Après une année 2024 marquée par les débats récurrents sur l'animation offensive des Bleus et un Euro famélique en buts (1 seul inscrit dans le jeu par un joueur français), Didier Deschamps débute 2025 avec deux atouts de poids dans sa manche, susceptibles de modifier le visage de son onze et de lui offrir de nouvelles perspectives tant ils affichent une forme étincelante depuis plusieurs semaines.
Le sélectionneur avait dû composer ces derniers mois avec un Mbappé en difficulté physique et mentale, méconnaissable durant le Championnat d'Europe au terme d'une ultime saison très compliquée au PSG, avant de manquer les rassemblements d'octobre et de novembre. Le capitaine (26 ans, 86 sélections, 48 buts), par ailleurs accusé alors par la presse suédoise d'être au centre d'une enquête pour viol, semblait perdu sur et en dehors des terrains.
En l'absence du champion du monde 2018, Deschamps a heureusement pu compter sur l'adresse de Randal Kolo Muani ou sur l'improbable duo Lucas Digne-Adrien Rabiot, auteur des trois buts tricolores en Italie sans Dembélé (3-1), le 17 novembre à Milan, pour combler le vide.
Mais les malheurs de Mbappé sont désormais de l'histoire ancienne. Après des débuts mitigés, le joueur est devenu le patron de l'attaque du Real Madrid comme l'a confirmé son doublé samedi en Liga à Villarreal (2-1). Trois jours plus tôt en huitièmes de finale retour de la Ligue des champions, il a été le principal danger face à l'Atlético de Madrid au sein d'une formation poussive, provoquant un penalty, manqué par Vinicius, avant de réussir avec autorité et assurance la première tentative des siens lors de la séance des tirs au but.
Mbappé, deuxième meilleur buteur de Liga (20 buts), semble donc avoir retrouvé toutes ses sensations et aura sans doute à cœur de marquer les esprits pour son grand retour chez les Bleus.
Divine surprise
"On a continué à échanger (pendant son absence, ndlr), j‘ai continué de le soutenir. Il sait ce que j’attends de lui sur le terrain et en dehors. J'ai toujours dit que je considérais que l’équipe de France serait plus forte avec lui. Son transfert à Madrid a amené beaucoup d’attentes, mais malgré tout, il continue d’avoir de très bonnes statistiques", a expliqué Deschamps dimanche sur TF1.
Si le capitaine ne fait que revenir à son véritable niveau, la métamorphose de Dembélé est beaucoup plus spectaculaire et constitue une divine surprise pour le sélectionneur. Le Parisien (27 ans, 53 sélections, 6 buts), longtemps brocardé pour ses ratés monumentaux, est devenu une machine à scorer. Avec 22 unités en 2025, il est tout simplement le premier artificier en Europe devant Mbappé (17).
Son nouveau positionnement plus libre au PSG, où il occupe souvent un poste axial, a facilité ce déclic soudain. "Ousmane a toujours eu une adresse très élevée dans tout le travail spécifique. De par les efforts qu'il faisait, il avait moins de lucidité. Là il est plus près du but, il est en confiance et il a une efficacité très élevée", a indiqué Deschamps jeudi.
De quoi donner des idées au sélectionneur, qui souhaitait au préalable installer Mbappé en N°9 ? "Kylian Mbappé aime bien le côté gauche mais c'est un attaquant axial qui aime avoir de la liberté. Et tous mes offensifs aiment avoir de la liberté. Ce n'est pas fixe car le but est d'avoir une animation offensive la plus dangereuse possible pour l'adversaire. Dans l'idéal on veut mettre tous les joueurs dans la meilleure position. Il faut aussi être le moins prévisible possible pour l'adversaire", a jugé le sélectionneur, qui préserve le suspense sur ses choix.