L'entraîneur multi-titré a commencé l'actuelle saison comme les précédentes, en empilant les victoires et les buts. Mais la machine à gagner s'est grippée de manière spectaculaire entre fin octobre et le Boxing Day du 26 décembre.
Durant cette interminable période, les quadruples champions d'Angleterre en titre n'ont remporté qu'un seul de leurs treize matches. Se faire rejoindre par le Feyenoord (3-3) après avoir mené 3-0 jusqu'à la 75ᵉ minute, fin septembre à la maison, a achevé de déprimer le chef d'orchestre.
"C'est à ce moment-là que Guardiola s'est vraiment dit : 'oh mon Dieu, c'est pire que ce que je pensais'", résume auprès de l'AFP Simon Bajkowski, suiveur du club pour le journal Manchester Evening News.
L'Espagnol ne parvient pas à redresser un navire à la dérive, plombé par les nombreuses blessures, à commencer par celle de son Ballon d'or et milieu défensif stabilisateur, Rodri. "Je ne trouve pas de solution (...) je ne suis pas assez bon", ira-t-il jusqu'à dire mi-décembre.
"Après avoir couvert Guardiola durant toutes ces années de succès, c'était fascinant de voir à quel point il a été transparent sur ses états d'âme. Il nous a en quelque sorte invités à assister à ses tentatives, et à ses échecs, pour redresser la barre", rembobine Bajkowski.
Pourtant, ajoute-t-il, "même si les résultats étaient catastrophiques, le club n'a jamais perdu la foi en Guardiola". Sa moisson de titres passés l'a aidé, certes, mais il est surtout "toujours considéré comme le plus à même de relancer l'équipe".
Lineker au soutien
Au plus fort de la crise, les supporters ne l'ont pas lâché, l'état-major du club a prolongé son contrat (jusqu'en 2027) et les médias l'ont grandement épargné.
"Si vous doutez de Pep, vous êtes un imbécile", a par exemple lancé Gary Lineker, présentateur vedette de l'émission Match of the Day. "Pep va redresser la barre, je n'en doute pas. La question c'est juste de savoir quand", a-t-il déclaré le 28 décembre, à la veille d'un match contre Leicester.
Ces propos ont pris une dimension prémonitoire puisque la victoire 2-0 face aux Foxes a amorcé le redressement des Mancuniens, dont le bilan affiche quatre victoires et un match nul avant d'affronter Paris.
"Le PSG est un adversaire bien plus coriace que Brentford ou Ipswich", nuance Bajkowski, en référence aux deux dernières rencontres disputées (nul 2-2 puis victoire 6-0). "Mais je pense que pour la première fois depuis longtemps, la performance a été au rendez-vous et la menace offensive a été présente. City affrontera Paris avec une confiance qu'ils n'auraient pas pensé avoir il y a une semaine", avance le journaliste.
À Ipswich, Phil Foden et Kevin De Bruyne ont retrouvé de leur superbe, par exemple, et Guardiola a lui retrouvé le sourire. "C'est beaucoup mieux", a apprécié le manager. "Peut-être pas notre meilleur (niveau), mais on s'en rapproche."
Les Citizens voient la lumière au bout du tunnel et espèrent encore embellir une saison pourtant bien mal embarquée. Après tout, ils sont encore en lice en Ligue des champions et à six points seulement de la deuxième place en Premier League.