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Où en serait l'Olympique de Marseille sans Gerónimo Rulli ?

Gerónimo Rulli
Gerónimo Rulli Miguel Lemos/NurPhoto via AFP

Indispensable, Gerónimo Rulli est le Marseillais de ce début de saison. L'Argentin se démultiplie sur sa ligne, sans s'améliorer outre mesure au pied. Une constante au sein d'un collectif qui n'évolue jamais avec une défense fixe.

L'Olympique de Marseille est deuxième de Ligue 1 et peut se replacer au classement ce mercredi contre l'Atalanta lors de la 4ᵉ journée de la Ligue des champions. Depuis la déroute en demi-finale de la Ligue Europa il y a 18 mois, une éternité à l'échelle du club, l'OM comme la Dea ont beaucoup évolué, à commencer par leurs entraîneurs, Roberto de Zerbi et Ivan Juric qui a succédé au mythique Gian Piero Gasperini

La situation des Olympiens est enviable, même si tout n'est pas parfait, loin de là. Alors que le PSG est en grande forme en C1, la L1 semble l'intéresser un brin moins, ce qui ne l'empêche pas d'être leader, en dépit d'un revers au Vélodrome lors du Classique en septembre. L'OM manque beaucoup d'occasions et il semble évident que leur nombre serait encore plus important sans la contribution de Gerónimo Rulli. L'Argentin est probablement le meilleur joueur de ce premier trimestre de compétition. 

Les statistiques principales de Rulli cette saison
Les statistiques principales de Rulli cette saisonStats Perform / Opta / Nathan Barange / DPPI via AFP

Une défense trop aléatoire

Avoir un gardien fiable sur sa ligne, c'est essentiel. En championnat, malgré des contre-performances en début d'exercice contre Rennes et le Paris FC, Rulli a pleinement lancé sa saison contre le Real Madrid avec un 13/15 (dont un penalty). Il a enchaîné avec un 5/5 contre le PSG.

Alors que la séquence initiée avec la défaite sur la pelouse du Sporting CP n'est guère réjouissante, confirmant une forme d'irrégularité confirmée malgré une victoire étriquée à Auxerre, Rulli est le Marseillais le plus en évidence. Une des raisons réside dans le fait que l'équilibre défensif est vacillant. Moins de stabilité, plus de mise en évidence, un grand classique.

Ainsi, depuis la défaite à José-Alvalade contre le Sporting CP, l'OM n'a jamais aligné la même défense. À Lisbonne, dans un 5-3-2, De Zerbi a débuté avec Timothy Weah, Benjamin Pavard, Leonardo Balerdi, Nayef Aguerd et Emerson Palmieri, exclu avant la pause, ce qui a totalement déréglé l'équipe. Contre Lens, toujours en 5-3-2 : Weah, Pavard, Aguerd et Amir Murillo ont joué. Contre Angers, dans un système à 4, Murillo est passé à droite et a joué avec CJ Egan-Riley, qui n'était plus apparu depuis un mois et son entrée en jeu contre l'Ajax après la blessure de Facundo Medina, Aguerd et Emerson. Contre Auxerre, de nouveau dans un 3-5-2, ce sont Murillo, Pavard, Egan-Riley, Emerson et Ulisses Garcia, exclu en deuxième période, qui ont été alignés. Au gré des blessures et suspension, Rulli doit constamment s'adapter, pour le moment sans trop de dommages sur ses performances individuelles.

Finalement, les performances de Rulli restent dans ses canons, aperçus notamment avec la Real Sociedad puis Villarreal quand il évoluait en Espagne : un gardien solide sur sa ligne hormis quelques sautes de concentration et un jeu au pied irrégulier. Paradoxalement, c'est contre le PSG qu'il a été le plus performant dans ses relances, avec un 19/23 sur ballons longs, tandis que sa norme est principalement sous les 50 %, hormis contre Angers (3/6) et le Paris FC (5/9). Il a été parfois très inquiétant contre l'OL (11/34, soit 32 %), Strasbourg (5/17, soit 29 %) et surtout le Sporting CP (6/24, 25 %). 

Même si cet axe de progression perdure au fil des saisons, ce pourcentage de réussite dépend aussi des automatismes acquis avec ses coéquipiers. En un sens, cela témoigne des fluctuations de l'OM et Rulli brille là où il ne dépend que de lui-même.