Meilleure buteuse de la Ligue des champions la saison passée, Kadidiatou Diani suit le même chemin cette saison. Elle est la joueuse la plus décisive de Ligue des champions (à égalité avec Claudia Pina), impliqué sur dix buts en neufs matchs, avec 6 buts et 4 passes décisives, et pointe donc à trois réalisations de la Catalane, avant une finale qui risque d’opposer l’ogre lyonnais au FC Barcelone. Face à Arsenal, c’est encore elle qui ouvre le score et lance des Fenottes jusqu’alors trop frileuses face à des Londoniennes peu convaincantes.
"Mon objectif, c’est de marquer un maximum de buts possibles pour mon équipe. Si je suis meilleure buteuse, tant mieux. Si je ne le suis pas, tant pis. Mais le plus important, c’est que je puisse servir à mon équipe avant tout", confie-t-elle au Progrès avant ce match retour. Et il est peu de dire que la serial-buteuse lyonnaise a été utile à son équipe cette saison, surtout dans la compétition que l’OL a déjà remporté huit fois. Lors du tour précédent, en quarts face au Bayern, elle la native d’Ivry-sur-Seine signait deux passes décisives et un but en quinze minutes pour doucher les espoirs de remontada des Allemandes, après une ouverture du score de Klara Bühl à la 33e minute les replaçant dans la double confrontation.
Une performance XXL qu’elle avait déjà réalisé en match de poules face à l’AS Roma, alors que Giulia Dragoni avait ouvert le score pour les Italiennes. Entrée pour 28 minutes de jeu, elle a le temps de signer deux buts et une passe décisive. Quand l’Olympique lyonnais est en difficulté, Diani enfile sa cape de game changer pour venir à la rescousse. Le tout avec un sourire retrouvé, elle qui avait vécu sa première saison lyonnaise avec des statistiques loin de ses standards en championnat. Mais placée sur le côté droit d’une attaque de feu, elle s’éclate.
Kadidiatou Diani en 2024-25, c’est 16 buts et 10 passes décisives en 27 matchs avec l’OL. Le secret de cette saison réussie ? "Joe Montemurro nous demande de faire des choses que l'on apprécie, il met son projet en place, notamment avec beaucoup de jeu et de duels, explique l'attaquante de 29 ans à L’Équipe. On aime ça, on est assez libres. Parfois, je peux permuter, me retrouver dans l'axe ou à gauche. Malgré le fait que les consignes sont en anglais et que ce n'est pas toujours facile à comprendre, je m’éclate."
À l’OL cette saison, ‘Kadi’ cohabite avec deux attaquantes ultra-rapides, Melchie Dumornay et Tabitha Chawinga, pour former un trio retentissent. La première est initialement milieu de terrain mais a été positionnée dans ce rôle de faux 9 par Montemurro à son arrivée. Résultat, elle compte 20 buts et 8 passes décisives cette saison, faisant d’elle la joueuse la plus décisive du club juste devant Diani. Et tout à gauche, pendent de Diani sur le flanc opposé, Tabitha Chawinga vit comme la Française une saison de transition, arrivée elle aussi avec le statut de meilleure buteuse du championnat cet été après une saison tonitruante au PSG.
Kadidiatou Diani est entourée au quotidien par deux des joueuses les plus rapides de la Ligue des champions, avec une pointe à 31,3km/h repérée pour Chawinga, faisant d’elle la joueuse plus rapide de la compétition. "Au fil du temps à l’entraînement, on a commencé à se synchroniser, à apprendre où chacune veut le ballon. On sait qu’on va être sur le terrain ensemble, on doit savoir comment chacune joue. On sent que ça va de mieux en mieux", saluait Melchie Dumornay à l’issue de la victoire face au PSG le 18 janvier dernier.
Le jeu de Montemurro va comme un gant à Diani : avec cette permutation constante entre les trois attaquantes, l’internationale tricolore parvient souvent à se créer des occasions dans le dos des défenses adverses en se glissant entre les lignes, parfois à la limite du hors-jeu, pour venir conclure en solitaire plein axe. Elle met ainsi à profit ses qualités de numéro 9 qu’elle avait dû développer malgré elle lors de sa dernière saison au Paris Saint-Germain pour pallier à la longue absence de Marie-Antoinette Katoto.
Épanouie sur le terrain, l’ailière semble aussi l’être en-dehors. "C'est vrai que je me sens bien dans le groupe, avec les joueuses, admet-t-elle au Progrès. Et le plus important, quand on est bien dans la tête, forcément on est bien sur le terrain. J'espère continuer sur cette lancée-là jusqu'à la fin." D’ordinaire très discrète et réservée au PSG, les réseaux sociaux des autres joueuses lyonnaises dévoilent une Kadidiatou Diani rayonnante, n’hésitant pas à se prendre au jeu des différentes tendances TikTok que lancent Vanessa Gilles ou Daniëlle Van de Donk.
Au milieu d’un vestiaire très international, elle répond même aux blagues (en anglais) de l’Américaine Lindsey Horan lorsque celle-ci lui demande où est son petit ami. Réponse ? "C’est mon chat." Snow, son beau matou à qui elle consacre presque l’entièreté de son compte TikTok. "Non mais t’as un chat, tu as changé Kadi", la chambre d’ailleurs une membre de la communication du PSG, entre autres private jokes que s’échangent quotidiennement les Lyonnaises, symbole d’un groupe qui vit bien.
Mais Damaris Egurrola ajoute qu’elle n’a rien perdu de son sang froid une fois le ballon en jeu : "Diani est vraiment une joueuse redoutable. Elle aborde de la même façon les matchs importants que l’entrainement. C’est une très grande joueuse, elle peut faire la différence à tout moment. (…) C’est pour ça que nous sommes l'une des meilleures équipes du monde, parce que nous sommes entourées de très bonnes joueuses mais aussi de très bonnes personnes, qui se connectent bien entre elles." Un entourage sain, qui pourrait permettre à l’Olympique lyonnais de reconquérir la Ligue des champions, avec la perspective d’une nouvelle finale face au FC Barcelone.