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Marie-Antoinette Katoto, la seule garantie d'un jeu tricolore encore insuffisant ?

Marie-Antoinette Katoto, unique buteuse face à la Norvège vendredi.
Marie-Antoinette Katoto, unique buteuse face à la Norvège vendredi.CATHERINE STEENKESTE/AFP
Entrée en cours de jeu vendredi face à la Norvège, Marie-Antoinette Katoto a encore sauvé les Bleues d'une rencontre terne et permis à Laurent Bonadei de signer sa première victoire en match officiel, grâce à un but chanceux. Sans elle, l'Équipe de France galère.

À la recherche de garanties dans son jeu, l'Équipe de France féminine n’a pas vraiment rassuré vendredi au Stadium face à la Norvège. Une victoire 1-0 certes, pour lancer sa campagne de Ligue des nations. Mais dans ce premier match officiel de l’ère Bonadei, le public tricolore retiendra surtout une chose : sans Marie-Antoinette Katoto, les Bleues ne font pas peur à grand monde.

Revenue sur la pointe des pieds en club après sa grave blessure aux ligaments croisés lors du dernier Euro, l’attaquante du Paris Saint-Germain a immédiatement bénéficié du soutien de Hervé Renard à peine retapée. Sans avoir même disputé le moindre match complet avec l’équipe parisienne, elle reposait ses valises à Clairefontaine fin novembre 2023. Objectif de ce retour précipité ? "L’accompagner de la meilleure façon pour qu’elle puisse nous apporter dans un futur proche ses nombreuses qualités", justifiait le sélectionneur de l’époque.

En février 2024, bis repetita. Alors qu’elle a pris une béquille le 18 janvier lors du choc entre Lyon-PSG et n’a rejoué que 12 minutes en fin de match face à Montpellier depuis, Marie-Antoinette Katoto est convoquée par Laurent Bonadei, ancien adjoint d'Hervé Renard devenu numéro un. L’avant-centre de 26 ans démarre logiquement sur le banc, mais finit par rentrer et marquer un but chanceux de la poitrine sur corner, permettant aux Bleues de s’en sortir après s’être faites malmenées sur les 45 premières minutes. La numéro 12 tricolore remplit parfaitement son rôle de super-sub.

Auteure des 5 derniers buts des Bleues en matchs officiels

En conférence de presse, le sélectionneur justifie ce choix d’une entrée à la 59e : "Il me paraissait important de garder Marie sur le banc parce qu'elle pouvait aussi faire la différence en deuxième période. C’était un choix pour la préserver mais un choix stratégique." Le côté santé s’entend, le côté stratégique beaucoup moins. Si Melvine Malard, qui a démarré dans l’axe de l’attaque à la place de Katoto, a fait sa part du travail, l’entrée de la Parisienne a révolutionné le jeu offensif de l’équipe de France, jusqu’alors basé sur des centres très aléatoires.

Faisant davantage le liant entre un milieu qui peine à se montrer décisif et une attaque stéréotypée un peu usée physiquement, elle permet aux Bleues de multiplier les temps forts et surtout de fixer une défense norvégienne de plus en plus basse. Après avoir presque ouvert le score après une entente avec Kadidiatou Diani, c’est bien elle qui se trouve au second poteau lorsque Selma Bacha envoie son corner traverser la surface adverse.

La joie de la Française, d’ordinaire très peu expressive, dit beaucoup aussi du plaisir qu’elle a à évoluer dans cette équipe de France, moins sujette aux tensions que son club cette saison. Elle libère les Bleues, une fois de plus, avec encore un but pas forcément spectaculaire mais très important. Après s’être montrée décisive à cinq reprises en quatre matchs lors des Jeux olympiques, Marie-Antoinette Katoto confirme être la patronne des Bleues où, à moindre échelle, la seule garantie d’un jeu encore trop peu développé pour obtenir des résultats.