C’était le running-gag de ce mois-ci en football féminin. En mars le calendrier de Chelsea ne ressemblait qu’à ça : Manchester City, Manchester City, Manchester City et… Manchester City. Les Blues ont rendez-vous quatre fois de suite avec les Skyblues, en finale de League Cup, en quart de finale de Ligue des champions aller et retour, mais aussi en championnat. Sauf que la blague a tourné court pour les joueuses de Sonia Bompastor, invaincues depuis le début de saison : à Manchester mercredi, Chelsea s’est incliné pour la première fois de la saison (défaite 2-0), après 28 matchs sans défaite.
Un scénario qui aurait pu se répéter dimanche, alors que Kerolin, avait ouvert le score à l’Etihad Stadium après seulement une demi-heure de jeu. Mais Agnes Beever-Jones a remis les siennes a égalité au retour des vestiaires, avant qu’Erin Cuthbert ne complète la remontée avec un but à la 91e minute. Une belle preuve de résilience, avant un quart de finale retour à Stamford Bridge où Chelsea devra cette fois-ci remonter un handicap de deux buts.
Toujours invaincues en championnat
"Le fait d'être invaincu est une bonne chose, mais cela ne vous permet pas de remporter un trophée. Le plus important pour moi est de gagner le prochain match et d'apporter des trophées au club", balayait l’entraîneure arrivée cet été chez le géant londonien, après la première défaite de la saison. Elle ajoutait ensuite : "Nous sommes en tête du championnat en ce moment et nous voulons gagner tous les matchs." Avec ce succès face à City en Women Super League, Chelsea reste effectivement invaincue en championnat : 15 victoires et 2 matchs nuls.
Mais comment celle qui nous avait confié avoir "la haine de la défaite" dans un entretien pour Flashscore fin février, réussit-elle à passer à digérer cette première défaite ? "Quand je rentre à la maison, j’ai mes enfants qui m’attendent et qui me sortent de ce monde du football, explique-t-elle à une journaliste de SkySport, qui lui demandait si elle préférait la boxe ou se morfondre avec une glace pour mieux encaisser. Des fois tu as l’impression qu’il faut que tu te remettes dedans, que tu travailles plus pour être bon. Mais mes enfants m’aident."
L’entraîneure s’est bien remise au travail pourtant et a même décroché une deuxième victoire face aux Skyblues en trois matchs consécutifs. Le tout en ayant fortement fait tourner malgré l’enjeu, profitant d’un effectif colossal pour aligner des joueuses comme Maika Hamano, Johanna Rytting Kaneryd, Niamh Charles, Ashley Lawrence ou la Française Oriane Jean-François. "Il est toujours important de réagir après une défaite. Parfois, on pense que parce que nous sommes Chelsea, c'est facile de le faire, mais ce n'est jamais facile pour les joueuses", félicitait Sonia Bompastor après la rencontre.
Des raisons d'y croire au retour
Cette seule et unique défaite de la saison entraîne aussi un nouveau challenge pour les Blues, qui doivent désormais remonter de deux buts pour espérer se qualifier en demi-finale de Ligue des champions. D’autant que Chelsea n’a jamais réussi à gagner une double-confrontation de C1 après avoir perdu le match aller par plus d’un but d’écart et qu’à l’inverse Manchester City n’a jamais été éliminé après avoir remporté la première manche.
Pas vraiment un problème pour le groupe londonien, qui a déjà réussi à renverser un match mal embarqué face à City dimanche. La clé d’un tel renversement ? "Des mots durs, dévoile Aggie Beever-Jones dans les médias du club. Des mots qui avaient besoin d’être dits." La capitaine Millie Bright est même formelle, la défaite au quart de finale aller a permis à l’équipe de "grandir" : "Nous avons acquis un peu plus de caractère et de mentalité après cette défaite. Et dimanche, après avoir été menées au score, on a réussi à revenir."
Niamh Charles elle est convaincue que le soutien de Stamford Bridge donnera un plus : "Je me souviens contre Bristol City (où Chelsea s’est imposé 8-0 pour passer devant Manchester City au goal-average et finalement gagner le titre, ndlr), par exemple, où nous avions besoin de marquer beaucoup de buts et où ils ont joué un rôle énorme." Son entraîneure elle préfère miser sur "l’espoir" : "Nous devons juste y croire, être confiantes avant le match. Je sais que nous avons la qualité nécessaire dans l'équipe pour renverser la situation, alors il s'agit de s'assurer que nous la mettons en œuvre." Réponse à 21h.