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De grand espoir à milieu de terrain confirmé, la folle trajectoire de João Neves au PSG

João Neves lors de la rencontre entre le PSG et Manchester City en janvier dernier.
João Neves lors de la rencontre entre le PSG et Manchester City en janvier dernier. FRANCK FIFE/AFP
João Neves est devenu en à peine neuf mois une pièce maitresse dans ce PSG 2024-2025. Le Portugais a dû gagner sa place progressivement, mais une fois qu'il s'est installé au milieu, personne ne l'a délogé.

Il est arrivé pour 60 millions d'euros en août dernier et à ce moment-là, le premier sentiment des observateurs et des fans est de se dire que c'est un poil cher pour un joueur qui avait 19 ans. Surtout qu'il n'avait encore rien prouvé, même si les amoureux de football portugais avait pu remarquer une once de talent chez le joueur. Or, on ne la fait pas à Luis Campos, lui qui connaît son championnat sur le bout des doigts. Le jeune gamin, natif de Tavira, dispute son premier match face au Havre et très vite, on comprend une chose : le PSG venait de miser sur un joueur qui allait très vite devenir confirmé grâce à son caractère, son tempérament, son insouciance et, essentiellement, son football. 

Mais pour en arriver là, il faut être accompagné au quotidien. Ce fut le rôle de Luis Enrique, qui, dans sa carrière d'entraîneur, a côtoyé des bonhommes tels qu'Iniesta, Xavi, Busquets, Rakitic, Rodri et on en passe. Mais, au-delà de cela, l'Espagnol a une appétence pour les prospects et n'hésite pas à les aider grandir, et ce, en les lançant dans le grand bain rapidement. On l'a vu l'an passé avec Warren Zaïre-Emery, mais ce fut également le cas avec la Roja lorsqu'il était sélectionneur (Pedri, Gavi, Baldé, etc). 

"Je suis bien meilleur que quand je suis arrivé, a expliqué le Portugais en interview chez Rio Ferdinand sur sa chaîne YouTube "Rio Ferdinand Presents". Il a une vision du football que je n’avais jamais vue avant, comme il le dit souvent, le football est simple, il se joue à onze contre onze, celui qui en veut le plus aura plus de chances de gagner. Tu dois courir pour tes coéquipiers, te donner toujours à 100 %. De temps en temps, même en se donnant à fond, tu ne peux pas gagner, alors imagine si tu es seulement à 50 %… Si tu te donnes à 100%, tu auras toujours plus de chances de gagner."

Des consignes qui ont l'air simples, mais qui sont symptomatiques des équipes de Luis Enrique, de ce PSG et, forcément, de Joao Neves. Le milieu de terrain portugais n'est pas avare d'efforts et suit à la lettre ce qu'on lui demande du point de vue de l'intensité, en apportant sa touche qui le rend dissemblable : sa technique. Un match crucial pour le PSG en Ligue des champions a été ce fameux avant/après qui a fait mentir son jeune âge : celui contre Manchester City au Parc, en janvier dernier. Ce soir-là, le club de la capitale joue sa survie, mais le gamin ne se cache pas, et ce, même face à des Bernardo Silva, Mateo Kovacic ou encore Kevin De Bruyne. Sept tacles, tous réussis, sept tirs dont un but capital pour passer devant (de la tête malgré son mètre 74), 89 % de passes réussies. À la fin de la rencontre, l'UEFA n'a pas eu à chercher longtemps pour le trophée d'homme du match. Le petit Joao est devenu grand en à peine cinq mois. 

Footballeur par son talent, João Neves aurait aimé être professeur d'EPS

Deux mots décrivent la personne qu'est le Portugais : calme et humble. Deux caractéristiques fondamentales quand vous jouez au football et qui se ressentent lorsque l'on voit João Neves à l'œuvre. Modeste par nature donc, le milieu de terrain porte l'essence même de ce PSG en lui, là où l'esprit d'équipe à une place impérative sous Luis Enrique.

Car oui, là aussi, ça matche : l'ancien joueur du Benfica place le collectif au-dessus de tout. Une information qui n'a pas laissé l'entraîneur espagnol et Luis Campos indifférents à l'heure de prendre la décision d'aller le chercher. Constamment dans la répétition des efforts, le joueur de 20 ans a un rôle déterminant à la récupération du ballon, tout en gardant ensuite la lucidité nécessaire pour pouvoir trouver la bonne passe ou réaliser la course adéquate. 

Oui, ce jeune gamin aux allures d'un footballeur des années 80, avec le maillot rentré dans le short (habitué, car il y avait deux règles à l'Académie de Benfica en Algarve : avoir le maillot dans le short et les chaussettes relevées sur les genoux), est devenu ainsi une pièce capitale d'un collectif parisien qui est en passe de marquer l'histoire. Lui-même admire Andrés Iniesta - ça tombe bien, Luis Enrique le connaît bien – et un certain Marco Verratti. Un atout en plus pour le club quand vous négociez avec un joueur et qui va dans le sens de ce que veut Luis Campos, lui qui veut des joueurs qui viennent pour le PSG et pas pour Paris.

Le jeune Joao est également une personne superstitieuse, comme beaucoup dans son pays. S'il porte le numéro 87 avec le PSG, c'est parce qu'il ne l'a jamais lâché depuis sa Youth League remportée avec le Benfica en 2022. Samedi, à Munich, il disputera donc sa seconde finale européenne avec ce numéro dans le dos et espère que celui-ci lui portera chance. Et si c'est le cas, on pourra commencer à se dire que le Portugais est né sous la bonne étoile. Un astre qui lui aura permis d'être footballeur professionnel dès ses 17-18 ans – et non pas professeur d'EPS comme il aurait aimé dans le cas contraire -, jouer au Benfica, devenir l'un des meilleurs jeunes de son pays, signer pour un club européen capable de disputer la Ligue des champions et en devenir un élément clé en l'espace de 9 mois à l'aube d'une finale de C1. Que demander de plus ?

Pablo Gallego - Senior News Editor
Pablo Gallego - Senior News EditorFlashscore France