbe allait toutefois se rattraper trois minutes plus tard, transformant en but un numéro de Kiril Despodov après avoir été abandonné dans la surface par une défense sur laquelle il y aura à redire ce soir...
Une minute plus tard, Özer s'interposait à bout portant devant Georgios Giakoumakis pour éviter de transformer le match en déroute. Un arrêt qui allait avoir son importance, puisqu'à la 78e, perdu pour perdu, Hamza Igamane osait une demi-volée de l'extérieur de la surface, et le LOSC était de retour à un but ! Nul besoin de préciser que la prochaine équipe à marquer allait sans doute sceller le sort du match.
La première balle de but était pour Chancel Mbemba, resté aux avant-postes, mais qui envoyait le ballon en pleine poire de Antonis Tsiftsis. Puis Igamane envoyait un coup franc juste à côté, et on sentait l'exploit s'évanouir. Un centre dévié de Fernández-Pardo venait heurter le poteau pour rajouter au poids des regrets. Mais pas autant que la dernière action, un cafouillage énorme dans la surface grecque qui voyait André égaliser sous les hourras de la foule, avant de voir la VAR climatiser le stade : le capitaine était hors-jeu, la victoire était hors de portée...
Au final, malgré l'expulsion de Tomasz Kędziora, une défaite 3-4 forcément rageante, mais on ne peut pas gagner en ne jouant que 45 minutes. Une leçon qui devra être retenue pour voir loin en Ligue Europa, puisque la qualification reste d'actualité malgré ce revers qui fait tache...
Homme du match Flashscore : Andrija Živković
