Déjà capital dans le jeu du FC Barcelone la saison passée, Pedri est sur une continuité mémorable lors de cet exercice 2025-26 et s'apprête à relever un sacré défi : dominer le milieu de terrain du PSG, tout juste sacré champion d'Europe. Un challenge qui semble à la hauteur de celui qui fait la pluie et le beau temps sur les pelouses espagnoles depuis le début de saison.
Après une soirée plus difficile que prévue pour le Barça face à la Real Sociedad dimanche, Pedri est venu récupérer un trophée qui pourrait lui être dû après chaque prestation du FC Barcelone cette saison : celui d’homme du match. Pourtant l’esthète au numéro 8 rappelant celui d’Iniesta ne compte ni but ni passe décisive au compteur face aux Basques, mais il était bien le joueur le plus déterminant des Catalans. Une fois de plus.
Sa dernière sortie sur la scène européenne, face à Newcastle (victoire 2-1), avait émerveillé toute l’Angleterre, Paul Scholes le premier. "Mon numéro 1 est Pedri, affirmait la légende anglaise après avoir vu le génie espagnol gambader pendant 90 minutes entre les lignes des Magpies. Il est comme Xavi et Iniesta réunis. On ne parle pas seulement de ses pieds, mais surtout de son cerveau de footballeur. (…) Quand Newcastle a marqué, il restait 8 minutes de temps additionnel. Je me suis dit que ça allait être excitant… Mais Pedri a eu le ballon pendant 7 minutes sur les 8. Il a pris le contrôle total du match. J’ai trouvé ça génial."
11e au Ballon d'or, numéro 1 dans le coeur des Barcelonais
Alors forcément quand quelques jours plus tard le classement du Ballon d’or ne lui offre qu’une 11e place, Aitana Bonmati et Hansi Flick montent au créneau. La triple couronnée est la première à parler de l’importance du numéro 8 barcelonais depuis le tapis rouge de la cérémonie parisienne, avant qu’Hansi Flick ne juge qu’un compliment de Paul Scholes vaille sans doute mieux qu’une distinction qui met "davantage l’accent sur les attaquants".
À l’image de son altruisme sur le terrain, le métronome du Barça lui répond qu’il se sent "valorisé" au club et qu’il s’agit là de "la chose la plus importante" : "Je sens que je suis un joueur important dans le jeu d'équipe, en faisant jouer l'équipe, en essayant de donner aux attaquants ces occasions de marquer des buts." D’autant que le gamin bercé au rythme des performances des Xavi, Iniesta et Busquets, son père gérant un groupe de supporters du Barça sur son île des Canaries, rêve plus d’une Ligue des champions avec son club qu’un Ballon d’Or individuel.
Et pour espérer vivre un jour ce rêve celui qui devient peu à peu un "leader", selon les mots de son coach, doit réussir à dominer l’un des tous meilleurs milieux de terrain du monde, sacré champion d’Europe la saison passée. "C'est un match où les deux équipes voudront conserver le ballon, analyse Pedri en conférence de presse ce mardi. Nous sommes une équipe courageuse et je pense que nous y parviendrons." Le regista blaugrana pourra compter sur son acolyte Frenkie de Jong, auteur lui aussi d’un début de saison quasi parfait, pour venir à bout d’un milieu à trois du PSG, qui pourrait retrouver Joao Neves et Vitinha, annoncés forfaits avant la rencontre, en plus de Fabian Ruiz.
Pedri Potter
Malgré le surnombre parisien, Luis Enrique se méfie de Pedri, qu’il connaît particulièrement bien de ses années passées à la tête de la Roja : "Pedri ? C'est Harry Potter. Espérons pour nous qu'il n'aura pas sa baguette demain. On va faire de notre mieux pour qu’il participe le moins possible au jeu." Pour cause, le numéro 8 barcelonais est le joueur des cinq meilleures ligues européennes à avoir touché le plus de ballons, à avoir réussi le plus de passes, à avoir fait le plus de passes dans le dernier tiers, à avoir récupérer le plus de ballon…
Des statistiques évocatrices pour celui qui a déjà créé 19 grosses occasions pour le FC Barcelone depuis le début de saison, bien qu’il ne compte qu’un seul but face à Levante au compteur. Face au Paris Saint-Germain, il pourrait même signer sa première passe décisive de la saison. Mais ceux qui regardent le Barça cette saison le savent, l’importance de Pedri ne se mesure pas que par des chiffres. "Quand il est sur le terrain, il est partout", répond Flick admiratif à son sujet. Nulle ne doute en Catalogne que lui et Frenkie de Jong courront pour trois pour dominer l’entre-jeu parisien.