D'ordinaire, c'est une question qui aurait pu faire sourire Hansi Flick et entraîner une réponse à la fois sérieuse et amusante. Quand notre confrère français a assimilé le Stade Brestois au village d'Astérix, le coach blaugrana avait une belle occasion de faire montre de sa bonhommie habituelle. Mais pas là.
Les deux derniers matches de Liga ont fait perdre 5 points au FC Barcelone, deux matches qui auraient pu tourner en faveur des Catalans mais qui se sont achevés par deux contre-performances, avec un seul point pris. Alors que les critiques étaient dithyrambiques jusqu'à présent, voilà le premier écueil pour le technicien.
Et pour la première fois depuis son arrivée dans la cité comtale, Flick paraît opprimé par le contexte local, celui qui avait eu la peau de Xavi avant lui. La venue d'un entraîneur étranger qui ne parlait pas un mot d'espagnol et de catalan avait le mérite de l'isoler de ce microcosme si spécial. Pour faire simple, les frontières entre le club et la presse sont tellement poreuses que tout se sait très vite. C'est quasiment du minute par minute.
Xavi était trop local, trop connaisseur des jeux de pouvoirs qui peuvent s'opérer au sein d'une institution éminemment politique. Choix personnel de Joan Laporta, Flick avait le bénéfice de la nouveauté. Ses excellents résultats ont été un paravent idéal. Mais le naturel revient vite au galop. L'Allemand connaît donc la valeur d'une victoire contre Brest. D'une part, cela permettrait de quasiment valider une place dans le Top 8 et de s'épargner un barrage (et accessoirement de passer devant les irréductibles bretons). Ensuite, cela redonnerait du souffle au Barça avant d'accueillir Las Palmas en championnat.
Flick a vite appris en Espagne, mais il doit à présent passer son examen de catalan et cela lui cause manifestement un peu de nervosité. Un rite initiatique qui ne sied pas à tous, peu importe le lieu de naissance, Xavi en est la preuve. À domicile, le Barça est intouchable avec 5 victoires en 5 matches de Liga (18 buts inscrits, 3 encaissés) et un 2/2 en Ligue des Champions (9 buts pour, 1 contre). Un point de départ positif pour Flick qui n'a vraiment pas apprécié les deux dernières sorties de son équipe et guère envie de s'ajouter davantage de pression. Même leader en Liga et même sur trois victoires consécutives en C1, le Barça reste une poudrière.