Il s’inspire de Pippo Inzaghi, son idole et modèle. Nicolò Tresoldi découvre cette saison l’élite avec le Club Brugge. Dans un club qui mise énormément sur la jeunesse, le natif de Cagliari progresse au poste d’avant-centre. En exclusivité pour Flashscore, il partage ses premières impressions sur ce début de saison et confie n’avoir encore reçu aucun appel direct de son pays natal.
Un supporter rossonero chez les bleu et noir (les couleurs du Bruges). Qu’en pense ton grand-père, qui t’a transmis la passion pour l’AC Milan ?
"Oh, il n’est pas ravi (rires), mais le club est top, il mise beaucoup sur les jeunes, les infrastructures sont excellentes. C’est l’endroit idéal pour progresser, le projet m’a convaincu, et nous sommes aussi l’une des équipes les plus jeunes en Ligue des champions."
Tu es passé de la deuxième division allemande à la Ligue des champions…
"Oui, c’est un autre monde, tout est allé très vite. J’ai versé ma petite larme en quittant Hanovre après huit ans, mais j’avais besoin de nouveaux défis, d’une nouvelle aventure."
Le premier but du Bruges en Ligue des champions cette saison (face à Monaco) était aussi ton premier dans la compétition.
"J’avais déjà eu une occasion, mais le gardien adverse m’a stoppé. Peu après, même scénario : passe en profondeur et cette fois, j’arrive à la lever juste assez pour marquer. Un rêve."
Un but à la Inzaghi, ton idole…
"Oui, celui contre le Barça était similaire aussi. Peut-être que le deuxième était plus facile, c’est mon style de but, quand je pars en profondeur ou sur un tap-in."
Lequel de ces deux buts t’a le plus marqué ?
"Un but reste un but, je ne peux pas choisir."
Tu es un avant-centre capable de participer au jeu comme de prendre la profondeur.
"Je dois m’adapter, car je n’ai pas le gabarit d’un Haaland ou d’un Hojlund, mais heureusement, j'ai une technique correcte pour un avant-centre, donc j’essaie aussi de décrocher et de jouer en soutien pour lancer les ailiers. C’est un geste que j’aime particulièrement, surtout en une touche."
Tu joues désormais en Belgique pour remporter le championnat.
"Oui, c’est un vrai test, surtout qu’ici les équipes t’attendent, il faut beaucoup faire circuler le ballon et il y a moins d’espaces. En Ligue des champions, au contraire, la plupart jouent en individuel, donc paradoxalement, on s’en sort mieux."
Tu as aussi joué à Bergame contre l’Atalanta, l’ancien club de ton père Emanuele.
"Ça m’a fait plaisir, car je n’avais plus joué en Italie depuis mes 12 ans. Toute ma famille était au stade, même mes parents qui vivent en Allemagne, et ma grand-mère aussi. Malheureusement, on n’a rien ramené, mais c’était très émouvant."

Tu as croisé Charles De Ketelaere, passé de Bruges à Bergame via Milan. Jashari, lui, est arrivé directement. Jamais deux sans trois ?
"(Rires), c’est vrai. Je regarde tous les matches de l’AC Milan. Mais je ne sais rien, peut-être que mon agent bouge, mais je ne veux rien savoir. Je me sens bien ici, je suis concentré sur le présent, je ne pense à rien d’autre."
As-tu été chanceux ou malchanceux de ne pas tomber sur l’AC Milan en Ligue des champions cette année, vu qu’ils ne jouent pas les coupes ?
"Ça aurait été magnifique, c’est sûr. Jouer à San Siro, comme Bruges l’a fait l’an dernier. Mais si j’avais marqué, je n’aurais peut-être pas célébré (rires)."
Tu te souviens du dernier meilleur buteur du Bruges en championnat belge ?
"Charles (De Ketelaere) ?"
Carlos Bacca, avec 22 buts lors de la saison 2012/13.
"Je ne le savais pas. C’est vrai qu’il est ensuite parti à l’AC Milan, on découvre pas mal de coïncidences…"
Peut-être qu’un jour ton grand-père milanista sera heureux…
"(Rires), peut-être, mais je crois que je serai encore plus heureux, franchement…"
Il y a aussi la question de la sélection nationale.
"J’ai fait ce choix de jouer pour l’Allemagne, mais personne ne m’a contacté ailleurs. En réalité, il n’y a pas eu de choix, car seule l’Allemagne m’a donné l’opportunité de jouer."
Le poste de numéro 9 en Italie est toujours en suspens. Kean évolue dans une Fiorentina en difficulté, Retegui est en Arabie, Scamacca n’est pas toujours au top…
"Il y a quand même Pio (Esposito) qui fait de très belles choses. Je l’apprécie beaucoup, mais je le répète, je n’ai pas été contacté et je suis heureux de mon parcours avec les U21 allemands. Il me reste encore un tournoi à jouer, l’Euro 2021 de 2027, donc je me sens bien ainsi. Et puis, dans la nouvelle génération allemande, il y a des jeunes très forts, comme Lennart Karl du Bayern, un 2008, incroyable, El Mala de Cologne, Bischof aussi du Bayern. Le niveau est élevé."
En attaque, tu n’auras plus Woltemade comme partenaire.
"Lui, il est déjà en équipe A, à juste titre. C’est un joueur impressionnant, il fait deux mètres, il a une technique incroyable et court énormément. Un joueur exceptionnel."
Qui ne fait pas regretter Isak à Newcastle…
"Je savais qu’il était très fort, mais honnêtement, je ne pensais pas qu’il aurait un tel impact dès les premiers mois. Il a aussi beaucoup progressé de la tête, il était beaucoup critiqué avant l’Euro U21 pour son jeu aérien et maintenant, il fait taire tout le monde. Parce que la taille ne fait pas tout, il faut aussi le bon timing. Il n’y a pas de joueur comme lui, pour moi, il est unique."
En Ligue des champions, le parcours est difficile, mais tu accumules de l’expérience.
"Et maintenant, on affronte Arsenal, qui a tout gagné. En Europe, on joue mieux qu’en championnat, on l’a vu contre le Barcelone (3-3 au final). Il y a aussi la motivation, qui est énorme, on entre sur le terrain avec un autre état d’esprit en Ligue des champions. Je pense qu’en Ligue des champions, chaque joueur donne 2 ou 3 % de plus qu’en championnat."

Quel défenseur t’a le plus impressionné en Ligue des champions ?
"Le duo Tah-Upamecano, lorsque nous avons affronté le Bayern. Contre Barcelone, c’était plus simple car la défense jouait très haut. Mais c’était super de recevoir les félicitations de Flick à la fin du match. Il ne me connaissait pas mais il est venu me saluer, c’était un beau geste."
L’objectif reste tout de même le championnat.
"Oui, bien sûr, ce ne sera pas facile mais il est important de gagner pour se qualifier directement en Ligue des champions et éviter les tours préliminaires, qui te font commencer la saison très tôt et peuvent la perturber."
En tant qu’avant-centre, que penses-tu du fait qu’il y ait peu de buteurs en haut du classement des buteurs en Italie cette saison ?
"C’est vrai, ces derniers temps en Italie, les avant-centres ont du mal à s’imposer. Lautaro et Thuram forment sans doute le duo le plus marquant du championnat, mais personnellement, Gimenez de l’AC Milan est un attaquant que j’apprécie beaucoup."
Il faudrait peut-être lui laisser plus de temps ?
"C’est compliqué dans un club comme l’AC Milan, il faut être prêt tout de suite. On ne t’attend pas, il faut marquer d’entrée. Il a les qualités, je l’ai vu aussi à Feyenoord. En plus, il est gaucher et c’est le genre d’attaquant agréable à voir jouer. Mais quand tu es attaquant, tu peux travailler autant que tu veux, il faut marquer."
