Quatre matches, 360 minutes de jeu, Coulibaly n'a rien raté du parcours de rêve – jusqu'ici – des Bretons, alors qu'il n'a pris part qu'à cinq des 12 journées de championnat, dont trois comme titulaire, pour une heure de jeu en moyenne.
Dans le grand manège organisé par Eric Roy pour gérer le calendrier démentiel de son équipe, il a pris une bonne longueur d'avance sur Julien Le Cardinal et Abdoulaye Ndiaye, les principaux concurrents du jeune défenseur central pour le poste d'axial gauche.
"Ce qui me séduit chez lui, c'est cette capacité à jouer sous pression. C’est un garçon qui dégage une vraie maturité, inversement proportionnelle à son âge", avait expliqué Eric Roy en conférence de presse avant le match contre le Bayer Leverkusen, le 22 octobre.
"Je le découvre surtout à l'entraînement, il n’est là que depuis quelques semaines", avait alors aussi admis le coach, qui a loué le "bon choix" de son directeur sportif, Grégory Lorenzi, de le faire venir.
"Tout part de derrière"
Hormis un premier quart d'heure un peu hésitant contre Sturm Graz, pour sa toute première titularisation avec son nouveau club, le joueur formé au PSG – parti, comme tant d'autres, parce que la voie de l'équipe première lui semblait bouchée – impressionne par son calme.
Toujours bien placé, fort dans les duels aériens grâce à son mètre 91, il est très agile pour sa taille et surtout doté d'une sérénité aussi impressionnante que précieuse quand il faut aspirer le bloc adverse pour mieux relancer. "Tout part de derrière, le défenseur se doit de bien relancer. À Paris, on faisait beaucoup d’entraînements sur les ressorties de balle. Ça m’a beaucoup aidé", avait-il confié au Télégramme, fin octobre.
Étonnamment, vu son jeune âge, Coulibaly était aussi le joueur Brestois le plus expérimenté en C1. Il y avait fait ses tout premiers pas professionnels sous le maillot du Borussia Dortmund, pendant 17 minutes contre Copenhague, en novembre 2022, pour le dernier match de poule.
"C’était incroyable, c’était mon premier match avec Dortmund. On avait fait un nul (1-1), mais tout le monde était content", avait rembobiné le joueur dans un entretien à Ouest-France mi-octobre.
Le déclic en Belgique
Il avait même disputé une phase de poule complète la saison dernière, sous les couleurs du Royal Antwerp, en Belgique, où il était aussi prêté, affrontant à deux reprises le FC Barcelone, avec une victoire pour la gloire (3-2) lors de la dernière journée, après 5 défaites de rang.
Associé au très expérimenté Toby Alderweireld, finaliste de la C1 en 2019 avec Tottenham, "son passage en Belgique l’a fait exploser. Il a vraiment lancé sa carrière là-bas, en jouant 34 matches cette saison-là", avait estimé dans Ouest-France Landry Chauvin, son ancien sélectionneur chez les moins de 20 ans.
Autant dire que la scène continentale est le terrain de jeu favori du natif de Montfermeil, qui avait rejoint à 13 ans le club de la capitale avec lequel il avait participé à sa première campagne de Youth League avant de signer à Dortmund pour son premier transfert à l’âge de 17 ans.
"Honnêtement, au moment où on l’avait, on le voyait comme une grande promesse, même dans l’optique de jouer un jour dans l’équipe première du PSG", avait assuré Saïd Aïgoun, son ancien coach lors de la saison 2017-2018, à Ouest-France, en septembre.
Mais c'est pour l'instant Brest qui profite de son potentiel encore énorme et dont il aura bien besoin face à des clients de la trempe de Robert Lewandowski, ce mardi soir.