Si le Real Madrid s'est laissé rattraper puis distancer en Liga durant le mois de février, une bonne nouvelle est malgré tout tombée : Aurélien Tchouaméni a retrouvé son niveau. Sous le feu des critiques depuis le début de saison, le capitaine de l'équipe de France en intérim enchaîne les bonnes performances depuis la mi-janvier. Le déclic ? Des sifflets reçus par son propre public à Santiago Bernabéu, le soir d'un 8ᵉ de finale de Coupe du Roi contre le Celta de Vigo.
Mais avant cette rencontre déterminante, les premiers mois de compétition du Français ont été difficiles, et ce, notamment, à cause d'une douleur au pied gauche qu'il traîne depuis la saison passée et une nouvelle blessure à la cheville début novembre. Ajoutée à cela des contre-performances, une perte de confiance progressive au fil des matches et un collectif qui ne tourne pas bien depuis le mois d'août.
Mais l'ancien monégasque a tapé du poing sur la table face aux Galiciens, réalisant un excellent match dans sa position préférentiel au milieu de terrain. Ce soir-là, Tchouaméni envoie un message direct à Carlo Ancelotti et à tous les observateurs en faisant comprendre que son poste n'est pas celui de défenseur central. Cette rencontre va être déclencheur et ce dernier va dès lors enchaîner top match sur top match en alternant entre la défense et le milieu. Et la raison est tout simple : une question de confiance.
La tête sous l'eau à cause d'une blessure au pied gauche
9 mai 2024. L’international français Aurélien Tchouaméni souffre d’une "fracture de fatigue au pied gauche", annonce le Real Madrid, à un peu plus d’un mois du début de l’Euro 2024. Cette blessure n'est pas la première que le milieu de terrain se fait à cet endroit du corps. Quelques mois auparavant, en octobre 2023, le Français se blesse lors du Clásico de Liga sur un contact avec Gavi. Résultat, le club communique une "fracture de stress incomplète au niveau du deuxième métatarsien du pied gauche". Deux blessures du même type et au même pied en l'espace de six mois.
Tchouaméni ratera la finale de la Ligue des champions à Wembley jugé trop juste par le staff du Real, et ce, malgré une semi-participation à l'entraînement collectif la veille du match. Tout de même sur la feuille de match, le joueur de 24 ans célèbre avec ses coéquipiers la 15ᵉ victoire en C1 du club espagnol, avant de se focaliser sur son retour à l'Euro. Une compétition qu'il disputera dans son intégralité, mais loin d'être au sommet de sa forme.
Les Bleus sont éliminés en demi-finale par l'Espagne et Tchouaméni, comme le reste de ses coéquipiers arrivés à ce stade de la compétition, doit reprendre la pré-saison avec son club le 7 août, juste après la tournée aux États-Unis. Très peu de repos donc pour lui, avec cette blessure qui a laissé des traces. Le Français joue depuis son retour avec des douleurs au pied gauche, provoquant une crainte de rechute.
Il démarre ainsi cette nouvelle saison qui s'annonce historique en termes de matches à disputer – le Real Madrid peut atteindre 74 matches en tout –, mais son niveau, à l'instar de celui de l'équipe, n'est pas à la hauteur des attentes. Entre ses craintes, la perte d'un élément clé comme Kroos à ses côtés et un effectif qui s'est un chouïa relâché après avoir gagné la C1 et la Liga, Tchouaméni déçoit et commence à recevoir des critiques. Arrive alors la première trêve internationale et le Français est laissé au repos à Madrid à cause de cette fameuse blessure au pied qu'il traîne. L'autre raison, un peu plus secrète, est que le Rouennais, tout comme Ferland Mendy, a besoin de couper avec le football juste le temps de quelques jours, après avoir eu trop peu de repos durant l'été.
Du dépannage non souhaité au déclic définitif contre Vigo
Si le début de saison d'Aurélien Tchouaméni n'est pas bon, la raison est principalement due à son pied gauche. Les douleurs l'empêchent de s'entraîner normalement et l'affectent mentalement, car le lendemain est constamment redouté. Ne pas savoir s'il va pouvoir jouer normalement, la crainte du mauvais geste et de rechuter, l'appréhension à la douleur à J+1 : voilà les questions qui trottent dans la tête d'un joueur de ce niveau après ce type de blessure.
À cela, il faut ajouter le fait que le Français ne joue pas à son poste et qu'il est donc en phase d'apprentissage. Les automatismes d'un défenseur central ne sont pas ceux d'un milieu de terrain et lorsque vous n'êtes pas au mieux mentalement, il est plus toujours compliqué d'assimiler le métier. Mais Tchouaméni tient bon et il sait que Carlo Ancelotti garde confiance en lui, alors qu'en interne, des voix s'élèvent pour dire que le milieu de terrain n'est peut-être finalement pas le joueur parfait pour remplacer Casemiro. Aussi, son pied gauche inquiète le staff médical du club et certains commencent alors à croire qu'il ne retrouvera plus son niveau.
Sauf que, comme souvent dans le football, la patience existe peu, et ce, encore plus dans un club comme le Real Madrid. Le joueur est malgré tout aligné match après match par l'entraîneur italien, mais il subit encore une blessure face à l'AC Milan. Cette fois-ci, c'est une torsion de la cheville gauche et celle-ci va le laisser écarter des terrains 3-4 semaines. Un contexte vraiment pas facile durant lequel les critiques se font de plus en plus habituelles sur les plateaux télés et radios françaises.
Les vacances de Noël passent, Tchouaméni est sur la première feuille de match de l'année 2025 contre Valence, puis il enchaîne avec la Supercoupe d'Espagne contre Majorque et la finale contre le Barça où il est pointé du doigt comme l'un des plus grands responsables de la débâcle. Lors du match suivant à Bernabéu contre le Celta, le Français est hué par ses supporters dès ses premières prises de balle. Un déclic pour lui, alors qu'il a enfin retrouvé son poste au milieu.
Aurélien Tchouaméni jouera l'intégralité de la rencontre (120 minutes), réussira 94 % de passes (81/86), touchera 116 ballons, réalisera 7 récupérations et 3 interceptions, et remportera 7 duels sur 11. Cette rencontre sera le déclic tant attendu. Depuis, le Français a réalisé un excellent mois de février, retrouvant le rythme et enchaînant les matches taille patron au milieu comme en défense. Finalement, le football n'est qu'une question de confiance.