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Leader offensif en sélection, Jamal Musiala peut-il dépoussiérer l'armoire à trophées ?

Musiala lors du match aller face à l'Italie jeudi.
Musiala lors du match aller face à l'Italie jeudi.LUCA ROSSINI/NurPhoto via AFP
La Ligue des nations n'est pas une compétition majeure. Néanmoins, elle offre, tous les deux ans, la possibilité de mettre du baume au cœur d'une sélection qui peut avoir du mal à triompher. Jamal Musiala concentre désormais les espoirs de la Mannschaft.

Depuis sa victoire finale à la Coupe du monde 2014, il y a presque onze ans, l'Allemagne navigue à vue. L'objectif du Mondial américain a certes été annoncé, mais rien n'est certain quant à la réussite de cette sélection chapeautée par Julian Nagelsmann.

Arrivé en septembre 2023, l'ancien entraîneur du Bayern Munich a toutefois remis de l'ordre au sein d'un collectif qui avait perdu ses repères au fil des retraites des légendes récentes comme Philipp Lahm, Miroslav Klose, Bastian Schweinsteiger, Lukas Podolski ou encore Toni Kroos et Thomas Müller à l'issue de l'Euro 2024.

Il n'est jamais facile d'assurer une continuité entre les générations, encore plus lorsque celle en place a gagné un ou plusieurs titres.  Depuis 2014, l'Allemagne est parvenue à enchaîner avec une demi-finale à l'Euro 2016 – et tout récemment un quart de finale à l'Euro 2024 –, mais hormis ça, les échecs se sont accumulés (2018, 2020, 2022). 

À présent, Nagelsmann peut compter sur l'émergence de Karim Adeyemi, de Florian Wirtz, et donc de Jamal Musiala qui possède déjà 39 capes. Une seule défaite l'an passé (contre l'Espagne à l'Euro), aucune depuis, la Mannschaft surfe sur une belle dynamique. Avec 14 points lors de la phase de poules de la Ligue des nations durant l'automne, elle s'est qualifiée facilement pour la phase finale.

Jeudi soir, elle s'est imposée en terre italienne à l'occasion du match aller des quarts de finale. Voilà 39 ans que ce n'était pas arrivé. Malgré les absences de Wirtz et de Kai Havertz, par exemple, l'Allemagne a réalisé un bon match et aborder le retour avec des espoirs de qualification. Sur le terrain, il y a un homme qui a pris les rênes du collectif : Musiala. À 22 ans, il impressionne par sa capacité à faire gagner les équipes avec lesquelles il joue. Surtout, outre-Rhin, il incarne la nouvelle génération capable de renouer avec le succès.

Confirmer face à l'Italie

Ce dimanche, à 20h45, du côté du Signal Iduna Park, les Allemands ont l'occasion de rallier les demi-finales de Ligue des nations pour la première fois de leur histoire. 

Après un Euro réussi sur le plan du jeu, valider une nouvelle étape sur le plan des résultats serait une très belle opération au sein de l'état-major de la Mannschaft. Et, ça a donc bien commencé pour l'équipe de Nagelsmann jeudi après une victoire 2-1. Musiala n'a pas été décisif dans le dernier geste. Toutefois, il a été particulièrement étincelant à la construction et c'est ce qu'on attend d'un joueur comme lui. 

Dans les statistiques, il est celui qui a réussi le plus de dribbles sur la pelouse (3), qui a subi le plus de fautes (5) et qui a gagné le plus de duels (9). Un match complet avec ballon qui démontre qu'il a véritablement trouvé sa place au sein de l'animation de jeu voulue par son sélectionneur. Certes, il n'a pas marqué, mais il en a évidemment les capacités, comme en témoignent ses trois réalisations l'été dernier à domicile. 

Dans les grands rendez-vous, il sait se mettre en évidence et à Dortmund, ce dimanche, tout porte à croire qu'il pourra valider la qualification. 

Avec le Bayern Munich cette saison, il est déjà à 17 pions et 7 caviars en 38 rencontres. Avec Harry Kane, il forme un sacré duo. En sélection, Musiala semble un peu plus seul, ça ne l'empêche pas de prendre ses responsabilités. Il a touché 60 ballons, le meilleur total pour un joueur offensif allemand à San Siro.

Mais, donc, qu'il soit aligné sur l'aile gauche ou sur l'aile droite, le N°10 de l'Allemagne sait qu'il est face à son destin. Il reste du temps avant de concrétiser l'occasion de remporter cette Ligue des nations 2024-2025. Néanmoins, tous les feux sont au vert pour imaginer voir le Bavarois soulever le trophée en juin. Pour le joueur de 22 ans, il va falloir confirmer ce dimanche face à une Italie toujours dangereuse.

Dans ce jeu de possession mis en place par Nagelsmann, il est capable de faire la différence. Reste à savoir s'il saura inscrire son nom dans la légende de son pays.