Le Paris Saint-Germain tient enfin sa Ligue des champions. Promesse de Nasser Al-Khelaïfi lorsque le Qatar a posé ses valises dans la capitale française en 2011, la coupe aux grandes oreilles est enfin entre les mains des joueurs parisiens, qui ont tout fait pour qu'il en soit ainsi. Les hommes de Luis Enrique ont mené de bout en bout cette finale, avec une prestation aboutie aussi bien collectivement qu'individuellement. Les Intéristes eux n'ont pas existé et n'ont fait qu'encaisser les cinq buts parisiens, signés Achraf Hakimi, Désiré Doué, auteur d'un doublé, Khvicha Kvaratskhelia et Senny Mayulu.
32 ans après le sacre de l'Olympique de Marseille face à l'AC Milan, c'est donc une autre équipe française qui s'impose dans la ville bavaroise contre un club de la ville de Milan. Le Paris Saint-Germain entre au Panthéon du sport français avec la manière, après une campagne de Ligue des champions certes compliquée en poules mais brillante ensuite en phase à élimination directe. Et ils peuvent dire merci à Désiré Doué, auteur d'une finale sensationnelle avec deux buts et une passe décisive, alors même qu'il était dans la balance avec Bradley Barcola pour la place d'ailier gauche avant le coup d'envoi. Un choix payant, au milieu d'un effectif parfaitement rodé et performant, pour qui le jour de gloire est arrivé.
Deux buts en 20 minutes pour assommer l'Inter
Dans un début de match à sens unique, il faut attendre seulement sept minutes pour voir le PSG se procurer un coup franc très intéressant. Vitinha le met dans la boite mais personne ne la touche et ça revient sur le Portugais qui trouve cette fois-ci la tête de Marquinhos (7e). La première frappe du PSG est signée Désiré Doué, comme un signe, qui prend sa chance de loin. Mais Yann Sommer capte sans difficulté (9e). Ousmane Dembélé déborde lui sur son côté droit et rentre à l'entrée de la surface pour venir tirer plein axe du gauche. Trop écrasé pour inquiéter Sommer (11e).
Après 10 minutes de nette domination parisienne, le Paris Saint-Germain ouvre déjà le score. Vitinha envoie une passe dans la profondeur entre les lignes et trouve Désiré Doué qui contrôle et remet d'une passe latérale pour Achraf Hakimi. Oublié au point de pénalty par la défense intériste, l'ancien intériste enfonce mais ne célèbre pas, 1-0 (12e). Au Parc des Princes, ça fait péter les feux d'artifice.
Khvicha Kvaratskhelia cherche même à enfoncer le clou sur un ballon perdu dans l'axe par Federico Dimarco, mais il lève trop sa frappe (17e). Mais le PSG va faire le break dès l'occasion suivante. Le Géorgien est cette fois-ci à l'origine de la contre-attaque et lance Ousmane Dembélé côte gauche. Le Français renverse d'un centre lobé vers Désiré Doué qui contrôle de la poitrine et enchaîne avec une frappe du droit cadrée mais contrée par Dimarco dans ses propres cages, 2-0 (20e).
Francesco Acerbi tente de remettre les siens dans la rencontre sur un corner intériste tiré par Hakan Çalhanoğlu. Il bondit pour reprendre de la tête mais il ne rabat pas assez le ballon pour cadrer (22e). Le PSG domine toujours les échanges et obtient un bon corner. Le centre de Nuno Mendes est mal repoussé par la défense nerazzurra, mais Hakimi reprend aux dix-huit mètres. Sa passe lobée en direction du poteau gauche ne trouve personne (31e). Le premier vrai frisson pour la défense parisienne arrive à la 38e minute, lorsqu'un corner de Çalhanoğlu est repris d'une tête puissante de Marcus Thuram au second poteau, qui manque la lucarne de peu.
Puis le PSG reprend son assaut sur le cadre intériste, avec un caviar de Doué pour trouver Dembélé au second poteau juste devant la ligne. Mais son plat du pied est totalement manqué, alors que Dimarco était encore largué, et il parvient à l'envoyer au-dessus des cages (44e). Doué récupère encore un ballon perdu par Lautaro Martinez pour se projeter à toute vitesse et frapper en solitaire, même si Dembélé était mieux placé (45e). Juste avant la pause, Kvaratskhelia crée la sensation en se faufilant seul dans la surface adverse, avant de crocheter et d'enchaîner avec une frappe du gauche croisée déviée au départ par Denzel Dumfries, qui tutoie la base du poteau opposé (45e+2).
Désiré très Doué
Au retour des vestiaires, 'Kvara' relance déjà le PSG et son rythme effréné. Servi par Dembélé, il se met sur son pied gauche mais, gêné par deux Nerazzurri, le Géorgien dévisse trop son tir (46e). Le numéro 7 parisien va à nouveau manquer le but du KO après un une-deux manqué avec Fabian Ruiz, mais qui lui revient quand même dans les pieds sur un mauvais tacle intériste. Sa frappe passe cette fois-ci à gauche des montants (50e). Même sort pour le tir enroulé de Dembélé, qui file trop à droite des cages (52e).
L'Inter se réveille peu à peu et tente des occasions pas vraiment dangereuses, comme cette volée de Nicolo Barella qui s'envole largement au-dessus (58e). Mais l'homme du soir va à nouveau s'illustrer. Sur une contre-attaque en trois passes, lancée d'une merveilleuse talonnade d'Ousmane Dembélé, Vitinha accélère et avale les kilomètres à toute vitesse pour venir servir Désiré Doué à droite de la surface, qui frappe fort de l'intérieur du pied pour tromper un Sommer trop apathique sur sa ligne, 3-0 (63e). Il est remplacé dans la foulée par Bradley Barcola, qui lui déboule en croisant sa course côté droit avant de servir Mendes qui manque son contrôle au point de pénalty. Le ballon revient dans les pieds du prodige tricolore, mais son tir passe au-dessus (69e).
Le but qui tue définitivement tout espoir de remontada milanaise est en fait signé Kvaratskhelia, qui est servi dans le bon timing par Dembélé en profondeur et vient remonter toute la moitié de terrain adverse sans jamais être arrêté avant de conclure d'une frappe sèche du pied gauche, 4-0 (73e). Même Gigio Donnarumma, peu sollicité ce samedi soir, vient s'ajouter à la fête avec un arrêt décisif devant Marcus Thuram (76e).
Après avoir ridiculisé Acerbi, Barcola croit même signer une manita lorsqu'il ferme son pied juste devant la cage de Sommer. Mais son tir n'attrape que le petit filet extérieur... (82e). Le cinquième but finit par rentrer. Bradley Barcola est cette fois-ci à la passe décisive, pour lancer le jeune Senny Mayulu, 19 ans et entré à la 84e, qui vient croiser en puissance dans un angle fermé pour tromper Sommer (87e). Les larmes commencent à couler sur les visages de Marquinhos, qui a connu tant de désillusions avec le PSG et qui tient enfin sa revanche. Le PSG est enfin champion d'Europe !