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Brest "sans complexe" à Paris malgré ses trois buts de retard

Hugo Magnetti au duel avec Désiré Doué au match aller.
Hugo Magnetti au duel avec Désiré Doué au match aller.FRED TANNEAU/AFP

Si histoire et statistiques ne donnent quasiment aucune chance à Brest de renverser le 0-3 du barrage aller d'accession aux huitièmes de finale de la Ligue des champions contre le PSG, les Bretons n'iront pas à Paris en touristes, ce mercredi, pour le retour.

Moins de 1 %, c'est la probabilité que donne le spécialiste des statistiques sportives Opta à une qualification des Brestois, déjà sèchement battus (5-2) par Paris, chez eux, en championnat, quelques jours avant la C1.

Si on ajoute que Paris n'a plus perdu à domicile par trois buts d'écart ou plus depuis 14 ans, soit 380 rencontres, et que la dernière victoire des Finistériens contre le PSG remonte à 40 ans, la messe semble bel et bien dite.

Mais le coach Eric Roy n'avait pas clamé en vain que son équipe préférait "mourir avec (ses) idées", après le match de championnat. Quiconque a suivi, même de loin, le parcours européen des Ty-Zefs sait qu'ils ne feront pas leurs adieux à la C1 autrement que les armes à la main.

Vendredi, en championnat, contre Auxerre (2-2), Roy avait d'ailleurs laissé des cadres comme le capitaine Brendan Chardonnet ou le maître à jouer Pierre Lees-Melou sur le banc au coup d'envoi, signe qu'il entend bien mettre la "grosse équipe" ce mercredi.

"On est des Brestois !"

Après le nul contre les Bourguignons, ses joueurs ont tenu un discours lucide, mais combatif. "C'était déjà un peu mission impossible avant le match (aller), là, ça l'est encore plus. Mais, on est des Brestois ! Il reste un match, 90 minutes, on ne sait jamais", avait ainsi lancé Lees-Melou.

Ne "pas se poser de question, ne pas partir défaitiste (...), ne pas se mettre de barrière, jouer sans complexe", avait récité, comme un mantra, Hugo Magnetti.

Pour "exister dans ce match", selon l'une des formules fétiches de Roy, il faudra pourtant que Brest gomme ses largesses défensives et règle la mire devant. Sur les trois dernières rencontres européennes, contre le Shakhtar Donetsk, le Real Madrid et le PSG, Brest a pris huit buts et n'en a marqué aucun.

Pour finir en beauté, Brest aimerait bien que son avant-centre Ludovic Ajorque, qui a marqué lors des six dernières journées de Ligue 1 pour porter son total à 10 buts dans la compétition, fasse enfin trembler les filets en C1. Il l'avait fait en égalisant à la 51ᵉ minute contre le Real, d'un pointu-extérieur du gauche poteau-rentrant des seize mètres, mais la VAR était venue gâcher sa joie pour un hors-jeu d'une épaule.

"Là-bas pour essayer de gagner"

Avec ses trois passes décisives, il a tout de même joué un rôle capital dans l'épopée bretonne. La première est intervenue sur le but de la victoire contre Sturm Graz (2-1) lors de la première journée, la deuxième a remis Brest à l'endroit avec l'ouverture du score à Salzbourg (4-0), alors que ça tanguait fort, et la dernière a permis au SB29 de faire le break à Prague, avant que les Tchèques ne réduisent le score en toute fin de match (2-1).

"Si je ne marque pas, c'est comme ça, je veux avant tout aider l'équipe et si je dois l'aider en faisant des passes comme sur cette Ligue des champions, je le ferai", a récemment relativisé l'intéressé, tout aussi ambitieux que le reste du club

"On va là-bas pour faire le meilleur match possible et montrer qu'on apprend de ce genre de confrontation, que ce n'est pas par hasard qu'on est à ce stade. On va là-bas pour essayer de gagner le match", a-t-il asséné.

Aucune forfanterie de sa part dans ces propos, juste la fraîcheur et l'absence totale de complexe d'une équipe qui a séduit l'Europe et qui veut "continuer mercredi à donner une bonne image du Stade Brestois".