Avec treize points en six matches, le parcours des Finistériens est déjà remarquable, presque miraculeux pour une équipe qui n'avait jamais goûté à l'Europe il y a tout juste quatre mois.
Quasiment assuré d'une place en barrages d'accession aux huitièmes, à en croire les modèles de probabilité du spécialiste des statistiques Opta, il y a même près d'une chance sur trois que Brest en soit dispensé. La condition est simple sur le papier : finir la phase de ligue parmi les huit premiers.
Mais le défi sportif reste de taille, car onze équipes comptent entre 10 et 12 points et menacent directement Brest. Il faudra donc impérativement continuer à faire tourner le compteur.
"Aujourd'hui, on a 13 points. Est-ce qu'on sera capables d'en prendre plus ? Je n'en sais rien, mais en tout cas je peux vous dire qu'à chaque fois qu'on rentrera sur le terrain pour remporter le match, on le fera à 100 %", avait clamé le directeur sportif Grégory Lorenzi après la victoire contre le PSV Eindhoven (1-0), lors de la journée précédente.
Largement à la portée de Brest
Les Ty-Zefs ont tout intérêt à capitaliser dès ce mercredi, à Gelsenkirchen, face à des Ukrainiens contraints par la guerre, depuis dix ans, à un exil en compétition européenne qui les avait menés à Varsovie ou Hambourg les saisons précédentes.
La rencontre se tiendra dans l'Arena AufSchalke, antre du Schalke 04, demi-finaliste de la compétition en 2011, mais aujourd'hui en milieu de tableau en D2 et dont les exploits passés semblent presque aussi lointains que l'âge d'or de ce bastion minier de la Ruhr devenu l'une des villes les plus pauvres d'Allemagne.
Le millier de supporters bretons qui auront fait le déplacement devraient pouvoir se faire entendre alors qu'environ un tiers des 60 000 places seront occupées, au mieux.
Si la tâche semble largement à la portée des hommes d'Eric Roy, il faudra respecter un adversaire expérimenté en C1 et qui jouera sa dernière chance de rêver encore avant de terminer la première phase à quelques kilomètres de là, contre Dortmund.
Vingt-septièmes avec quatre points – dans l'incapacité de rattraper Brest, donc –, le maigre bilan des Ukrainiens demande pourtant à être relativisé.
Le temps jouera pour Brest
La défaite de justesse (1-0) à Arsenal est venue sur un but contre son camp, et ils ont mené 2-0 à Eindhoven contre le PSV et 1-0 contre le Bayern Munich, même si ces deux matches ont fini en défaites 3-2 et 5-1.
Le début de match sera donc à soigner particulièrement, les Ukrainiens ayant inscrit leurs 5 buts en première période. À l'inverse, la patience pourrait être une vertu payante, Donetsk ayant encaissé six buts sur huit dans les 20 dernières minutes lors des deux dernières rencontres européennes.
"Le Shakhtar est une très bonne équipe, technique et joueuse, avec beaucoup de bons joueurs, de nombreux internationaux ukrainiens dont six formés au club. Ils ont aussi une filière brésilienne avec sept Brésiliens dans l'effectif", a relevé l'ancien entraîneur de Guingamp, Lille, Bordeaux et Nantes, Jocelyn Gourvennec, dans les colonnes de Ouest-France.
Mais la condition physique des Ukrainiens, qui n'ont joué que des matches amicaux depuis le 15 décembre, soit plus d'un mois, occupé notamment par un stage en Turquie, sera définitivement l'une des clés.
À Brest de mettre l'impact, le pressing et la détermination qu'il a constamment montrés dans cette compétition pour s'offrir un final de rêve contre le tenant du titre, le Real Madrid, dans une semaine au Roudourou.