Gros temps fort de la soirée, la revanche de la dernière finale de Ligue des Champions. Il avait lieu sur la pelouse du Real Madrid, favori logique et qui devait se relancer dans cette compétition après sa défaite à Lille voilà trois semaines. Mais le Borussia Dortmund avait réussi ses deux premiers matchs, et avait gagné le droit de se déplacer sans aucune pression ici.
Avec une équipe bâtie pour le contre, les visiteurs étaient toutefois les premiers à se mettre en évidence sur une reprise de Serhou Guirassy (6e). Madrid réagissait sur une volée de Kylian Mbappé, contrée par la défense (9e), mais ne parvenait pas à développer de jeu. D'où un premier quart d'heure disputé sur un rythme vraiment faible. Dortmund semblait venu pour jouer le 0-0 et exploiter éventuellement une balle de contre, le Real tentait de s'y opposer en laissant le ballon.
Pour tout dire, on s'ennuyait ferme, car Dortmund ne semblait pas avoir les armes pour percer la défense madrilène sur jeu placé. Mais il a suffi d'une erreur, qui a permis à Julian Brandt de gratter un ballon à l'entrée de la surface, pour voir Guirassy servir Donyell Malen, qui n'avait plus qu'à ajuster un Thibaut Courtois abandonné par sa défense sur le coup (30e).
Un coup dur suivi d'un deuxième, car moins de quatre minutes plus tard, une défense madrilène apathique regardait Malen travailler sur la droite et servir Jamie Gittens, qui doublait la mise devant un public médusé.
La réaction madrilène arrivait enfin quand Rodrygo était trouvé dans l'axe, mais sa reprise fracassait la barre, tout comme celle de Jude Bellingham quelques secondes plus tard (37e). Mais Dortmund remettait la pression immédiatement sur une ogive de Brandt bien claquée par Courtois. À la pause, le score était logique pour un Real à réaction et dominé dans l'envie (0-2).
La réaction madrilène au retour des vestiaires était quelque peu brouillonne. Une frappe de Lucas Vazquez (52e) rallumait quelque peu le stade, mais malgré une confiscation du ballon, le Real manquait cruellement de précision. Mais Dortmund ne faisait plus les efforts, montrait de la suffisance, d'où la réduction du score quand Mbappé centrait en bout de course pour Antonio Rüdiger, qui dominait une défense endormie et faisait trembler les filets de la tête (60e).
Deux minutes plus tard, Mbappé était trouvé dans l'axe mais se faisait subtiliser au dernier moment le ballon qui atterrissait... sur Vinicius, qui marquait dans le but vide. En deux minutes, le match était relancé, et il n'y avait alors qu'une équipe sur le terrain. Les occasions pleuvaient sur le but d'une équipe de Dortmund portée disparue, qui encaissait les coups et tentait de laisser passer l'orage pour sauver au moins un point.
Stratégie payante, car elle faisait tomber le rythme du match. Le Real perdait son tranchant mais conservait la maîtrise du ballon. Et se créait une belle occasion sur une frappe de Mbappé à l'orée des dix dernières minutes. Mais la plus belle occasion était pour Dortmund sur un numéro de Brandt qui prenait même ses coéquipiers à revers; Maximilian Beier ratait la cible, et sur la contre-attaque, Vazquez bénéficiait d'un contre favorable dans la surface et fusillait un Grégor Köbel impuissant (83e).
Le trou était creusé, et quelques instants plus tard, Vinicius y jettait le Borussia d'une chevauchée de 70 mètres conclue par une frappe intouchable pour le portier visiteur. Totalement à la dérive, le Borussia va sombrer dans les arrêts de jeu pour le triplé de Vinicius, homme du match qui aura rendu chèvre la défense adverse après la pause. Le Real s'impose 5-2, remet sa campagne de Ligue des Champions sur les rails, et empêche Dortmund - qui pourra s'en vouloir - de prendre sa revanche de la dernière finale. Une soirée mal partie mais finalement légendaire.