Plus

En France, Luis Enrique est passé de paria à homme providentiel du PSG en moins de deux ans

Luis Enrique après le titre de Ligue 1 remporté par le Paris Saint-Germain.
Luis Enrique après le titre de Ligue 1 remporté par le Paris Saint-Germain.FRANCK FIFE/ POOL / AFP
Le Paris Saint-Germain disputera ce samedi la deuxième finale de la Ligue des champions de son histoire. Un accomplissement qui a pour fondement un homme : Luis Enrique.

S'il y a bien une chose qui différencie la France de ses voisins européens, c'est sa capacité à critiquer autrui dans l'instant, en ne prenant aucun recul sur une situation donnée, pour finalement retourner sa veste et approuver. Ici, on ne parle que de sport. L'un des derniers acteurs majeurs à en avoir souffert n'est autre que Luis Enrique.

En l'espace de deux ans, ce dernier a reçu un nombre de critiques inimaginables, sans que personne se pose deux secondes et analyse froidement ce que l'Asturien était en train de construire. La fameuse culture de l'instant bleu-blanc-rouge. Résultat des courses : le PSG est en passe de réaliser un triplé historique, le premier de son histoire, et

ce, en ayant proposé jusqu'ici un football de position total où rien n'est laissé au hasard. On ne peut que s'assoir, admirer et dire : c'est très, très fort.  

Depuis son arrivée en France, Luis Enrique a construit un collectif capable d'être l'acteur majeur de ses rencontres, et non victime, que ce soit en Ligue 1 (comme cela a toujours été le cas) comme en Europe. Une progression par rapport à ses prédécesseurs, car le PSG, une fois arrivé en C1, devenait cette équipe quelconque capable de subir des scénarios invraisemblables. 

Le PSG est devenu une équipe de champions à l'image de Luis Enrique 

C'est surtout sur l'aspect mental que Paris s'est amélioré, devenant une équipe capable de réaliser un exploit à Anfield, de tenir à Villa Park quand les choses se corsent ou de se présenter face à Arsenal et d'assumer son rôle de favori sans trembler. Des images auxquelles le club de la capitale ne nous avait pas habituées depuis l'arrivée de QSI. Et quand on connaît la mentalité et l'état d'esprit de l'ancien coach du Barça, on ne peut que constater que ce dernier a créé une équipe qui lui ressemble. 

Paris domine donc ses rencontres, mais ce n'est pas seulement une question de mental. L'entraînement, le travail, le sérieux et l'effort du quotidien ont ouvert la voie d'un potentiel succès historique. Si vous avez fait du sport, vous avez dû souvent entendre cette phrase de votre coach : "on joue le week-end comme on s'est entraînés la semaine".

Pour le PSG, cette maxime prend tout son sens et nous avons pu le constater lors du Media Day organisé par le club et l'UEFA. L'entraînement ouvert à la presse était une "vraie" préparation, alors que les Parisiens disputaient la finale de la Coupe de France trois jours plus tard. Au programme, des exercices de pressing, contre-pressing et sur-pressing, et un match d'une trentaine de minutes où un seul mot d'ordre régnait : intensité. 

Luis Enrique et le PSG, à l'entraînement.
Pablo Gallego

Depuis son échafaudage, Luis Enrique dirige la séance en recadrant ses hommes au moindre millimètre. Tout est calculé : la manière dont la défense doit ressortir le ballon ou la façon dont tel ou tel joueur doit se positionner pour assurer le pressing parfait. Bref, rien n'est laissé au hasard comme lui-même l'a souvent expliqué. Et c'est là qu'on se rend compte pourquoi ce PSG joue comme il joue en étant une équipe dominatrice et maîtresse de son destin. 

"Est-ce que les planètes sont alignées pour le PSG ? Je ne sais, je ne suis pas devin, a lâché mercredi dernier l'Espagnol à la presse présente au Campus PSG lors du Media Day UEFA. Ce qui est important pour nous, c'est l'ADN, jouer notre meilleur jeu et être les premiers à marquer l'histoire du club en remportant cette Ligue des champions ! Mais il y a une autre équipe qui a le même objectif que nous."

Il nous vient alors en tête toute sorte accusation que la presse française a pu avoir à son égard depuis tout ce temps, quand Paris s'était fait éliminer par le BVB, que l'équipe traversait une mauvaise passe en début de saison ou quand il avait répondu froidement aux journalistes qu'il n’avait "aucune intention d’expliquer" sa tactique, car ces derniers ne la comprendrait pas. Oui, Luis Enrique est un personnage clivant, qui peut paraître arrogant pour certains, sûr de lui pour d'autres, mais si le PSG est en finale de Ligue des champions, c’est bien grâce à lui. Il fallait juste laisser du temps au temps, chose qu'on ne sait pas faire en France. 

Pablo Gallego - Senior News Editor
Pablo Gallego - Senior News EditorFlashscore France