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Ange Postecoglou fait preuve d'une détermination sans faille avant la gloire européenne

Ange Postecoglou, entraîneur de Tottenham.
Ange Postecoglou, entraîneur de Tottenham.Mats Torbergsen / NTB / AFP
En septembre dernier, Ange Postecoglou déclarait après la défaite de Tottenham à domicile face à Arsenal : "Je ne gagne pas d'habitude, je gagne toujours la deuxième année". Plusieurs mois plus tard, il se retrouve face au défi de sa saison.

"Rien n'a changé. Je l'ai dit maintenant. Je ne dis pas les choses si je n'y crois pas". C'est une déclaration qui peut facilement tomber à plat, surtout lorsqu'on est à la tête d'un club qui n'a pas remporté de trophée depuis 17 ans. En ce mois de mai, Postecoglou est en mesure de confirmer ses dires, puisqu'il a conduit les Spurs en finale de Ligue Europa après avoir remporté leur demi-finale retour 2-0 sur le terrain de Bodo/Glimt.

Arriver à ce stade n'est évidemment pas chose aisée pour une équipe des Spurs qui pointe à la 16e place de la Premier League et qui a été éliminée de la FA Cup et de la League Cup en l'espace d'une semaine. L'Europa League n'a pas non plus été une sinécure pour eux, même s'ils ont terminé la phase de championnat à une honorable quatrième place.

Les Spurs ont frôlé l'élimination en huitième de finale après une défaite 1-0 à l'aller contre l'AZ Alkmaar et ont dû se rendre à l'Eintracht Francfort en quarts de finale alors qu'ils n'ont obtenu qu'un match nul à domicile lors de la première journée.

Même si le match retour de la demi-finale s'annonçait sous les meilleurs auspices après une victoire 3-1 à domicile, il restait encore du pain sur la planche. Mais Tottenham est parvenu à ses fins, grâce à quelques micro-ajustements apportés, et s'est battue dans un environnement inhabituel.

Jouer le jeu

Tout le monde a parlé de la surface artificielle de Bodo/Glimt, des conditions de jeu dans le cercle arctique et du fait que les hôtes n'ont perdu qu'une seule fois à domicile depuis le début de la saison en Europa League.

De plus, ils ont dû se passer des services des milieux de terrain James Maddison et Lucas Bergvall, blessés, deux des meilleurs joueurs des Spurs au cours des deux derniers mois et des joueurs à qui l'on peut faire confiance avec le ballon.

En résumé, c'était la recette d'un désastre sur le papier pour les Spurs qui, par le passé, se sont effondrés au moindre signe de pression ou d'adversité. Mais rien de tout cela n'a figé les Spurs ou Postecoglou, qui a montré qu'il savait s'adapter à la situation.

Sachant qu'une avance de deux buts pouvait changer très rapidement, les Spurs ont renoncé à jouer de l'arrière, ce que Postecoglou a rigoureusement enseigné.

Le terrain artificiel était détrempé avant le match, bien qu'il ait reçu beaucoup de pluie tout au long de la journée, ce qui aurait pu gêner les Spurs comme cela a été le cas pour d'autres équipes. Guglielmo Vicario a renoncé à chercher l'un de ses défenseurs et a opté pour un jeu direct, sachant que les attaquants Dominic Solanke et Richarlison pouvaient surpasser leurs adversaires sur le plan physique. Cela n'a pas toujours fonctionné, mais les Spurs ont semblé plus que satisfaits d'aller loin pour monter sur le terrain, réduisant ainsi les risques d'erreurs en défense.

L'art de l'ombre ?

Mais d'autres éléments ont montré qu'ils étaient là pour obtenir un résultat et ne pas faire n'importe quoi, notamment en ralentissant le jeu. Sous Postecoglou, les Spurs ont eu pour habitude de relancer le plus rapidement possible, ce qui les a souvent conduits à se mettre en difficulté.

Cela n'a pas été le cas jeudi en Norvège. Vicario a traîné le plus longtemps possible, mettant à l'épreuve la patience de l'arbitre Maurizio Mariani avant de recevoir un carton jaune en seconde période.

Les Spurs ont également fait preuve d'une grande maladresse lorsque le ballon était en jeu, ce qui a empêché les poursuivants de Glimt de prendre de l'élan. Les nombreuses remises en jeu et les corners ont rendu le match tellement décousu que l'on pouvait sentir la frustration monter chez les hôtes et leur public.

Mais pour Tottenham et Postecoglou, le plan a parfaitement fonctionné. Les voilà en position de remporter leur premier trophée européen depuis 41 ans.

En réalité, le fait de soulever le trophée le 21 mai ne suffira peut-être pas à sauver son poste, mais il s'est donné, ainsi qu'à ses joueurs, une chance inouïe de se racheter une conduite. Ce serait le meilleur moyen de se faire remarquer.