Avec 53 matches disputés en cinq saisons du côté du Standard de Liège, Ngoy a traversé la frontière avec le statut de méconnu du grand public.
Même pour les observateurs les plus affûtés, il est peu probable que le natif de Bruxelles ait déjà pu résonner dans leur esprit. Longtemps blessé au ménisque la saison passée, Nathan Ngoy n'a pas eu beaucoup d'occasions pour se montrer aux yeux de l'Europe – d'autant que le Standard ne traverse pas la période la plus faste de son histoire. Voilà cinq ans que le club liégeois n'a plus disputé de compétition continentale. C'était la Ligue Europa et la campagne s'était conclue par une triste 3ᵉ place de groupe derrière les Rangers et le Benfica.
Toutefois, cela n'a visiblement pas empêché la cellule de recrutement du LOSC de dénicher ce défenseur central d'1,83 m qui cumule 17 rencontres avec les différentes sélections jeunes de Belgique.
Estimé à 3,5 millions d'euros au début de l'été, Ngoy a finalement coûté 500 000 euros de moins lors de son officialisation le 24 juillet. Presque trois mois plus tard, il vaut désormais 7 millions. Une hausse de valeur qui semble tout sauf hasardeuse après plusieurs semaines de compétition.
Des premières prestations intéressantes
Dès la reprise début-août, il a été titularisé à Brest aux côtés d'Alexsandro dans la charnière centrale lilloise. Passeur décisif de la tête pour son coéquipier Ngal Ayel Mukau, Ngoy se montre plutôt bon à la relance. Derrière, il enchaîne les prestations convaincantes – au même titre que l'ensemble du collectif nordiste. Le 14 septembre contre Toulouse (2-1), celui qui a joué chez les Mauves d'Anderlecht en jeunes réalise un match plein en étant décisif dans les duels et à la récupération.
Malheureusement, Ngoy ne parvient pas à sortir du lot quand Lille perd successivement contre Lens et Lyon en Ligue 1. Entretemps, la campagne de Ligue Europa commence et Genesio le laisse sur le banc lors de la réception de Brann (2-1) puis pour le voyage à Rome (1-0).
Son entraîneur semble exiger davantage d'expérience pour ces rendez-vous. Mais depuis, Ngoy a de nouveau performé, face au Paris Saint-Germain avant la trêve internationale (1-1), ne se laissant absolument pas intimider par Gonçalo Ramos.
À Nantes dimanche, il est resté sur le banc, voyant alors ses coéquipiers décrocher un succès précieux pour le classement au championnat (2-0). Ce jeudi face au PAOK, le Belge de 22 ans est pressenti pour jouer son premier match européen de sa carrière.
"On encore 6 matchs à jouer en 3 semaines. Avec mon staff, on essaye de concerner le maximum de joueurs, même ceux qui jouent moins, en apportant la même considération à tout le monde. À chaque fois que c’est possible, on essaye de donner du temps de jeu, en débutant ou en entrant en jeu. C’est un travail de tous les jours qui n’est pas facile", a notamment déclaré Genesio face à la presse mercredi.
Un défenseur moderne pour le LOSC
"C'est tout simplement un défenseur moderne. C'est-à-dire qu'il sait manier le ballon, qu'il sait dribbler et se projeter. Intrinsèquement, ce n'est pas le meilleur relanceur pour faire remonter le ballon. Mais dans le jeu long, il est vraiment excellent", nous explique François Linden, journaliste pour So Foot et observateur attentif du football belge.
Cela se voit dans sa capacité à prendre part à l'animation de jeu de son équipe, Ngoy s'est déjà bien intégré dans le système prôné par Genesio. Et, durant cette saison, le Belge devrait faire du bien en phase de possession. Le LOSC a parfois manqué de justesse quand il fallait déployer son bloc sur attaque placée, Nathan Ngoy est un nouvel atout pour le collectif au sein des circuits de passes voulus par l'entraîneur.
Dans un match comme celui face au PAOK où les Dogues devraient avoir le ballon, le défenseur de 22 ans aura son rôle à jouer comme il a pu le faire en Ligue 1. Surtout, c'est un bon test pour lui afin qu'il confirme les belles promesses déjà entrevues.
Maintenant, ne reste plus qu'à espérer qu'il ne subisse pas de nouvelles blessures comme ce fut le cas au Standard de Liège. Jusqu'à maintenant, son corps lui permet de disputer des matches dans leur intégralité. "Si ses pépins physiques le lâchent, c'est vraiment le profil pour être un bon joueur", ajoute François Linden.
Pour l'équilibre défensif du LOSC, Ngoy fait partie des joueurs qui représentent l'avenir sur et en dehors des terrains. Ce premier match européen pourrait bien être le début d'une belle carrière alors que les Diables Rouges manquent d'ailleurs de qualités au poste de défenseur central.
À huit mois du Mondial 2026, Nathan Ngoy pourrait donc bien tirer son épingle du jeu…