La pile électrique Jérémy Doku fait disjoncter les défenses adverses depuis le début de saison, pour le plus grand bonheur de Manchester City, une bien mauvaise nouvelle en revanche pour son prochain adversaire, l'AS Monaco et sa défense en détresse.
Le club de la principauté a sombré 4-1 à Bruges en ouverture de la Ligue des champions, et le voici de nouveau confronté mercredi (21h00) à une menace belge : Doku, le diamant d'Anvers aux accélérations dévastatrices, grand gagnant du début d'année à Manchester.
"Il n'y a pas d'ailier plus fort que Jérémy sur cinq à dix mètres, c'est impossible", a asséné son entraîneur, Pep Guardiola, après la copie complète rendue par son jeune élève, samedi contre Burnley (5-1).
À 23 ans, l'ancien Rennais semble enfin associer explosivité et efficacité, après des mois à traîner la réputation d'un attaquant tout aussi insaisissable que perfectible.
"Dans les 30 derniers mètres, je demande aux ailiers de partir en un-contre-un ou un-contre-deux et j'ai l'impression que la prise de décision de Jérémy à ce niveau-là s'est améliorée de manière... 'wow !'", a applaudi Guardiola.
Contre le promu Burnley, Doku a provoqué l'ouverture du score (un but contre son camp de Maxime Estève), servi Erling Haaland pour le 4-1 et fait vivre un cauchemar permanent à son ancien coéquipier Kyle Walker chargé de l'arrêter.
Il a été nommé "homme du match" en ayant dominé plusieurs classements : 21 ballons touchés dans la surface adverse, trois tirs cadrés et autant d'occasions créées, 13 dribbles et 10 duels gagnés.
Un aimant à défenseurs
"Doku a énormément progressé cette saison, ça ne fait aucun doute. Et Haaland, je pense, en profite", a relevé l'ancien buteur Alan Shearer dans le podcast The Rest Is Football. "Cette saison, sa progression est excellente", a ajouté Micah Richards, ex-défenseur de Manchester City, dans l'émission Match of the Day de la BBC.
Pour le consultant, la forme étincelante du joyau belge se résume en trois éléments : "concentration, prise de décision, faire la différence".
Les deux dernières saisons, Doku a offert du spectacle aux supporters, mais un rendement limité à son entraîneur, comme au Stade rennais dans ses plus jeunes années (2020-2023).
Le vent a tourné de manière assez spectaculaire après la trêve internationale de septembre, puisqu'il a empilé trois passes décisives en trois matches de championnat et marqué un but contre Naples (2-0) en Ligue des champions. Il lui faudra certes confirmer quand ses possibles concurrents Ryan Cherki et Omar Marmoush (absents sur blessure depuis plus d'un mois) réintègreront la rotation. Mais en attendant, l'AS Monaco semble la proie idéale pour prolonger sa belle dynamique.
Le club du Rocher est affaibli par une défense ultra-friable, la sixième plus mauvaise du Championnat de France après six matches, à égalité avec Nice (10 buts encaissés, dont trois samedi à Lorient).
La difficulté sera bien sûr de contenir dans l'axe Erling Haaland, en grande forme cette saison (9 buts en 7 matches), mais aussi de ne pas se faire aimanter par Doku à gauche.
Or, les adversaires se mettent souvent à plusieurs face à lui. "Ils ne le laissent pas venir en un-contre-un car il est inarrêtable", a souligné Guardiola. Et comme "il attire les joueurs vers lui, cela laisse de l'espace pour que d'autres puissent entrer dans la surface", complète Micah Richards. Bref, pour Monaco, l'équation semble difficile à résoudre, voire impossible.