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Une boulette de gardien qui change tout : l'effet papillon a frappé la saison du PSG

Tout part de là...
Tout part de là...Franck FIFE / AFP
À un match de la première Ligue des Champions de son histoire, le Paris Saint-Germain doit peut-être son parcours à la grossière erreur de Paulo Gazzaniga, un soir de septembre...

Pour beaucoup, le premier basculement de la saison du Paris Saint-Germain a eu lieu lors de l'avant-dernier match de la phase de championnat de Ligue des Champions. Un fameux retournement de situation début 2025 alors que le PSG était mené 2-0 au Parc des Princes contre Manchester City, avec une réelle possibilité d'élimination. Un match qui restera sans nul doute dans les annales du club de la capitale. 

Mais en y regardant de plus près... la première partie de saison européenne du PSG est, avec le recul, un échec. Car après 5 matchs sur 8, le bilan était bien sombre. Trois défaites, un nul contre le PSV et une petite victoire, acquise en ouverture, contre Gérone

Et quand on refait le film... Ce match était annonciateur des difficultés qu'allait rencontrer Paris en ce début de saison. Archi-dominateur avec 26 frappes au total, le PSG n'en cadrait que 5, butait sur une défense hermétique (logique pour un adversaire qui disputait son tout premier match en Ligue des Champions et qui visait clairement le 0-0). Quand soudain...

... quand soudain, Paulo Gazzaniga est arrivé. Impeccable durant tout le match, maillon fort d'une équipe qui avait été la révélation de la saison précédente en Liga, il faisait partie des certitudes. Et quand il a commis cette boulette à la 90e minute, laissant filer entre ses jambes un centre anodin de Nuno Mendes, le monde s'est écroulé sur lui, et la saison de Gérone n'aura plus jamais été la même. De candidat au podium en Liga, les Catalans allaient s'écrouler (1 victoire en 8 matchs de Ligue des Champions, et une 16e place en Liga, un petit point devant la zone rouge). 

Mais 8 mois plus tard, on peut regarder en arrière et se dire que ce succès a peut-être défini la saison du PSG. Comptablement d'abord. Un 0-0 sur ce match, cela aurait signifié au final une 23e place de la phase de championnat. Bien sûr, c'est de la fiction, car la suite aurait pu être différente. Mais cela aurait pu offrir un parcours différent en phases finales, avec possiblement Dortmund en barrages pour la revanche de la demi-finale, avant Lille et peut-être Barcelone en quarts.

Surtout, cela aurait pu priver le PSG de cette double confrontation avec Liverpool en 1/8 de finale. Et c'est peut-être le plus gros effet papillon de cette boulette du portier argentin. Car aujourd'hui, impossible de ne pas dire que la qualification à Anfield Road n'est pas le moment pivot de la saison parisienne. Sortir les Reds, à ce moment-là déjà quasiment champions d'Angleterre, pratiquement invincibles et vainqueurs à l'aller au Parc des Princes sur un modèle de hold-up, a fait enfin prendre conscience à cette équipe de ses réelles capacités. 

Et ce succès a été capital quand Aston Villa a fait trembler les fondations en quart de finale retour, ou quand Arsenal a poussé pendant 90 minutes après l'ouverture du score précoce en demi-finale aller. Parce qu'après avoir vaincu la meilleure équipe de Premier League, rien d'intimidant à affronter la deuxième ou troisième meilleure. Avec un tirage différent, des adversaires différents, l'histoire aurait pu être tout autre. 

Néanmoins, on ne peut s'empêcher de penser à d'autres développements. Sans ce succès, le PSG aurait donc amassé deux maigres points après 5 des 8 matchs de la phase de poule, au sortir d'une défaite étriquée sur la pelouse du Bayern fin novembre. Certes, le début de campagne était corsé (Arsenal, Atlético et donc Bayern), mais avec ces deux nuls contre Gérone donc, puis le PSV, la question serait forcément venue sur le tapis : Luis Enrique aurait-il passé l'hiver ? 

En conférence de presse après la défaite en Allemagne, le coach espagnol gardait le cap. "Je me sens super confiant, concernant la qualification en Ligue des champions. Nous devrions avoir neuf points au moins, notre classement n'est pas mérité". De la bonne vieille Méthode Coué pour tenter d'évacuer les grondements soudainement stridents autour de lui. Contesté après avoir échoué en demi-finale la saison précédente (après, déjà, une phase de poule extrêmement compliquée et une qualification au goal average particulier), rien ne garantissait son avenir, surtout après avoir déjà affronté une micro-tempête après une réponse un peu sèche lors d'un après-match. 

Le 7 février, neuf jours après la dernière victoire du PSG à Stuttgart qui assurait pour de bon la qualification pour la suite de la Ligue des Champions, Luis Enrique prolongeait jusqu'en 2027. Une prolongation pourtant annoncée quasi conclue depuis la mi-octobre. La direction a vraisemblablement attendu de voir si l'Asturien était l'homme de la situation. Aujourd'hui, absolument personne ne se pose cette question.

Quid aussi du fameux projet PSG ? Après la défaite en demi-finale de l'édition 2024 et le départ de Kylian Mbappé, les cartes étaient rebattues. Plus de stars, mais une équipe. Et même si l'équipe en question perd la finale ce samedi, elle aura fait mieux que la précédente version. Avec une campagne chaotique et une sortie préalable, le discours allait-il tenir ? 

Évoquons aussi un certain Khvicha Kvaratskhelia. L'international géorgien a véritablement changé la saison du PSG. Depuis son arrivée dans le XI de départ, Paris est une autre équipe, c'est indéniable. Et le discours de Luis Enrique a pesé lourd pour lui faire choisir Paris plutôt que... Liverpool par exemple. Sans l'Espagnol sur le banc, quid de son transfert ? 

On pourrait continuer comme ça pendant longtemps, parler des ramifications financières, de Désiré Doué, transfiguré depuis la trêve hivernale (comme par hasard), mais la conclusion est simple : le PSG n'a pas gagné que 1.4 million supplémentaires avec cette victoire contre Gérone, il a gagné une saison entièrement différente, pour le meilleur. Un effet papillon du plus bel effet. Et tout ça parce que Paulo Gazzaniga a enfilé des gants en peau de pêche...