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Unai Emery, la bonne fée d'Aston Villa

Unai Emery lors du match contre Arsenal.
Unai Emery lors du match contre Arsenal.MIKE HEWITT/Getty Images via AFP
Menacé de relégation à son arrivée, Aston Villa s'est redressé de manière spectaculaire sous la baguette d'Unai Emery, entraîneur méticuleux et ultra-populaire qui a ramené en Ligue des champions le club de Birmingham, adversaire de Monaco ce mardi.

En France, l'Espagnol de 53 ans est associé à ses deux années mitigées au Paris Saint-Germain (2016-2018), marquées par l'humiliation d'une remontada historique à Barcelone en C1, un match toutefois entaché de plusieurs erreurs d'arbitrage en faveur du Barça.

En Angleterre, il jouit d'une réputation flatteuse pour ses accomplissements avec Aston Villa, club qu'il a récupéré en mauvaise posture au moment de remplacer Steven Gerrard en octobre 2022.

"Il a pris une équipe qui n'avait pas vraiment de direction, pas très bien entraînée", se souvient Sean Hewitt, un supporter rencontré samedi avant le match contre Arsenal (2-2). Désormais, il y a "un très bon système" et un "vrai état d'esprit": "l'équipe semble concernée à chaque fois qu'elle entre sur le terrain", résume-t-il.

En quelque sorte, "on a donné les clés à Emery, ce n'est pas seulement un entraîneur. Il s'occupe de tout au sein du club et je pense qu'il se sent vraiment apprécié, alors j'espère qu'il restera avec nous pendant longtemps", sourit-il devant l'Emirates.

Redressement immédiat et durable

Avec Aston Villa, Emery a fait des miracles dès les premiers mois. Il a sorti le club des griffes de la relégation pour l'emmener à la septième place finale, en empochant 15 victoires en 25 matches de Premier League.

Il a fait encore plus fort pour sa première saison complète sur le banc des Villans (2023-2024) : une demi-finale de Ligue Conférence et une quatrième place en championnat, qualificative pour la Ligue des champions.

Le retour dans la grande Europe, après plus de quarante ans d'absence, a été fêté au champagne par Emery et ses joueurs. Et contrairement aux craintes apparues, il n'y a pas eu de gueule de bois, bien au contraire.

Le club au maillot bordeaux et bleu a débuté par un carton face aux Young Boys (3-0) puis décroché le scalp du Bayern Munich (1-0), l'adversaire qu'il avait déjà surpris en finale de la Coupe des clubs champions européens, l'ancêtre de la Ligue des champions, en 1982.

Avant d'affronter Monaco ce mardi, Aston Villa occupe la cinquième place de la phase de ligue, une performance que n'aurait peut-être pas prédit ses plus fervents supporters, encore coincés en Championship au printemps 2019.

Parti de la 3ᵉ division

Le champ des possibles s'est ouvert en grand avec Emery, ancien joueur à la carrière modeste, achevée sur une blessure à un genou.

Le natif de Fontarrabie, tout près de la frontière française, a débuté sa deuxième vie en bas de l'échelle, sur le banc du Lorca Deportiva dans le sud-est de l'Espagne.

Le Basque aux cheveux noirs gominés a hissé l'équipe en deuxième division, avant d'aller épaissir son CV à Almeria (2006-2008), qu'il a fait grimper en Liga. Cela lui a ouvert les portes de Valence (2008-2012), troisième de Liga trois fois en quatre saisons.

En échec après six mois au Spartak Moscou, il a rebondi admirablement du côté de Séville (2013-2016), particulièrement sur la scène européenne, où il a empoché trois titres d'affilée en Ligue Europa.

La suite a été plus compliquée à Paris puis à Arsenal (2018-2019, comme successeur d'Arsène Wenger), des clubs de plus grand standing qui lui ont laissé peu de temps pour installer ses principes et méthodes de travail. À Aston Villa, il a trouvé chaussure à son pied.