Avant une double confrontation aussi capitale qu'une demi-finale de Ligue des champions, il est toujours facile de scruter les récents résultats. Or, il convient de rappeler que ce n'est qu'indicatif. Certes, l'Inter pourrait tout perdre en l'espace de quelques semaines, mais la scène européenne est particulière.
Cette saison, les Nerazzurri ont montré un visage spécifique en C1, celui d'un collectif prêt à tout donner pour performer. En Italie, il existe une expression qui caractérise ce constat : "Inter da Champions".
"C'est un modèle de phrase qui permet de symboliser le niveau d'une équipe italienne, ou même peut-être étrangère, en Ligue des champions, à un niveau supérieur, lui permettant de rivaliser parmi les meilleures formations d'Europe", nous confie Gautier Palomba, commentateur sportif et observateur assidu de l'Inter.
Toujours plus impliquée et plus concentrée, l'Inter compte bien rivaliser lors de ce match aller à Barcelone. Et, ce ne sont pas les statistiques négatives qui gravitent autour du club qui va bousculer l'état d'esprit des hommes de Simone Inzaghi. Pour la première fois depuis février 2012, le club milanais a perdu trois rencontres consécutives sans marquer toutes compétitions confondues. Une défaite à Bologne puis une autre dans le derby contre l'AC Milan en Coppa et une dernière face à la Roma à domicile, rien ne semble aller dans le bon sens.
Ce qui est certain, c'est que les Nerazzurri ne parviendront pas à réitérer l'accomplissement de 2010, mais l'essentiel reste de soulever la Ligue des champions.
Ce groupe, sous l'égide d'Inzaghi, a accumulé beaucoup d'expérience, quelques trophées, avec l'idée de vouloir concrétiser son investissement sur le terrain. En quart de finale contre le Bayern Munich, on a vu des joueurs capables de répéter les efforts à haute intensité malgré la difficulté.
"Il y a eu vraiment des étapes qui ont construit cette équipe et qui lui permettent aujourd'hui non pas d'arriver dans la plénitude de ses moyens, ce n'est pas un pic culminant, mais d'arriver à maturité. C'est la saison où jamais pour prouver que tout ton travail soit récompensé, avec une victoire en Ligue des champions, qui est un objectif annoncé", ajoute Gautier Palomba.
Maintenant, cela risque d'être plus compliqué au regard de l'adversaire du jour, mais la configuration tactique pourrait se répéter et cette Inter a déjà prouvé sa valeur. Reste à savoir si elle ne va pas se faire essorer par le FC Barcelone d'Hansi Flick…
Résister encore et toujours
Ces dernières semaines, les mauvais résultats trouvent leur source dans la fatigue accumulée. Quoi qu'on en dise, ce collectif interiste va disputer son 53ᵉ match de la saison.
En face, c'est quasiment du même acabit, mais les Blaugranas semblent plus frais. Surtout, ils vont tout de même être portés par leurs dernières victoires dont celle en finale de Coupe du Roi face au Real Madrid. La physionomie de match risque d'être celle annoncée : à savoir un Barça dominateur avec ballon qui espère faire mal à une Inter solidaire en défense dont l'un des seuls moyens d'expression est la transition.
Derrière, l'équipe d'Inzaghi sait se montrer très vertical pour faire mal offensivement. Mais, tout ça est lié à une condition, celle de tenir physiquement. Ces dernières semaines, les Nerazzurri sont à la peine. Il est de plus en plus difficile d'enchaîner les rencontres en répondant présent sur le terrain.
Cependant, ce mercredi, c'est un match particulier qui donnera envie à Lautaro Martinez et ses coéquipiers de se surpasser pour éviter d'encaisser une victoire trop large – qui ne permettrait pas de croire en la qualification au retour. Quelques interrogations subsistent autour des joueurs présents et Inzaghi a plus de chances de faire déjouer les Catalans avec Denzel Dumfries et Marcus Thuram sur la pelouse.
Or, ces deux-là reviennent de blessure et restent incertains, bien que le Français ait été annoncé disponible en conférence de presse mardi. L'Inter est plus que jamais face à son destin.