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Mourinho à Chelsea, un retour en Ligue des champions tellement "spécial"

Mourinho en championnat la semaine dernière.
Mourinho en championnat la semaine dernière.PATRICIA DE MELO MOREIRA/AFP

José Mourinho revient mardi (21h00) avec le Benfica à Stamford Bridge, l'enceinte de Chelsea où le "Special One" a forgé sa réputation d'entraîneur bouillant et enrichi son palmarès de géant, sans n'y garder que des amis cependant.

"C'est un stade où j'ai gagné trois Premier League", rappelle-t-il dans un entretien à l'UEFA. "Chelsea appartient à mon histoire, j'appartiens à celle de Chelsea. Mais c'est le football : ils veulent gagner, je veux gagner."

C'est dans la peau du petit Poucet et avec ses meilleures années derrière lui que le Portugais de 62 ans retrouve les Blues de Londres, ses anciens protégés, pour la deuxième journée de Ligue des champions.

Le "Mou" a débarqué dans la capitale britannique en juillet 2004 avec la réputation d'un jeune quadragénaire brillant, tout juste sacré dans la C1 avec Porto.

Et déjà, ce côté provocateur qui lui colle à la peau : "S'il vous plait, ne dîtes pas que je suis arrogant car ce que je dis est vrai : je suis champion d'Europe (...) et je pense être quelqu'un de spécial". Le "Special One" est né, le ton est donné et les trophées ne tardent pas à arriver.

Chelsea n'avait pas gagné le championnat depuis 1955 ? Il le remporte deux fois de suite, d'entrée en 2005 et 2006, au nez et à la barbe du Manchester United d'Alex Ferguson, le club hégémonique de la décennie.

Son équipe empile les records dès sa première saison en Premier League, et certains tiennent encore : aucune défaite à domicile, seulement 15 buts encaissés dont 9 à l'extérieur, 25 "clean sheets" (matches sans prendre de but) en 38 journées.

"Judas ? Je reste le N°1"

Bref, Mourinho remet Chelsea au centre du village, sportivement et médiatiquement parlant. Car le Portugais ne fait pas que gagner, il provoque et alimente les polémiques, il s'emporte contre les arbitres, l'UEFA ou Arsène Wenger, l'entraîneur d'Arsenal. C'est une véritable star, que ses supporters adulent et que les adversaires détestent.

Or, cette double face se retourne contre lui quand il revient à Stamford Bridge, en 2017 avec Manchester United. Une partie du public se retourne contre celui qui a raflé au total sept titres nationaux (trois en Premier League, trois en Coupe de la Ligue et un en Coupe d'Angleterre) et dirigé plus de 320 matches durant deux mandats (2004-2007 puis 2013-2015).

Certains supporters chantent "Tu n'es plus Special !" ou le traite de "Judas". Lui réplique : "Jusqu'à ce qu'ils trouvent un entraîneur qui va leur gagner quatre championnats, je reste le N°1. Quand ils trouveront ce manager, alors je serai le N°2. En attendant, Judas est le N°1".

La carrière de Mourinho a perdu en éclats depuis, que ce soit à Tottenham, l'AS Rome ou au Fenerbahçe, qui l'a mis à la porte fin août après une élimination en barrages de Ligue des champions… face au Benfica.

Ses trois premiers matches à la tête des Aigles de Lisbonne n'ont pas été spécialement convaincants, notamment la courte victoire de vendredi contre Gil Vicente (2-1).

"En ce moment l'équipe n'a pas d'identité, elle vit dans une zone grise entre les idées de l'entraîneur précédent et les miennes", a-t-il résumé. Mais "la mentalité, la résilience et l'humilité" sont là, a-t-il ajouté.

Dans ses nouvelles fonctions, Mourinho est invaincu. Le Chelsea d'Enzo Maresca à l'inverse sort d'un mois de septembre sans victoire en championnat (un nul puis deux défaites) et avec une défaite contre le Bayern Munich en Ligue des champions.

Les Blues ont en outre une infirmerie bien remplie, avec notamment Wesley Fofana, Liam Delap et Cole Palmer en grands absents.

Tous les ingrédients pour un coup de "Mou" ?