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Le milieu de terrain des Bleus, un chantier à régler avant le Mondial 2026

Aurélien Tchouaméni semble être le patron du milieu actuellement.
Aurélien Tchouaméni semble être le patron du milieu actuellement.DAMIR SENCAR/AFP
Solide et expérimenté sur le papier, le milieu de terrain aligné par Didier Deschamps a pourtant bu la tasse à Split jeudi. À moins d'un an et demi du Mondial, c'est ce secteur qui apparaît le plus faible, mais comment le renforcer ?

Dans un entrejeu composé d'Aurélien Tchouaméni, d'Adrien Rabiot et de Mattéo Guendouzi, Didier Deschamps a misé sur leur dimension physique. L'idée était de réussir à être meilleur sans ballon afin de ne pas être dépassé lorsque Luka Modrić et ses coéquipiers allaient avoir le ballon. 

Malheureusement pour les Bleus, ça n'a pas fonctionné et les carences techniques des trois hommes sont ressorties de plus belle. 

Pourtant, durant l'automne, leur présence n'a pas été préjudiciable à l'équipe de France, bien qu'ils n'aient pas joué systématiquement ensemble. En effet, en ce rassemblement de mars, il manque notamment N'Golo Kanté et Youssouf Fofana. Antoine Griezmann a pris sa retraite depuis septembre maintenant et ce n'est pas lui qui semble être l'élément déclencheur dans la mauvaise passe du milieu de Deschamps

Néanmoins, en face, il y avait de sacrés clients jeudi et il faut parfois s'avouer vaincu. Cette contre-performance est donc partiellement contextuelle, bien qu'il faille tout de même se poser quelques questions avant le match retour au Stade de France ce dimanche, à 20h45.

"Le milieu de terrain peut être plus créatif, dans l'absolu. Mais ce qui nous a fait défaut, surtout, c'est la justesse technique. À commencer par nos sorties de balle. Mais c'est un équilibre à avoir, qu'on n'a pas eu au match aller", a déclaré Deschamps en conférence de presse samedi.

Un manque de magie ?

Avec un Ousmane Dembélé en feu du côté du Paris Saint-Germain, il était tentant de le placer dans des conditions similaires jeudi soir – dans une position axiale.

Sauf que l'animation n'est absolument pas la même sous l'égide de Didier Deschamps. Résultat, le N°10 de Luis Enrique n'a pas pu briller de la même façon. Et là est le problème chez les Bleus : trouver le juste équilibre depuis la retraite de Griezmann, lui qui était le véritable métronome de "DD".

Actuellement, ce dernier n'a pas énormément d'options à disposition, d'autant qu'il est certain que tout ne sera pas chamboulé à un an et demi d'un mandat qui a vécu de nombreux succès depuis 2012.

Jeudi, Eduardo Camavinga est rentré peu après l'heure de jeu, puis Manu Koné vingt minutes plus tard, Deschamps a logiquement tenté d'apporter du sang-neuf, mais le mal était fait. Il restait Warren Zaïre-Emery et Désiré Doué sur le banc, mais les deux Parisiens n'ont pas eu l'occasion de changer le destin de la rencontre. 

Malgré cette jeunesse talentueuse, le sélectionneur des Bleus n'a pas d'autres meneurs de jeu à disposition. Et, hormis d'espérer une éclosion inattendue d'un joueur d'ici l'été 2026, la solution est déjà là. Or, que faut-il faire alors que cette sélection manque d'expérience ? Tchouaméni n'a pas été mauvaise jeudi, loin de là, mais il ne peut clairement pas faire la différence à lui seul. Quant à Guendouzi et Rabiot, ils n'ont jamais réellement virevolté en équipe de France.

Ce dimanche, tout porte à croire que le XI de départ va être remanié afin de redynamiser le collectif pour espérer la qualification. Néanmoins, la magie ne va pas opérer en claquant des doigts et le milieu de terrain français ne va pas devenir souverain d'un jour à l'autre. 

Pour le moment, un double pivot serait peut-être une solution privilégiée dans le but de faire davantage de dégâts en transition. À Split, les joueurs de Deschamps ont eu plus de 60 % de possession, mais ça n'a pas été utile. Pour le moment, il n'y aucun milieu capable de se muer en meneur de jeu providentiel. 

Ainsi, comme souvent depuis une dizaine d'années, l'adaptation sera le mot d'ordre pour tenter d'être le plus fonctionnel possible. Et, à titre d'exemple, un certain Désiré Doué, qui sait porter la balle avec le PSG, ne semble pas être en mesure de réitérer ses exploits en sélection – la faute notamment à une philosophie de jeu différente.