Jamais un club anglais n'avait investi autant d'argent au même moment : 515 millions d'euros (contre 263 millions d'euros de ventes), principalement pour attirer les attaquants Alexander Isak, Florian Wirtz et Hugo Ekitike, les trois plus gros transferts de l'été.
Le club de la Mersey a laissé filer des visages appréciés (Alexander-Arnold, Diaz, Nunez…), en plus d'avoir perdu le regretté Diogo Jota, mais il s'est renforcé en défense (Frimpong, Kerkez, Leoni) et il a prolongé deux piliers, le capitaine Virgil van Dijk et l'ailier star Mohamed Salah.
Liverpool ne peut pas se cacher, il fait partie des favoris pour succéder au Paris Saint-Germain, fin mai en Hongrie. C'est même la prédiction du statisticien Opta, lequel place les Reds (20,1 %) devant Arsenal (16,3 %) et le tenant du titre français (11,1 %).
En Premier League, "ce sont sans aucun doute les plus forts", a assuré l'entraîneur d'Arsenal, Mikel Arteta. "Ils ont recruté les deux joueurs les plus décisifs qui étaient disponibles sur le marché européen (Isak et Wirtz, Ndlr), et ils ont très bien fait."
Liverpool et Arsenal ont un avantage sur la concurrence européenne : leurs joueurs ont pu recharger les batteries au cœur de l'été quand le Real Madrid, le Bayern Munich, l'Inter et le PSG, pour ne citer qu'eux, ont disputé la Coupe du monde des clubs sous de fortes chaleurs aux États-Unis.
Le nouveau format de la Ligue des champions, avec deux matches supplémentaires et de potentiels barrages avant la phase à élimination directe, a alourdi davantage le calendrier et poussé certains clubs à renforcer leurs effectifs.
Un bilan trompeur
Les propriétaires américains de Liverpool, d'habitude très économes, ont eux doublé le poste de N°9 avec Isak et Ekitike pour répondre à un besoin cruellement apparu la saison dernière durant l'élimination en huitièmes de finale face au PSG.
"C'est vraiment formidable pour l'entraîneur d'avoir toutes ces options. Ils vont probablement disputer plus de 60 matches cette saison, espérons-le", a commenté un ancien joueur d'Anfield, Danny Murphy, dans l'émission Match of the Day diffusée par la BBC.
La campagne de Liverpool débute ce mercredi à domicile contre l'Atlético de Madrid d'Antoine Griezmann, mal parti cette saison (une victoire en quatre matches) et privé de son buteur attitré, l'Argentin Julian Alvarez, forfait sur blessure.
Tous les voyants ne sont pas au vert, non plus, du côté des Reds. L'équipe d'Arne Slot domine déjà la Premier League, certes, mais il lui a fallu des buts après la 80e minute pour remporter ses quatre premiers matches. Dans le jeu, sa domination apparaît bien moins totale qu'en début de saison dernière.
"C'est normal avec autant de nouveaux joueurs, nous allons nous améliorer, mais en attendant, nous avons douze points", a positivé l'entraîneur néerlandais dimanche après la victoire à Burnley (1-0), obtenue dans le temps additionnel sur un pénalty de Salah.
Le sang-froid de l'Égyptien en fin de match ne masque toutefois pas ses limites actuelles. Et il n'est pas le seul à décevoir. Le rendement de Wirtz au poste de milieu offensif apparaît bien éloigné des attentes suscitées par son transfert à plus de 130 millions d'euros depuis Leverkusen.
En défense, Milos Kerkez n'a pour l'heure pas donné satisfaction à gauche, tandis qu'à droite les débuts de Jeremie Frimpong ont été perturbés par une blessure.
Les recrues monteront probablement en régime au fil des semaines à venir. C'est en tout cas une certitude concernant Isak, la gâchette venue de Newcastle, que Slot pourrait lancer pour la première fois ce mercredi en cours de match.