En 2023, Alex Baena a failli "tout abandonner" et "arrêter le football". C’est en tout cas ce qu’il confie dans une interview pour Relevo publiée le 27 février dernier. En cause, une affaire de coup de poing adressé par Fede Valverde au jeune d’alors 21 ans sur le parking du Bernabeu suite à une discussion musclée sur le terrain lors d’un match entre le Real Madrid et Villarreal, dont chacun donne une version différente. Puis c’est le déferlement de haine qui s’abat contre le milieu de terrain espagnol, pris en grippe par certains journalistes pro-Real.
Une année à oublier pour le crack né à Almeria, qui peut se vanter aujourd’hui d’avoir été sacré champion d’Europe et champion olympique le même été, en plus d’avoir été le meilleur passeur décisif des cinq grands championnats de 2024 (17). Après ces deux saisons contrastées, Alex Baena, qui vit déjà sa cinquième saison chez les professionnels à tout juste 23 ans, est dans l’exercice de la confirmation et de la montée en puissance.
Parmi les joueurs les plus impactants de Liga
Auteur de déjà 6 buts en Liga cette saison, il égale son record de 2022-23, auxquels il ajoute 8 passes décisives, faisant de lui le 3e meilleur passeur du championnat, à égalité Raphinha, mais derrière Iñaki Williams (9) et Lamine Yamal (11). Mieux encore : il est l’un des éléments clés de Marcelino, dans un Villarreal qui n’a jamais gagné en son absence (2 nuls, 1 défaite). "Marcelino exige beaucoup de moi et il est vrai que depuis qu'il est arrivé, il a coïncidé avec le moment où j'ai changé de mentalité et il a été une personne très importante, qui m'a aidé sur et en dehors du terrain", reconnaît celui qui dit avoir cesser de "se promener" sur le terrain depuis l’arrivée de l’Asturien.
Mais s’il assure n’avoir pas atteint "son maximum" sous le maillot jaune, son rendement cette saison permet à Villarreal de se classer 5e, à cinq points d’une quatrième place directement qualificative pour la Ligue des champions. Il est par exemple LE joueur menant le plus d’actions vers l’avant du championnat espagnol, devant Lamine Yamal ou Vinicius. Il est surtout le seul à avoir générer deux fois plus de sept occasions dans un même match. Des statistiques que Baena doit beaucoup à ses efforts intenses fournis à chaque rencontre et qui se retrouvent dans les performances collectives de Villarreal, actuelle 3e meilleure attaque de Liga.
"C'est un garçon d'une grande maturité, au grand cœur, intelligent et dont les valeurs personnelles et professionnelles sont très différentes de l'opinion que l'on peut avoir de l’extérieur", saluait Marcelino à son sujet fin janvier. À l’époque, Alex Baena se voit proposer une offre colossale d’Arabie saoudite : 60 millions d’euros d’indemnités de transfert et 18 millions d’euros de salaire par an. Mais le néo-champion olympique refuse. Pour rester proche de sa famille, pour continuer à grandir en Europe. "Le fait de rester montre qu'il a de grandes ambitions sportives et personnelles, se satisfaisait son entraîneur. Il a de l'amour pour son club. Il n'a pas seulement accordé de l'importance à l'argent, mais aussi à tout ce qui l'entoure : sa famille, ses amis, ses coéquipiers, son mode de vie, son club…"
Un rêve de Champions
Un discours qui contraste avec l’image du joueur, souvent raillé pour ses excès d’engagement sur le terrain et récemment dans le viseur de la presse suite à son coup de coude dans le visage de Martin Valjent lors de Villarreal-Majorque. Son profil de mort de faim lui vaut d’être courtisé par le gratin du football espagnol, dont l’Atlético de Madrid qui le voudrait dès cet été pour la Coupe du monde des clubs. "Si je devais quitter Villarreal, ici en Espagne, les trois grands sont une option, et ils n'ont rien à envier aux équipes de Premier League ou d'autres pays, quel que soit leur niveau d’argent", promet-il.
L’occasion aussi de rattraper le fil de l’histoire, lui qui a été courtisé par les géants espagnols durant sa formation mais dont les parents ont fait le choix de Villarreal pour plus de garanties sportives et une meilleure qualité de vie. Mais avant de penser à un potentiel transfert, l’indéboulonnable des dernières listes de Luis de la Fuente avec la sélection espagnole a un rêve : qualifier Villarreal en Ligue des champions et disputer avec le maillot jaune sa première campagne dans l’élite européenne. Un défi qui commence avec un match important à l’Estadio de la Cerámica samedi, face au Real Madrid.