Interview Flashscore - Emelyne Laurent : "À Fleury, j’ai retrouvé le plaisir de jouer et la performance"

Interview Flashscore - Emelyne Laurent : "À Fleury, j’ai retrouvé le plaisir de jouer et la performance"
Interview Flashscore - Emelyne Laurent : "À Fleury, j’ai retrouvé le plaisir de jouer et la performance"FC Fleury 91

De retour en France après cinq années à l’étranger, Emelyne Laurent s’épanouit pleinement sous les couleurs du FC Fleury. Entre renaissance sportive, accompagnement mental et envie retrouvée, l’attaquante martiniquaise de 27 ans signe un début de saison canon et raconte à Flashscore comment elle a renoué avec le plaisir et l’efficacité.

Vous êtes actuellement la meilleure buteuse de Fleury en championnat. Vous vous attendiez à cela en arrivant au club ?

Mon intention était de performer dans tous les cas, car le retour en France était pour me rapprocher de ma famille, mais c'était aussi pour me recentrer et jouer au football. Mon intention était de jouer au football, mais de la meilleure des façons et de la meilleure des manières. Comme je suis attaquante, cela voulait dire aussi marquer des buts. En début de saison, je m'étais fixé un objectif avec mon préparateur physique qui était de huit buts uniquement en championnat, hors Coupe de France et autres coupes. Huit, c'était pour la première phase. En visualisant tout cela ça m’a permis de marquer en ce début de saison.

Vous avez quelqu'un qui vous aide dans votre communication aussi, quelqu'un pour la prépa physique... Vous êtes beaucoup accompagnée au quotidien ?

Oui, finalement, je pense que c'est important aussi, on ne s'en rend pas compte. Le fait d'être accompagnée sur le plan mental, ça aide quand on a des coups de moins bien, surtout dans la carrière, où il y a des hauts et des bas. Il faut en parler. C'est aussi important d'être préparé physiquement quand tout va bien, il ne faut pas attendre d'être mal.

Vous pensez que le fait d'être bien accompagnée vous aide aussi à performer cette saison ?

Je pense totalement. C'est toujours pour répéter. Quand on répète des efforts à très haute intensité toutes les semaines, il faut que tout aille aussi bien dans la vie de tous les jours. Être une femme aujourd'hui et en même temps continuer d'être footballeuse professionnelle, ce n'est pas si simple à gérer. C'est important de savoir qu'on n'est pas juste des footballeuses. Pour moi, c'était une chose importante d'être accompagnée par des gens qui s'y connaissent. Ma préparatrice mentale, Vanessa, est une ancienne sportive de haut niveau, elle sait de quoi elle parle, et ça aide.

Les joueuses de football professionnelles ne sont pas forcément beaucoup payées. Arrivez-vous à vous en sortir en prenant ces aides un peu à droite à gauche, qui vous coûtent évidemment financièrement ?

Il faut savoir aussi que j'ai eu la chance d'être dans des clubs où j'ai pu gagner pas mal d'argent, mais ce n'est pas non plus une somme énorme. Donc, tout est dans mon budget, j'ai un budget par mois. Oui, ça coûte cher de se faire suivre, mais sur le long terme, c'est viable. Ça fait quand même huit ans que je suis footballeuse professionnelle. Aujourd'hui, si je dois investir, j'investis forcément sur moi pour que ça perdure, et puis aussi pour l'après-carrière, dans les formations etc. Je serai toujours gagnante sur le long terme.

"Le fait d'être titulaire m'a vraiment aidée"

Justement, en parlant de vos performances : cinq buts en quatre matchs, toutes compétitions confondues, avec un triplé face à Lens. Comment expliquez-vous de vous être adaptée aussi vite pour votre retour en France et votre arrivée à Fleury ?

Déjà, on va parler de Frédéric Biancalani mon entraîneur. C'était mon ancien entraîneur à Guingamp, donc je connaissais déjà ses méthodes de travail. Il m'a aussi mis en confiance. Je connaissais pas mal de mes coéquipières avec lesquelles j'avais déjà joué, comme Léna Goetsch, Inès Jaurena (à Bordeaux), Morgane Martins, et Cindy Caputo (en équipe de France). Il y avait tellement de filles que je connaissais déjà, et avec qui ça se passait bien, que j'ai trouvé la connexion assez facile à faire, que ce soit sur et en dehors du terrain.

Quand vous signez à Fleury, il n'y a pas forcément énormément d'attaquantes, même si derrière, Louna Ribadeira est arrivée en prêt. Est-ce que le fait d'avoir été rapidement titulaire vous a aidée aussi ?

Oui, je pense que ça m'a énormément aidée dans le sens où l'année dernière, j'étais sur une période un peu compliquée à l'AC Milan. La première année, j'ai joué, la deuxième un peu moins parce que la coach m'a fait comprendre que je ne faisais pas partie de ses plans. Dans ce cas-là, je jouais, mais de temps en temps, et j'enchaînais des bouts de matchs. C'était donc très bien pour moi de reprendre directement le rythme, car j'avais bien travaillé pendant l'été. Je suis arrivée avec une bonne forme physique, puisque je suis quand même très professionnelle. Ça m'a permis aussi de tout de suite garder ce rythme et de prendre confiance. Le fait d'enchaîner les matchs et d'être titulaire m'a vraiment aidée, ne serait-ce que mentalement, à être plus calme dans l'approche des matchs et beaucoup plus concentrée sur ce que je fais, plutôt que de me dire si je vais jouer le week-end ou pas.

Vous disiez, en arrivant à Fleury, que vous sortiez d'une période compliquée à Milan. Est-ce que ce sont des choses dont vous avez parlé avec le staff avant d'arriver, avec Biancalani, vu que vous le connaissez bien ?

Oui, il était au courant que justement, la saison dernière, je n'avais pas énormément joué. La première chose qu'il a demandée, c'est si j'étais en forme physiquement. C'était son point principal. Après, en tant que joueuse, il m'a dit que j'avais toujours les mêmes qualités, ça ne bouge pas. Son point, ainsi que celui du préparateur physique, c'était de savoir si j'étais opérationnelle physiquement, mais ils n'étaient pas choqués. Ils se sont dit : "C'est une bosseuse dans tous les cas." Quand je suis arrivée, il n'y avait aucun souci en termes de physique.

"Je ne prenais plus de plaisir à jouer au football"

Parce que vous disiez que sur cette deuxième saison à l'AC Milan, vous aviez quand même pensé à arrêter le foot…

Après, ce n'est pas que l'AC Milan. C'est aussi ma période avant, au Bayern, où je n'ai pas beaucoup joué. À la fin, je me suis posé des questions : "Est-ce que c'est bon de tourner la page ? Est-ce que c'est bon de faire autre chose ?" Parce que je ne prenais plus de plaisir à jouer au football. Et moi, je suis une joueuse de plaisir. C'est-à-dire que je joue par passion. À partir du moment où il n'y a plus la passion, c'est compliqué. Donc, c'était surtout ça : retrouver la passion en jouant.

Comment avez-vous géré ça ? Parce que entre ce mois de décembre où vous dites que vous voulez peut-être arrêter le foot et votre signature à Fleury, il y a quand même six mois.

En fait, j'ai dit que je voulais arrêter, mais je ne voulais pas arrêté. C'était comme un cri à l'aide. J'ai rencontré Vanessa, ma préparatrice mentale, avec laquelle j'ai commencé à discuter, avoir des séances et à mettre des choses en place pour que je sois bien sur le terrain. C'est ce qui m'a aussi permis de bien finir l'année. J'étais satisfaite de ce que je faisais à l'entraînement. Même si ce n'était pas moi qui choisissais de me mettre sur le terrain, mes performances à l'entraînement étaient là. Tout le staff, tout le personnel du Milan, voyait que les qualités étaient là. Après, c'était un choix de ne pas jouer. À partir du moment où j'ai vraiment lâché prise, c'était beaucoup plus facile aussi.

Vous racontiez dans le live avec votre préparatrice mentale que vous aviez eu peur de mourir à un moment à cause de vos problèmes au cœur. Maintenant, ça va ?

Ça va. J'ai eu des examens avec des spécialistes de trois pays différents, et le verdict a toujours été le même : il n'y a rien, je vais très bien. Je me suis fait une petite frayeur.

Et tout ça, vous pensez que c'était lié à votre situation en club ?

Oui, en club et un état mental prononcé. Je pense sincèrement que ça a été aussi toutes ces émotions que j'avais refoulées quand j'étais à Lyon. C'est le club qui m'a fait le plus douter dans ma carrière. J'ai beaucoup appris, c'était formidable, mais je n'y ai pas vraiment joué.

"J'étais hyper gentille, j'avais peur de prendre ma place"

Et pourquoi vous avez autant douté ?

J'étais sur le banc. J'arrive avec de grandes ambitions, je sors de Bordeaux avec cette fougue de jeunesse, cette innocence. J'arrive dans un club où toutes les attaquantes sont des stars. Elles ont toutes un ego, elles se sentent toutes hyper fortes. Et moi, j'arrive en me disant : "Je vais jouer dans tous les cas." Et quand tu arrives, tu te prends des réflexions de la part de ces joueuses, alors que toi, tu as 18 ans. On te dit : "Tu n'aurais jamais dû signer ici à Lyon, tu es bonne pour jouer à Bordeaux, ici c'est la Ligue des champions, c'est un autre monde." C'est là où j'ai compris que le football, c'était un monde de requins et qu'on n'était pas amis. Il n'y avait pas d'amitié dans le football, il ne faut pas être gentil. Ce qui m'a fait beaucoup de défauts, c'est que j'étais hyper gentille, j'avais peur de prendre ma place. J'avais la boule au ventre en venant à l'entraînement, je n'avais limite pas envie de jouer.

Et vous donniez quoi comme conseil à ces jeunes joueuses qui ont été un peu dans votre cas, à ne pas avoir forcément leur place avec des stars ?

Pour les jeunes qui sont d'une bienveillance, qui ont peur de prendre leur place, il faut qu'elles soient dans un club où elles puissent jouer, prendre cette confiance, ne pas se précipiter à aller dans un endroit où elles ne sont pas prêtes mentalement. Si l'athlète est déjà conditionnée, elle sait que c'est la guerre et elle se nourrit de cet environnement un peu toxique, mais incroyablement vivier de grandes joueuses, alors elles peuvent y aller. Mais pour les autres, je leur dirais juste de ne pas y aller, pas tout de suite, pas avant d'avoir fait un travail, d'avoir été suivie, de se conditionner pour évoluer dans ce genre de milieu.

Vous dites qu'il n'y a pas d'amies dans le football. Vous n’avez pas d’amies dans le milieu ?

Moi, si. Je parlais de façon générale. C'est souvent la phrase qu'on sort. Quand tu penses que tu vas te créer forcément des amitiés et que ça va durer en dehors, ce n'est pas vrai. Moi, j'ai quelques amis, mais je les compte sur les doigts de la main. Malheureusement, elles sont là pour une chose, c'est performer. Dans la performance, on n'a pas d'amis. Parce qu'un jour, toi et ton ami, vous avez le même poste, ça va être compliqué à un moment donné. C'est juste l'être humain qui est comme ça.

Ce sont qui vos amis dans le football ?

Mylaine Tarrieu, une ancienne joueuse de Bordeaux, avec laquelle j'ai tissé des liens vraiment forts. Après, j'ai d'autres amies : Chanté-Mary Dompig et Evelyn Ijeh, elles étaient avec moi au Milan. Et j'oublie mon amie Kelly, Kelly Gago !

C'est dur de s'imposer en tant que Française en Italie ? On pense à Maëlle Garbino ou Ella Palis, qui avaient été un peu envoyées sèchement de la Juve.

J'irais même plus loin : à l'étranger. C'est un peu normal de privilégier les joueuses de chez soi. À performance ou à qualité égale, ils vont quand même privilégier leurs joueuses pour leur sélection, etc. C'est aussi en fonction du coach et de l'affinité, je pense, c'est un peu comme partout. Je dirais que jouer à l'étranger peut être difficile, oui. Après, s'il n'y a pas d'autres joueuses au poste, ou si vous apportez vraiment une plus-value et que vous êtes vraiment plus forte que vos concurrentes, vous allez jouer. Mais c'est plus dans le sens où si vous êtes au même niveau que d'autres joueuses, ce sera l'appréciation du club, de la coach. Et ça, on ne peut rien y faire.

"Je voulais me rapprocher de ma famille"

Qu'est-ce qui vous a motivée, vous, à rejoindre Fleury ?

Moi, je voulais rester en Île-de-France pour me rapprocher de ma famille. C'était l'objectif principal.

Donc, vous n'aviez que Fleury comme offre en Île-de-France à ce moment-là ?

J'avais d'autres offres en Île-de-France. Mais je trouvais que celle où je pensais avoir le plus de temps de jeu, le plus de possibilités de m'exprimer, c'était Fleury. Donc j'ai choisi Fleury.

Et là, à Fleury, vous arrivez à prendre du plaisir ? Vous arrivez à retrouver votre football ?

Je l'ai retrouvé même un petit peu avant d'arriver à Fleury. C'était vraiment fin d'année avec l'AC Milan, ça allait nettement mieux. J'avais retrouvé cette envie de jouer. En arrivant à Fleury, ça a juste été dans la continuité de ce que j'avais déjà commencé à mettre en place, au niveau des entraînements et de tout. Oui, ça fait un moment que j'ai repris du plaisir. Pendant l'été, je me suis vraiment amusée à être avec l'équipe, à y aller, à jouer des matchs et à profiter d'être joueuse de football.

Et vous avez réussi à retrouver vos proches aussi, ça vous pesait de ne pas les avoir avec vous ?

J'habite en Martinique, je suis Martiniquaise, donc oui, déjà que le voyage est assez long pour aller là-bas, pour ma famille également. J'ai des frères et sœurs, donc me rapprocher, ça m'a aidée. Ne serait-ce que pendant les vacances : j'ai juste à aller à Paris. J'ai aussi quelques oncles et tantes qui sont en région parisienne. Donc, le week-end, au lieu de prendre l'avion pour rentrer à Paris, je peux juste soit inviter ma famille chez moi, soit aller chez eux. C'était plus simple.

Vous avez quitté la Martinique à 14 ans pour aller à Montpellier. On ne s'habitue pas à vivre loin de ses proches ?

S'habituer, je ne pense pas qu'on s'habitue. Surtout que je vivais sur une île où le climat est tropical, où il fait 30 degrés pratiquement toute l'année. Je pense que physiologiquement, mon corps s'adapte plus aux pays qui sont chauds. Ce n'est pas évident. Surtout qu'il n'y a pas vraiment de soleil ici en hiver, ce n'est pas agréable de vivre ici, comparé à où j'habitais avant. On ne s'habitue pas vraiment quand on a connu autre chose. Après, si on grandit ici, c'est différent.

"L'objectif, c'est de finir dans le top 4"

Au sein du vestiaire, du coup, vous disiez que vous aviez pas mal d’amies. Vous vous entendez bien avec tout le monde ? Ça se passe bien ?

Oui, je m'entends bien avec pratiquement tout le monde. On a une plus grande affinité avec certaines, je vais rester plus souvent avec certaines, mais sinon, il n'y a aucune joueuse avec laquelle je ne vais pas sortir. Vraiment, c'est une ambiance un peu "famille". On a fait un bon début de saison. Quand c'est comme ça, quand tout va bien, toutes les étoiles sont alignées, forcément, il n'y a pas de problème au sein de l'équipe.

Vous êtes cinquième du championnat, juste derrière le Paris FC. Vous êtes dans les objectifs que vous vous étiez fixés ?

Plus ou moins. L'objectif, c'est de finir dans le top 4. Avant le Paris FC, c'était le cas. Là, on doit faire le maximum pour récupérer, pour prendre les trois points, aller gagner des matchs à l'extérieur, et puis terminer sur une bonne note. On va attendre aussi les résultats du Paris FC, mais en tout cas, l'objectif n'est pas loin. On va dire qu'on n'est pas loin.

Et vous avez plus de mal face aux clubs du top 4. Comment l'expliquez-vous ?

Oui, après, c'est une très bonne question. Je pense qu'on a la qualité pour le faire, mais mentalement, il y a un "switch" à faire. Ces équipes comme le top 4 (Paris SG, Lyon, Paris FC) ont l'habitude du haut niveau, de gagner des matchs importants et jouent la Ligue des champions. C'est aussi nouveau pour certaines filles, il y en a qui ont encore moins d'expérience, même dans la gestion du match. Après, sur le long terme, avec le travail et l'enchaînement des matchs, je pense que d'ici l'année prochaine, si on consolide encore notre collectif, on pourra rivaliser avec ces équipes-là. Mais c'est vrai que la marche est un peu haute pour l'instant. On va faire en sorte de maintenir ce niveau, et après, aller chercher plus loin. Mais c'est par palier.

Pour reparler de cette arrivée à Fleury, quand vous revenez, ça fait cinq ans que vous n'êtes pas rentrée en France. Pourquoi à ce moment-là ?

J'ai parlé de ma formation, mais aussi du fait que ça faisait cinq ans que j'étais à l'étranger. Ma famille, c'était mon principal objectif. Voir mes parents vieillir... Voilà, c'était un choix qui était lié à ma situation personnelle et familiale.

"L'Espagne m'a marquée parce que les entraînements duraient longtemps"

Vous avez joué dans beaucoup de clubs différents : en Espagne, en Allemagne, en Italie. Qu'est-ce qu'elles vous ont apporté, ces expériences-là ?

C'est vrai que ce sont trois championnats différents. Ils ont tous leur méthode de travail qui est assez différente. L'approche allemande est très... ce sont des bosseurs, des travailleurs. Ils sont plus dans le fait de suivre les consignes à la lettre, de faire ce qu'on leur a dit de faire. C'est vraiment comme des robots, j'allais dire. C'est la Deutsche Qualitat. Après, c'est plus au niveau technique et tactique que j'ai énormément appris. L'Espagne m'avait marquée parce que les entraînements duraient longtemps. Comme le coach espagnol que j'avais à Bordeaux, c'est des entraînements de trois heures : une pré-activation, ensuite deux heures et demie sur le terrain, vraiment à fond avec le ballon, des jeux, des jeux, des jeux. J'avais énormément progressé sur plein d'aspects de mon jeu : jeu pied fort, pied faible, etc. C'était vraiment intéressant. Après, l'Italie, c'était tactique aussi, beaucoup de tactique. Puis l'adaptation : savoir s'adapter au milieu dans lequel on est, aux différentes approches, parce que j'en ai connu énormément. Donc, il faut s'y adapter et accepter de faire tout ça pour se compléter et encore progresser sur plein de points et être assez versatile.

Et à chaque fois, vous avez appris les langues là-bas, dans chaque pays ?

Oui, l'espagnol, c'était assez facile. J'avais quand même la base du lycée et toutes mes années de collège. L'italien, pareil. Après, ça se ressemble un peu, donc des fois, au début, je confondais pas mal. C'est vrai que l'italien et l'espagnol... Par contre, l'allemand, je ne suis pas restée assez longtemps pour vraiment le parler. Je comprends quelques phrases et c'est dur. Comme je n'avais pas de base, je partais de plus loin.

Question piège : parmi toutes ces expériences, quel était votre championnat préféré ?

C'est pas une question piège du tout, ça ! Pour le côté technique, tout ça, oui, c'est quand même l'Espagne. Les entraînements étaient tout le temps, tout le temps intéressants. Les joueuses y vont très vite. On est toujours sur des petits détails où il y a beaucoup de jeu, beaucoup de jeu, j'adore.

Et dans l'esprit du football, ils ont un "QI football", comme j'appelle ça. Je considère qu'on a des "QI footballistiques", c'est-à-dire qu'il y en a qui réfléchissent d'une certaine façon, mais tout le monde ne réfléchit pas de la même façon en jouant au foot. Les connexions étaient incroyables. Même moi, au début, je me suis dit : "Wow !" C'est un sport de connexion. Les filles se connaissaient depuis tellement longtemps qu'elles arrivaient à se trouver même les yeux fermés. Je trouvais ça vraiment incroyable.

Emelyne Laurent avec l'Atlético de Madrid
Emelyne Laurent avec l'Atlético de MadridPhoto par ANGEL MARTINEZ / GETTY IMAGES EUROPE / GETTY IMAGES VIA AFP

Est-ce que vous avez apprécié aussi l'ambiance ? Il y a plus une culture foot en Espagne.

C'est vrai, je n'en ai pas parlé, mais en Espagne, c'est normal, une fille qui joue au foot, ce n'est pas du tout mal vu. Au contraire ! Il y avait énormément de spectateurs qui suivaient l'équipe féminine. Tous les week-ends, je me disais : "Le stade est plein." On a un petit stade pour nous. C'est vraiment gratifiant de se sentir valorisée en tant que femme, et de savoir que ça intéresse énormément de monde.

Et puis le fait que les filles étaient très ouvertes d'esprit, très accueillantes, très chaleureuses aussi. C'est un peu côté sud, vu que l'Espagne est un peu... Ça dépend des villes mais il fait un peu plus chaud, donc c'est un peu plus convivial.

Quand vous comparez tout ce que vous avez appris à l'étranger, vous essayez d'apporter un peu de ces cultures différentes en France, finalement ?

Je pense que ça a forgé la personne que je suis aujourd'hui. Je n'ai même pas besoin de vouloir le faire, je le fais tout simplement. Après avoir vécu à l'étranger, c'est dans mon ADN. Sur le terrain, je n'hésite pas à parler s'il le faut, mais ça se voit dans ma manière de jouer au foot, et si les autres s'en inspirent, tant mieux. Après, si je peux apporter autrement, je le fais aussi, mais c'est vrai que ça m'a beaucoup changée. Sur le terrain, ça se voit. Les filles avec lesquelles je m'entends, en tout cas celles qui sont sur le terrain, dans le onze, on a une certaine connexion. C'est assez simple de se trouver. Le fait de pouvoir m'adapter me permet aussi de comprendre facilement quelles sont les qualités de mes coéquipières et comment jouer avec elles. Je pense que c'est le plus important de pouvoir se connecter aux autres, et que ça se porte. J'ai vu le meilleur de moi-même grâce à tout ça.

"Je me sentais plus libre à l'étranger"

Au moment où vous avez quitté la France, il y avait très peu de joueuses qui osaient faire ce changement-là. Pourquoi avez-vous pris ce risque à ce moment-là ?

Il faut savoir que j'ai déjà quitté mon pays, enfin, mon île. Je pense que pour avoir déjà fait 8 000 kilomètres, je n'étais pas forcément perturbée ou je n'avais pas cette peur de partir ailleurs, vu que j'étais déjà partie. C'était beaucoup plus simple pour moi, qui étais déjà très loin de ma famille, de prendre la décision d'aller jouer dans d'autres pays. Et surtout, j'ai eu cette envie de voyager. Le foot, c'est aussi un moyen de voyager, de découvrir d'autres pays, d'autres cultures. J'ai juste poursuivi un rêve d'enfant.

Vous avez fait l'Espagne, l'Allemagne, l'Italie. Il vous manque l'Angleterre. C'est un objectif aussi ?

J'aimerais bien aller jouer en Angleterre. Si ça se présente, pourquoi pas.

Quand vous étiez à Lyon, on vous appelait "la crevette". Mais aujourd'hui, vous n'avez pas forcément le même gabarit. Tout ça, c'est lié à vos expériences à l'étranger ?

Oui. Je n'apprécie pas non plus qu'on m'appelle "la crevette". À la base, c'était que Jessica Houara qui m'appelait comme ça, c'était vraiment affectif. Mais après, je n'ai pas du tout apprécié que ce soient les autres filles. Ça n'a jamais été mon surnom. D'ailleurs, quand ça a été repris par Corinne Diacre, je lui ai dit que je ne souhaitais pas être appelée "crevette". J'ai pris quelques kilos en passant par différents championnats et différentes approches. J'ai pris en masse musculaire et aussi, je pense, avec le temps, en vieillissant en tant que femme, j'ai pris deux-trois kilos, donc là, je suis bien. Ça m'a permis aussi d'étoffer mon jeu, de pouvoir lutter plus dans les duels et d'être plus présente.

Est-ce que le fait d'avoir voyagé autant, ça vous a apporté, vous, une mentalité différente ? Est-ce que vous avez l'impression d'être une personne différente de celle d'il y a cinq ans, quand vous étiez encore en France à l'époque ?

Clairement. Je ne suis certainement pas la même personne. La mentalité, oui, parce qu'à l'étranger, il n'y a pas de honte. En France, j'ai cette impression, et beaucoup de filles le disent souvent, qu'on ne peut pas vraiment être soi sans être jugé, sans qu'il y ait un retour négatif. Pourquoi on fait ça, pourquoi on demande... Je vais donner des exemples, mais souvent, à l'entraînement, tu veux faire un travail en plus, tu vas être critiquée, on va dire : "Tu fais la star." Ensuite, tu as besoin de soins, on te dit : "Ah, mais pourquoi elle prend des soins, elle est jeune, etc." En fait, j'ai l'impression qu'en France, on ne peut rien faire sans que ce soit critiqué de façon négative, par des personnes qui font exactement la même chose que nous.

Alors qu'à l'étranger, c'est OK. Ils sont très professionnels, ils ont le droit de vivre, d'avoir un avis, des opinions, sans que cela fasse l'objet d'une critique personnelle, que ce soit mal vu ou que la personne soit mise à l'écart pour une opinion quelconque. C'est plus : "J'aime bien la personne que tu es, on va travailler ensemble." Si ça ne correspond pas à ma façon d'être, à mes valeurs, c'est : "OK, tu fais ta vie, je fais la mienne." Elles n'ont pas le temps de critiquer, elles sont plus dans l'action de rester avec les personnes qui correspondent à leurs valeurs. Je me sentais plus libre à l'étranger, plus libre de faire ce que j'avais envie de faire, plus libre de travailler, de penser et d'exister comme la personne que je suis.

"Ici en France, on ne veut pas trop en faire pour ne pas déranger"

Et vous pensez que c'est pour ça qu'en France, globalement, les athlètes, et particulièrement dans le foot, ont peur souvent de parler, de prendre position sur certains sujets de société, ou même qui les concernent directement ? La convention collective de la Première Ligue n'est toujours pas signée par exemple et dans d'autres pays, il y a eu des grèves.

Alors, je ne vais pas faire une conclusion directe, mais je pense qu'il y a un lien entre cette mentalité-là et le fait de prendre position, que ce soit pour la convention collective ou autre. Le sport de haut niveau, en France, fait qu'un athlète n'est généralement pas vu comme l'exemple d'une nation. Il ne porte pas vraiment la nation, sauf lors des grandes compétitions. Le reste de l'année, on lui demande de se taire, de juste exercer sa passion et d'être content d'être rémunéré.

C'est une autre culture, par exemple, aux États-Unis ou en Allemagne. Malheureusement et bien heureusement, nous sommes totalement différents de ces pays-là et de leur façon de fonctionner. Après, il faudrait s'inspirer de ce qui se fait de mieux à l'étranger. Par exemple, en Italie, ce n'est pas parfait, loin de là, mais elles se battent. La fédération féminine de football est féminine depuis deux ans, mais elles continuent de faire grève, de porter leur voix, de créer des associations. Ici en France, c'est chacun reste dans son coin. On ne veut pas trop en faire, pas trop dire, pour ne pas déranger et pour ne pas être mal vu sans vraiment se positionner. Et ça aussi, c'est dommage.

Vous êtes rentrée en France depuis quelques mois, vous constatez tout cela. Est-ce que vous le subissez un peu aussi ?

Subir, non. J'essaie d'en parler. Il y a certains points sur lesquels j'ai envie que ça change, mais je ne peux pas être la seule à me positionner. J'attends de voir pour le dire. En tout cas, j'essaie d'en parler, d'insuffler quelque chose de différent, une énergie, pour que si jamais d'autres personnes avaient peur de se positionner ou de se mettre en action, elles puissent trouver quelqu'un avec qui discuter et commencer à mettre des choses en place.

Et tout ce que vous disiez au niveau de la mentalité française, le jugement au quotidien, vous l'avez retrouvée en retournant en France, ou pas ?

Oui, quand même, mais... Je veux dire que dans le club dans lequel je suis, vu qu'il y a pas mal de joueuses qui ont été à l'étranger, qui ont changé de club et qu'il y a beaucoup de jeunes, je ne le ressens pas. J'ai été agréablement surprise de voir qu'à Fleury, c'était OK.

Emelyne Laurent sous le maillot du Bayern
Emelyne Laurent sous le maillot du BayernPhoto par JURGEN FROMME / FIRO SPORTPHOTO / DPA PICTURE-ALLIANCE VIA AFP

Comment vous, vous voyez l'évolution du championnat de France entre le moment où vous l'avez quitté et là, maintenant que vous êtes revenue cinq ans plus tard ?

Déjà, je note qu'on ne joue plus du tout sur synthétique. Le gazon naturel est obligatoire. C'est comme partout, je n'ai pas envie de blâmer l'aspect négatif, mais quand je compare au championnat d'Espagne d'il y a quatre ou cinq ans, les stades étaient quand même déjà remplis et faisaient venir du monde. Aujourd'hui, on peine à remplir des stades, à fidéliser ou engager du monde dans le football féminin. Je me dis, est-ce que c'est vraiment la mentalité des Français que ça ne les intéresse pas, et le sport féminin en général ? Ou est-ce que c'est une volonté de laisser le football ?

Il y a d'autres championnats qui sont déjà beaucoup mieux. J'ai l'impression qu'on perd un peu de qualité. Il y a des joueuses qui préfèrent signer dans d'autres pays que signer en France. Alors qu'avant, c'était l'un des pays où on avait le plus de stars, où les grandes joueuses souhaitaient venir, notamment pour jouer à l'Olympique Lyonnais. C'est un peu moins vrai aujourd'hui, mais en soi, on continue d'évoluer, tranquillement.

Vous, vous avez fait le chemin inverse, c'est un peu curieux, non ?

Vraiment, parce que moi, j'y suis partie, je suis restée cinq ans. C'était peut-être le bon moment pour elles, celles qui partent, aussi. On ne va pas comparer ce qui n'est pas comparable. Mais c'est vrai que je regarde même des joueuses de l'équipe de France qui sont dans des championnats étrangers. Il y en a beaucoup qui partent parce que les conditions sont aussi meilleures, dans le sens où il y a beaucoup plus de clubs avec un bon niveau. C'est plus facile d'aller dans de très bons clubs plutôt que de rester en France. Malheureusement, on a deux ou trois équipes. Il n'y a peut-être pas assez de bonnes équipes. Alors qu'en Angleterre, maintenant, il y a énormément de clubs qui ont des infrastructures et qui sont performants. Peut-être que ça y joue.

Et vous comment vous jugez Fleury par rapport à tout ça, par rapport à l'évolution du foot féminin en France ?

Fleury, en termes d’infrastructures, ce n’est pas non plus ce qui se fait de mieux, mais le président s'investit. Après, ce n'est pas un club professionnel. Les conditions ne sont pas exceptionnelles. Je ne pense pas qu'il y en ait beaucoup qui veuillent signer à Fleury pour les conditions, mais c'est quand même le président qui essaie de bien payer ses joueuses et ça dans le championnat de France, il n’y en a pas beaucoup qui le font.

"En étant footballeuse, on est un peu artiste"

En dehors du foot, vous avez l'air d'avoir un emploi du temps assez chargé. Qu'est-ce que vous faites en dehors des entraînements, des matchs ?

Déjà, je finis ma formation, puisque je vais devenir architecte d'intérieur. C'est mon objectif. Pour l'instant, je commence ma première année de master. Je suis des cours, j'essaie aussi d'apprendre des compétences comme le montage vidéo. Je suis intéressée par la création en général. Après, je fais pas mal de shootings, je vais dans des événements en ce moment. Il y a des choses sur des valeurs que je défends, des événements aussi à Paris, comme la lutte contre la drépanocytose, une maladie très connue aux Antilles. Je suis aussi marraine d'une association, un concours d'éloquence, Speak to Win, qui permet aux jeunes de s'émanciper et d'apprendre à s'exprimer à travers leur passion. J'ai aussi des petites réunions pour organiser les activités de l'année. Puis après, je lis, je vois mes amis. Mais je suis en train d'essayer de trouver de nouvelles compétences à apprendre.

C'est en allant à l'étranger que vous avez appris à vivre en dehors du foot, qu'avant vous étiez vraiment axée que sur le foot…

Oui, et je me suis dit : "Comment on fait pour vivre alors qu'on fait du foot ?" Quand tu es jeune et que tu es passionnée, tu n'as que ça. Mes amis, mes collègues, mes connaissances, c'était des joueuses de foot, donc on n'avait rien d'autre à faire à part le foot. C'est à l'étranger que j'ai vu que les filles vivaient en dehors, qu'elles avaient d'autres passions, qu'elles prenaient le temps d'aller peindre, de faire de la musique... Moi, j'avais l'impression que si je faisais ça, je n'étais pas professionnelle. Mais en fait, ces filles-là étaient aussi bonnes que moi, alors que moi, je ne sortais pas, je ne faisais absolument rien. Ça aide à trouver un équilibre, parce que le foot, c'est une part de nous, mais ce n'est pas notre personnalité entière. Moi, je suis quelqu'un qui a besoin de faire autre chose en dehors du foot pour me sentir vivante et pour garder cette créativité.

Comment vous avez trouvé ce que vous aimez faire en-dehors des terrains si c’est la première fois que vous faisiez quelque chose d’autre ?

J'ai toujours un peu su. Quand j'étais jeune, je n'ai pas fait que du foot. Je faisais pas mal d'autres sports : natation, hand, basket, athlétisme. Je faisais aussi de la musique, de la guitare. J'ai juste repris. Par exemple, quand j'étais en Espagne, j'ai pris des cours de musique avec des profs espagnols. Ça m'a permis de parler espagnol avec des personnes qui ne sont pas du foot, de rester en dehors et de voir autre chose. J'ai commencé à tester de nouvelles activités. J'ai fait de la poterie, j'ai fait des choses juste pour savoir si ça m'intéressait, et puis après, créer et trouver une voie.

Vous jouez toujours de la guitare aujourd'hui ? 

J'en joue toujours, oui, chez moi, de temps en temps. Quand j'en ai envie, quand j'entends des airs de musique et je les chante, je me dis : "J'aimerais savoir le jouer à la guitare."

Vous vous considérez comme une artiste ?

Je ne vais pas mentir, oui, moi, oui. En étant footballeuse, on est un peu artiste. Le but, c'est de marquer plus de buts que l'adversaire. Mais même collectivement, il faut apporter sa patte pour performer et exister. Tout le monde peut apprendre à faire une passe et un contrôle, mais c'est comment toi, tu le fais, avec quelle technique, pour être reconnaissable. Moi, je prends ça comme de l'art. Donc, je considère que je suis une artiste.

Ça vous aide à vous projeter dans votre après-carrière ?

Oui, ça m'aide parce que je vois que si demain je ne fais pas de foot, il y a plein de choses que j'aime. J'ai de l'intérêt pour plein d'activités, plein de domaines. Moi, j'ai choisi de rester dans le milieu un peu créatif : architecte d'intérieur, designer d'intérieur. Et aussi, j'aimerais bien, j'adorerais, créer une marque de luxe caribéenne.

Avec toutes les différentes expériences que vous avez vécues, vous vous définirez comment, en tant que joueuse ?

En tant que joueuse, je dirais une qualité de résilience. Je suis quelqu'un qui ne lâche rien, même dans les moments durs. Créative, combattante, quelqu'un qui s'adapte vite. Je suis explosive. Et je dirais aussi une femme ambitieuse, qui aime la vie. Et courageuse, aussi.

Quand on vous entend parler, vous avez 27 ans, mais vous avez l'air hyper mature. Qu'est-ce qui vous a fait grandir comme ça ?

Je pense que c'est le fait d'être partie de chez moi très tôt et puis d'avoir souvent été avec des gens plus âgés que moi. Mon cercle a toujours été des personnes un peu plus âgées que moi. J'écoute énormément aussi. Je pense que c'est ça la différence. Je suis observatrice, j'analyse les situations et les gens pour après prendre des décisions.

"Mon téléphone est disponible pour les Bleues"

On vous voit performer en D1, vous avez quand même un bon bagage derrière vous, vous êtes très expérimentée. Est-ce que vous pensez à l'équipe de France ?

Je commence à y penser. Ces dernières années, j'étais plus dans l'idée de progresser, de trouver une direction. Comme je l'ai expliqué, je me battais déjà pour reprendre plaisir à jouer au foot, pour ressentir encore cette passion, ce feu qui m'anime. Et là, je le ressens, je performe. Donc oui, je pense à l'équipe de France, mais je n'en fais pas non plus une fin en soi. Si demain, pour de bonnes raisons, on m'appelle, je serai très honorée de pouvoir y retourner et de faire partie de cette liste. Mon téléphone est disponible pour les Bleues, toujours. Mais aujourd'hui, je continue. Moi, je veux juste titiller l'oreille du sélectionneur pour qu'on se dise : "C'est Emelyne qui performe." Ça voudrait dire que je suis bien au club et que je continue d'être régulière. Alors, pourquoi pas.

Emelyne Laurent avec les Bleues en 2019
Emelyne Laurent avec les Bleues en 2019Photo par ANTOINE MASSINON / A2M SPORT CONSULTING / DPPI VIA AFP

Vous avez eu un contact, peut-être, avec Laurent Bonadei ou pas du tout ?

Non, pas du tout.

Vous avez de bons souvenirs quand même avec l'équipe de France ?

Oui, j'ai de bons souvenirs. Après, je n'ai pas eu énormément de sélections, mais les sept fois où je suis rentrée, c'était incroyable.

Ce n'est pas votre objectif principal... Aujourd'hui, vous voulez plus reprendre du plaisir et vivre pas trop loin de votre famille…

Dit comme ça, on a l'impression que je n'ai pas envie de performer. J'ai envie de performer. Mon objectif, c'est notamment de marquer dix buts cette saison. Mon objectif principal est vraiment de montrer que je suis capable de marquer des buts et d'être régulière. C'est d'être constante et qu'on voie qu'on peut compter sur moi de septembre à mai.