De La Fábrica à l'équipe première du Real Madrid, il y a tout sauf qu'un pas et Raúl Asencio peut en témoigner. Depuis la pré-saison aux États-Unis jusqu'à son tout premier rassemblement avec l'Espagne, la progression du joueur madrilène a été fulgurante. Appelé à jouer avec le Castilla toute la saison, l'Espagnol a profité de l'absence de David Alaba et des blessures d'Éder Militão, Joan Martínez et Jacobo Ramón pour faire son trou auprès de Carlo Ancelotti.
Dès son premier match, le défenseur central a démontré avoir une certaine force de caractère compatible avec le club madrilène. Là où beaucoup de jeunes sortis du centre de formation du Real ont échoué avant lui, Asencio a su saisir sa chance se montrant calme, mature et posé, le tout imprégné d'une détermination rare. Qui est ce joueur appelé à s'imposer dans le football de haut niveau plus vite que prévu ? Décryptage.
Raúl Asencio ou comment saisir l'opportunité qui change une vie
9 novembre 2024. Le Real Madrid affronte Osasuna à Santiago Bernabéu et voit Eder Militão se faire une nouvelle fois les croisées. La pire des nouvelles pour les Madrilènes qui ont vu durant l'été leur effectif être réduit à ce poste avec le départ de Nacho et le "non" de Yoro. Raúl Asencio, qui est sur le banc, est choisi devant Jesus Vallejo pour remplacer le Brésilien à la 30ᵉ minute. Douze minutes plus tard, il est à l'origine du but de Jude Bellingham (42ᵉ), trouvant l'Anglais sur une transversale millimétré en profondeur depuis son camp.
Le Santiago Bernabéu l'acclame, le baptême du feu est réussi pour le jeune défenseur. Ce dernier enchaînera alors les matches, avant d'être relégué sur le banc après la défaite de trop des Madrilènes à Bilbao (2-1). Carlo Ancelotti doit couper des têtes et c'est forcément le petit jeune qui prend. Mais Asencio n'a pas dit son dernier mot : ce dernier retrouvera la titularisation après la claque reçue contre le Barça en Supercoupe d'Espagne (5-2). Car oui, en terres basques, la faute n'était pas due qu'au jeunot, mais bien à l'équipe dans son entièreté. Résultat, Raúl Asencio prendra alors du galon avant de définitivement s'installer comme titulaire indiscutable pour les grands rendez-vous.
Et pourtant, au départ, le chemin était semé d'embuches. Au mois d'août, l'Espagnol n'est que le troisième sur la liste des défenseurs centraux qui sont montés du Real Madrid Castilla. Joan Martínez et Jacobo Ramón sont dans les petits papiers du staff d'Ancelotti bien avant lui et son entrée lors du match amical contre les Blaugranas n'est pas à son avantage.
Néanmoins, un concours de circonstances accélère les choses : Joan Martínez est victime d'une rupture du ligament croisé antérieur du genou gauche en août et Jacobo Ramón enchaîne les blessures musculaires. Raúl Asencio passe alors automatiquement choix numéro 4 après Rüdiger, Militão et Tchouaméni, avant de finalement saisir l'opportunité qui a changé sa vie contre Osasuna.
Comparé à Sergio Ramos et muni d'un entourage sain
Le rude parcours sportif de Raúl Asencio n'est pas le seul qu'il ait connu jusqu'ici. Dans sa vie privée, l'Espagnol est poursuivi dans une affaire de diffusion de contenus à caractère sexuel d'une mineure depuis plusieurs mois. Des faits graves et une investigation que le défenseur du Real Madrid attendait à ce qu'elle s'arrête le mois dernier. Ses avocats avaient demandé le classement sans suite de l'affaire, faute de preuves, mais ce dernier a été débouté par l'Audience provinciale de Las Palmas le 11 février, qui a confirmé la poursuite de l'enquête. L'affaire est donc en suspens et le joueur, lui, soutenu par son club, et visiblement par l'Espagne, fait abstraction de cette dernière en se réfugiant sur le terrain.
Car oui, le football est sa seule raison de vivre. Selon nos indiscrétions, le joueur, par le biais de son entourage, se dit innocent et croit que la justice finira par le proclamer tel quel. Mais tant que le procès est en cours, Asencio ne pense qu'à une chose : jouer au ballon, saisir ses opportunités et continuer de grandir. Depuis qu'il a explosé avec le maillot blanc, beaucoup d'observateurs et de fans comparent sa détermination et son caractère agressif à celui de Sergio Ramos. Des rapprochements qui le flattent au plus haut point, qui lui donne envie de faire mieux, mais surtout, de marquer le club espagnol de son empreinte.
Pour lui, atteindre la sélection est le summum. C'est avant tout une fierté personnelle parce qu'il représente son pays, ses amis, mais surtout ses parents. Le jeune Raúl, qui a quitté les Iles Canaries et le cocon familial à 14 ans pour s'installer dans la capitale espagnole – expérience qu'il l'a forgé –, a une relation spéciale et chaleureuse avec sa famille, des liens forts qui le font redescendre sur terre et être "monsieur tout le monde" avant d'être un "footballeur du Real Madrid.
L'Espagne, qui affronte ce jeudi soir les Pays-Bas à De Kuip – l'antre du Feyenoord –, peut voir ce jeune garçon défendre ses couleurs pour la première fois de sa carrière. Et s'il est aligné au côté de Pau Cubarsí, nul doute que les comparatifs avec Ramos et Piqué continueront de grandir. Ce serait d'ailleurs la première fois qu'un défenseur central du Real Madrid et du FC Barcelone sont titularisés depuis la période des deux monstres. Et on le sait, Luis de la Fuente a prouvé ne pas avoir la main qui tremble aux moments d'envoyer de nouvelles têtes au front. Réponse ce soir, à 21h00.