218 sélections, 135 buts, un Euro, une Ligue des nations, premier joueur à avoir marqué un but dans cinq Coupe du monde : Cristiano Ronaldo (40 ans) a réalisé l'impossible tout au long de sa carrière en équipe nationale. Des chiffres qui ne seront très certainement jamais atteints par un autre et qui font du Portugais une légende éternelle du football.
Bien, une fois ce constat posé, une question s'impose : qu'attendre de plus de sa part avec le Portugal ? Dans l'œil du cyclone depuis plusieurs années, car pointé du doigt par les journalistes et les fans, le débat sur la présence de CR7 en sélection n'a jamais été aussi intense. Et ses 17 buts lors de ses 21 derniers matches n'écartent pas la polémique, puisque dès qu'un match "important" se présente, la Seleção tombe. La dernière défaite en date est celle de jeudi dernier face au Danemark (1-0) et Rasmus Højlund qui n'a pas hésité à célébrer son but à la façon de son idole portugais.
Cristiano Ronaldo influence-t-il négativement sa sélection ?
6 décembre 2022, 8es de finale contre la Suisse. Fernando Santos prend son courage à deux mains et met Cristiano Ronaldo sur le banc. Une "décision tactique" qu'il reprendrait aujourd'hui, malgré la relation autrefois fusionnelle qui a été rompue après cet épisode. "On ne parle plus… Je ne sais pas quel jour c’était… On ne parle pas depuis le Qatar", avait avoué l'ancien sélectionneur un an plus tard à A Bola.
Voilà visiblement le prix a payé lorsque vous décidez d'écarter la légende portugaise. Et dans le cas où ça ne fonctionne pas, comme lors du dernier Mondial -le Portugal a été sorti prématurément par le Maroc en quarts-, la Fédération portugaise vous invite à prendre la porte. Et pourtant, seul un accro vous dirait que CR7 fait du bien à cette équipe. Oui, le joueur d'Al-Nassr continue d'empiler quand il rentre au pays, mais la Seleção, elle, semble moins bien jouer.
Le sélectionneur espagnol, Roberto Martinez, le remplaçant de Fernando Santos après le Qatar, parais avoir appris la leçon par cœur. Chaque question en conférence de presse ou en interview sur son joueur a une réponse identique avec une communication limpide. Dernier exemple en date lors du match aller face au Danemark où l'ancien sélectionneur belge a répondu aux déclarations "négatives" de Brian Riemer sur son joueur : "ce n’est plus le même joueur que l’on a vu à Manchester United (lors de son premier passage). À cette époque, c’était un ailier qui jouait souvent le un contre un. Ce que le sélectionneur danois voulait sûrement dire, c’est que c’est un joueur différent, qui joue davantage comme un avant-centre. Il a marqué 17 buts lors de ses 21 derniers matchs avec le Portugal, c’est énorme. (…) Son rôle en sélection reste très important."
Martinez se voile-t-il la face ou est-il indirectement (ou directement) dirigé par Cristiano Ronaldo ? La question se pose forcément aussi quand on connaît le sort réservé à ceux qui peuvent aller à l'encontre de l'ancien joueur du Real Madrid. Surtout que ce dernier a prouvé dans le passé avec les Diables Rouges pouvoir offrir un football de qualité. Avec le Portugal, le jeu est bien plus attractif qu'avec le prédécesseur, c'est une réalité. Mais à quel point serait-il plus séduisant sans CR7 ?
Et ce n'est pas comme si, sur le papier, le Portugal avait très certainement l'effectif le plus attrayant au monde. Sauf que non, avoir la légende dans ses rangs, selon le sélectionneur, c'est "apprendre à connaître la figure emblématique qu'il est", "la carrière d'un joueur unique" et que tous peuvent "apprendre à ses côtés". D'autres, comme les fans et les journalistes, on vous dira que Cristiano Ronaldo influence trop sur le jeu du Portugal du point de vue de la tactique et, surtout, sur l'aspect psychologique envers ses coéquipiers.
